11545.hr - Illustration « Face à la crise, la Bretagne doit produire plus »
André Sergent, président de la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne, et Laurent Kerlir, président de la Chambre d’agriculture du Morbihan.

« Face à la crise, la Bretagne doit produire plus »

Le mercredi 16 mars, à Pontivy, avait lieu l’intersession des Chambres d’agriculture de Bretagne. L’occasion pour les élus de faire le point sur la conjoncture actuelle perturbée par la guerre en Ukraine.

« Face à cette situation, l’agriculture bretonne doit être productive », introduit André Sergent, président de la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne (Crab). Pour cela, les élus souhaitent que « des verrous d’ordre administratif sautent ». Ils demandent par exemple l’arrêt des jachères ou l’utilisation à 100 % des engrais organiques. Cela impliquerait la fin de l’obligation de traiter ou d’exporter les effluents pour les exploitations en ZES 2018 (zones d’excédent structurel) produisant plus de 20 000 kg d’azote organique par an. « Il ne s’agit pas d’oublier l’environnement », précise Laurent Kerlir, président de la Chambre d’agriculture du Morbihan. « Mais l’agriculture bretonne doit répondre à de nouveaux enjeux pour pouvoir parler de souveraineté alimentaire et énergétique ».

Surplus de 100 €/t d’aliment 

« Nous sommes dans une logique de rupture », souligne André Sergent. Premièrement, l’augmentation du prix de l’énergie pénalise toute la profession : serristes (dont le chauffage représente plus de 60 % des charges), éleveurs ou encore céréaliers. « Cette année, faire tourner son tracteur coûte 4 fois plus cher ». Concernant les céréales, les élus s’inquiètent devant la flambée des prix et de son impact sur les élevages de granivores bretons. « D’après les fournisseurs, il faudra compter un surplus d’environ 100 € de la tonne d’aliment », annonce le président de la Crab. Cette hausse est corrélée à l’augmentation du cours du porc, aujourd’hui affiché à environ 1,50 €/kg carcasse. Laurent Kerlir partage également son inquiétude sur les protéines et le tournesol ukrainiens et russes, dont « la France est très dépendante », notamment pour les filières non-OGM. 


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