6230.hr - Illustration Gwendal, éleveur de reines
L’apiculteur apprécie la douceur de ses abeilles et sa tolérance à l’élevage.

Gwendal, éleveur de reines

Éleveur de reines et apiculteur, Gwendal Danse prévoit d’être prochainement autonome dans son élevage d’abeilles Buckfast, en inséminant lui même ses insectes.

À quelques encablures du port de Doëlan (29), Gwendal Danse soigne et élève un « troupeau » un peu particulier. Pas de vaches laitières, de cochons ou de volailles dans cette ferme atypique, mais des abeilles. Le Finistérien s’est lancé dans la production de miel, qui génère aujourd’hui une partie de son chiffre d’affaires. 6 à 10 tonnes sont ainsi écoulées chaque année, par le biais de ventes sur les marchés, de vente directe ou de fourniture à des grossistes. À moyen terme, un projet d’élevage de reines est envisagé pour de la vente à des particuliers ou des professionnels. « Chez les apiculteurs professionnels, les reines sont à renouveler tous les 2 ans ». Le projet est de produire suffisamment de reines et d’essaims pour la ferme et pour en tirer un revenu pour 1 UTH. « Cette année, j’ai élevé 300 reines pour l’exploitation ».

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Sur la voie royale

Le site apicole comprend « 350 ruches en production, 250 ruchettes de 6 cadres et 200 miniplus pour élever les reines », énumère Gwendal Danse. Le Finistérien s’est lancé dans cette activité il y a 5 ans, la passion pour ces butineuses est née sur les marchés où le futur éleveur proposait divers produits maraîchers. « Un vendeur de miel était à côté de mon stand, je m’y suis intéressé avant de commencer en amateur, puis d’intégrer un rucher école ». Plusieurs saisons en Corse ou dans le Gers terminent son apprentissage de l’élevage d’insectes, avant de s’installer en Bretagne et de se spécialiser dans cette activité « et trouver une méthode qui marche ».

Pour élever ses reines, l’apiculteur reçoit des insectes en provenance de Moselle ou d’Allemagne déjà inséminés et dont les lignés maternelles et paternelles sont identifiées. « Ce sont les souches F0, qui sont mises à la ponte dans des ruches orphelines ». Ces œufs vont ensuite être élevés par des ruches « starter » peuplées de jeunes abeilles orphelines. Les œufs sont introduits dans des cadres spéciaux et les abeilles vont élever et nourrir les cellules royales. 7 jours plus tard, les jeunes reines sont placées en couveuse.

L’éleveur espère par la suite gagner en autonomie, en inséminant lui-même ses reines. Cet élevage gourmand en temps demande aussi du matériel supplémentaire. D’autre part, Gwendal Danse fait appel au technicien de l’Association pour le développement de l’apiculture (Ada Bretagne) pour des inséminations à façon. L’apiculteur a besoin de diversité génétique pour éviter les problèmes liés à la consanguinité. Ces choix génétiques permettent de favoriser des comportements spécifiques des abeilles, et au final des colonies plus performantes et hygiéniques.

[caption id=”attachment_47937″ align=”aligncenter” width=”720″]6228.hr Gwendal Danse travaille en bonne collaboration avec les agriculteurs. Ce dialogue permanent permet à chacun de trouver son compte.[/caption]

Un service rendu

D’emblée, Gwendal Danse montre son attirance envers le milieu agricole. Plutôt qu’apiculteur, il vient plutôt à l’esprit du visiteur de le nommer éleveur. « J’ai une forte affinité avec le monde agricole. Les ¾ de mes ruches sont chez des agriculteurs. C’est grâce au dialogue que l’on avance : je discute souvent de jachères fleuries, de fauches plus tardives pour fournir plus de protéines aux abeilles, qui ont besoin de diversité ». L’environnement proche des bâtiments a été ensemencé d’un mélange pour jachères mellifères Pro Nectar, fournissant de la nourriture pour l’élevage des reines.

Grâce à ces échanges avec les agriculteurs qui l’entourent, Gwendal Danse tire un miel de blé noir, de colza, toutes fleurs de printemps ou d’été. « C’est un service rendu aux deux parties : d’un côté, mes abeilles trouvent un nectar pour leur miel, de l’autre les cultures comme le colza ou le sarrasin profitent d’une pollinisation supplémentaire par les abeilles, de l’ordre de 30 à 40 % ».

Une abeille douce

La Danse des abeilles élève la race Buckfast, issue de croisement de souches d’Apis mellifera. « C’est un hybride créé par le Frère Adam, un moine bénédictin allemand, au début du XXe siècle à Buckfastleigh dans l’abbaye du même nom dans le Sud-Ouest du Devon en Angleterre. Elle possède 5 critères principaux intéressants, à savoir sa douceur et sa prolificité, sa résistance aux maladies, sa bonne production de miel et sa tolérance à l’élevage ». Cette espèce d’abeille est capable de repérer les individus touchés par l’acarien varroa. « Il se reproduit dans les immatures. Quand la larve est infectée, elle sera sortie de la ruche par les adultes ». Ces abeilles Buckfast sont appréciées par l’éleveur, qui recherche dans ces butineuses « de l’explosivité. Pour exemple et sur une floraison de colza, les colonies ont besoin de se développer pour assurer une bonne production de printemps. Il faut à ce moment beaucoup de protéines ». La crucifère donne aussi le top départ à la ponte de la reine.

Où trouver la Danse des abeilles ?
Gwendal Danse est installé au lieu-dit Kerrine, à Clohars-Carnoët (29). Les dernières nouvelles de ses ruches sont consultables sur la page Facebook, à www.facebook.com/gwendaldanseapiculteur


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