Le parage prend de la hauteur

 - Illustration Le parage prend de la hauteur
Corentin Lecomte (salarié d’élevage), Thomas Gicquel, René Quintin, Sébastien Buchard, Philippe Messager, David Barrière, Alexandre, Guillaume et Claude Juif, Jean-François Faisant et Olivier Ruelleu.
Mardi 26 mai, René Quintin, pédicure bovin à Jugon-les-Lacs (22), a convié en élevage une dizaine de collègues pour un atelier-découverte d’une cage de parage espagnole. Un moment aussi convivial que professionnel.

Une dizaine de pédicures indépendants bretons se sont donné rendez-vous dans la stabulation d’Olivier Ruelleu, producteur de lait à Merdrignac (120 laitières en traite robotisée). Objet de la rencontre ? La découverte de la cage espagnole Anka du Dr Philippe Messager, vétérinaire basé à Pleyber-Christ (29). La matinée s’est articulée autour d’un atelier de pratique de « parage à la norvégienne ou à la danoise  ». Cette méthode s’appuie sur l’utilisation d’une cage équipée « d’une double sous-ventrière », c’est-à-dire deux sangles passant sous le corps, permettant de décoller littéralement la vache du plancher. Autre différence par rapport au parage « à la hollandaise » des pédicures présents qui utilisent d’autres références de cages (Wopa, Socober) : « Dans notre approche, le membre est tenu au niveau du jarret. Ici, la saisie se fait plus bas et le pied ne peut pas bouger du tout », apprécie René Quintin. Philippe Messager confirme : « Cette contention par le canon maintient mieux le pied en faveur d’un travail plus précis pour la taille et les soins. »

Travailler à hauteur

Autre avantage qui n’a échappé à aucun des participants, cette cage monte comme un ascenseur et permet d’adapter la hauteur de travail à la taille de l’opérateur. « Grâce à ce matériel, à 66 ans, le dos bien droit, je ne crains pas de passer une journée entière à parer », confie le vétérinaire propriétaire du matériel et représentant de la marque espagnole dans la région. D’autant plus qu’une fois la vache les quatre fers en l’air, le travail est optimisé sans temps de pause pour lever le membre suivant comme dans la méthode la plus répandue en France. « Pour de gros lots d’animaux, cela peut permettre de gagner en débit de chantier en gardant toujours son outil en main pour passer d’un pied à l’autre selon les situations. Voire de travailler en duo, de part et d’autre de la cage, avec un collègue ou un éleveur qui a été formé », imagine l’un des pédicures.  

Sur tourelle

Enfin, dernière différence notable soulevée par les spécialistes, quand leurs cages traditionnelles sont automotrices (« bien pratique pour la déplacer à l’intérieur de certains bâtiments »), le modèle Anka est sur une tourelle et jugé « plus long à installer ». Philippe Messager défend la dernière Anka livrée chez lui il y a 6 mois. « Cette nouvelle génération est beaucoup plus rapide à déposer et à reprendre sur la remorque de transport. En moins de cinq minutes, c’est fait. Désormais, les barrières dépliables des côtés pour guider les animaux sont intégrées, limitant la manutention.  » 

Débats de spécialistes

« Le pied, c’est un métier essentiellement pratique, manuel », explique Dr Philippe Messager. Alors une réunion de pédicures se déroule rénette à la main. À l’EARL de Penthièvre, une quinzaine de vaches sont ainsi passées par la cage. « Cela nous a permis d’échanger sur nos pratiques et sur le matériel. Comme l’importance de l’usage de la pince à sonder pour s’assurer que l’origine de la douleur est bien dans le pied. La qualité de la colle et son application pour les talonnettes. Ou encore comparer les différentes têtes de coupe que nous utilisons sur nos meuleuses : il existe aujourd’hui de nouvelles références performantes et précises à privilégier… »  


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article