Un accompagnement au long cours

11187.hr - Illustration Un accompagnement au long cours
Le CMB s’engage à favoriser toutes les transitions pour des exploitations économiquement viables, humainement vivables et qui soient durables pour l’environnement.
Le Crédit Mutuel Arkéa a dévoilé cette semaine sa politique sectorielle agricole. Décryptage de cette feuille de route en compagnie de Philippe Rouxel et Patrick Le Provost, respectivement Directeur général et Président de la Fédération bretonne.

Le Groupe Crédit Mutuel Arkéa vient de rendre publique sa politique sectorielle agricole et viticole. Il s’agit d’une première…

Philippe Rouxel : Tout d’abord, plutôt que de politique « sectorielle », je préfère parler de politique d’accompagnement de l’agriculture. La dénomination me semble moins technocratique et traduit mieux l’approche ancrée dans la réalité du terrain qui est la nôtre. À travers ce document, le Crédit Mutuel Arkéa a souhaité se doter d’un cadre de travail qui formalise sa vision de l’avenir, la manière dont il entend contribuer au développement de systèmes agricoles durables sur ses territoires. À mes yeux, l’un des grands mérites de cette démarche est de mettre les choses noir sur blanc, en formulant clairement les objectifs visés et les moyens mis en œuvre pour y parvenir. Mais même s’il s’agit d’une première, il n’y a pas là de rupture avec notre histoire. Via la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole, nous sommes issus de l’agriculture bretonne. Notre vocation originelle est d’être à ses côtés pour la soutenir et nous entendons bien continuer à le faire.
Patrick Le Provost : Cette politique d’accompagnement constitue le prolongement naturel de la Raison d’être adoptée par le Crédit Mutuel Arkéa en 2019. Il s’agit là d’une suite logique, d’une déclinaison à l’échelle du secteur agricole.

Pourquoi une politique spécifique pour l’agriculture ?

PR : L’agriculture en Bretagne représente 26 000 exploitations, soit près de 70 000 actifs. Nous sommes la première région au plan national pour l’élevage laitier, la production porcine, l’aviculture, la production de tomates et de choux-fleurs… À cela, il faut ajouter quelque 1 000 entreprises agro-alimentaires régionales, représentant 50 000 emplois supplémentaires. L’agriculture, au sens large, est une composante essentielle de la vie économique en Bretagne. Elle revêt une dimension quasi culturelle qui lui confère d’ailleurs un poids qui va bien au-delà de sa dimension économique. Pour toutes ces raisons, ce ne peut être un secteur parmi les autres.
PLP : J’ajoute que pour une banque à vocation territoriale comme la nôtre, l’agriculture constitue forcément un enjeu majeur. Et pour moi qui suis issu de ce milieu et qui lui ai consacré ma vie professionnelle, cet intérêt que notre Groupe accorde depuis toujours à l’agriculture est des plus légitimes.

Quelle est la ligne de conduite qui sous-tend cette politique d’accompagnement ?

PR : Notre approche se veut inclusive et inscrite dans la durée. Nous avons ainsi la volonté d’accompagner l’ensemble de nos sociétaires, des précurseurs aux plus fragiles, quel que soit leur système de production. Notre clientèle est très diverse, à l’image de l’agriculture bretonne. Nous avons des sociétaires installés sur des systèmes intensifs, raisonnés, bio. Ils travaillent en libre ou en intégration et commercialisent en circuit court comme à l’exportation… Nombre d’entre eux se sont déjà engagés dans des pratiques vertueuses. D’autres s’apprêtent à le faire. Conscients que des adaptations sont nécessaires et qu’elles ne peuvent s’effectuer du jour au lendemain à l’échelle d’une exploitation, nous nous inscrivons dans le temps long. Avec l’ambition affichée de faciliter les transitions. Mais pour que celles-ci puissent s’opérer, il faudra aussi une juste rémunération des agriculteurs.
PLP : Nous prônons une agriculture « agro-responsable », à dimension humaine. C’est-à-dire une agriculture qui contribue à la fois à la préservation de l’environnement, au bien-être animal et à la qualité des produits, en assurant des conditions respectueuses d’exercice du métier au sens large : qualité de vie, rémunération…

Vous mettez en avant votre modèle original…

PLP : Parce que le modèle coopératif constitue notre socle. C’est lui qui nous met en prise directe avec les besoins et les attentes qui s’expriment sur le terrain. Au sein de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole, tous les administrateurs sont des professionnels de l’agriculture. Ils participent à la définition et à la mise en œuvre de la politique agricole du Crédit Mutuel de Bretagne. Et ils le représentent auprès des organisations professionnelles agricoles comme des services spécialisés de l’État. C’est un gage de crédibilité et d’efficacité. Que ce soit dans l’élaboration de nos outils, de nos procédures ou la création de nouveaux produits bancaires, à tous les niveaux, nous sommes dans une démarche de co-construction. C’est chez nous un mode de fonctionnement éprouvé qui représente une vraie force.
Et, en cette période particulièrement difficile sur le plan économique, je souligne que nos représentants administrateurs sont particulièrement mobilisés, aux côtés des collaborateurs, pour être en relation avec les sociétaires, les écouter et rechercher les réponses les mieux adaptées à chaque cas.

Le document dévoilé contient des engagements…

PR : Nous nous engageons en effet à favoriser toutes les transitions pour des exploitations économiquement viables, humainement vivables et qui soient durables pour l’environnement. Très concrètement, cela signifie, par exemple, que nous prenons à notre charge le solde du diagnostic bilan carbone des jeunes agriculteurs que nous installons. Autre illustration : nous avons noué un partenariat avec la Safer et la région Bretagne afin de pouvoir proposer des solutions de portage du foncier et ainsi faciliter l’installation de jeunes agriculteurs sans obérer la compétitivité de leur exploitation durant les premières années d’exercice.
Plus globalement, dans une logique d’amélioration continue, cette politique d’accompagnement de l’agriculture fera l’objet d’une actualisation chaque année. La « philosophie » générale ne changera pas mais de nouveaux engagements pourront venir enrichir le projet.

Propos recueillis par Jean-Yves Nicolas

Du bon sens et une ouverture sur l’avenir

Au nom de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole, je suis fier de porter cette politique d’accompagnement de l’agriculture, qui est le fruit d’un travail collectif associant administrateurs, salariés et diverses parties prenantes. Elle est pleine de bon sens paysan, ouverte sur l’avenir et prolonge de belle manière le sillon creusé par mes prédécesseurs, Amand Denieul et Christian Péron. À nous désormais, élus de la Caisse de Bretagne, de la faire vivre au quotidien sur le terrain, aux côtés des chargés de clientèle agricole du CMB !Dominique Trubert, Président de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole


Tags :
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article