- Illustration Une réduction de 4 à 5 % de production laitière sur avril
Noël Danilo va livrer autour de 2 000 L en moins sur avril et au moins autant en mai.

Une réduction de 4 à 5 % de production laitière sur avril

Éleveur à Ploërmel (56), Noël Danilo va livrer environ 2 000 L de lait en moins sur avril. Il participe à l’effort collectif et devrait toucher une indemnité via la mesure engagée par le Cniel.

« Sur avril, je pense réduire la production de lait de 4 à 5 %. L’an passé, j’avais livré 42 000 L sur ce mois. Cette année, la quantité devrait être de 40 000 L », chiffre Noël Danilo qui entend aussi réduire sa production en mai. Pour parvenir à cette baisse, l’éleveur a mis en place plusieurs mesures. « J’ai tari précocement 5 vaches arrivées à 200 jours de gestation, ce qui représente pour chacune une vingtaine de jours de lactation en moins ».

40 % de concentrés en moins

Côté alimentation, « je ne mets plus de correcteur azoté, mais ça, c’est habituel à partir du moment où je ferme le silo de maïs. Ce que j’ai fait le 6 avril cette année. » Le changement vient plutôt d’une baisse conséquente des concentrés de production. « Alors que j’en donne 100 g par kg de lait produit à cette période, je suis descendu à 60 g aujourd’hui. Je suis même passé à 40 g sur une courte période, mais j’ai préféré revenir à 60 g pour ne pas risquer de dégrader l’état corporel des vaches. »

Noël Danilo devrait toucher l’indemnité de 0,32 €/L de baisse prévue par le Cniel sous réserve d’accord de la Commission européenne. Cette mesure financée sur les réserves propres du Cniel à hauteur de 10 millions € consiste à indemniser tout éleveur qui réduit sa production d’avril 2020 entre 2 et 5 % sur la base du volontariat.

S’appuyant sur une SAU de 66 ha groupée autour du siège, l’exploitation bénéficie d’un droit à produire de 480 000 L auprès de Sodiaal (dont 25 % en prix B). Suite à un accident de travail, Noël Danilo a fait le choix de passer en traite robotisée il y a 5 ans. Pour optimiser l’outil, il est passé de 45 à 60 VL, renforçant ses surfaces fourragères. « Les cultures de vente ont été réduites, je ne fais plus de pois légumes. » Cette année, la surface comprend 6 ha de blé, 16 ha de maïs, 1 ha de luzerne (3 ha généralement) et 43 ha de prairies (RGA/trèfle blanc ou RGH/trèfle violet).

Davantage de pâturage depuis le robot

Voie assez inhabituelle : en passant en robot, l’exploitation est devenue davantage herbagère. « Depuis 2016, je ferme le silo de maïs pendant 3 mois chaque année. » Le pâturage se fait sur des paddocks jour et nuit (de 80 ares à 1 ha). La gestion avec un fil avant permet d’attirer les vaches avec de l’herbe fraîche. Avant de sortir, elles doivent passer dans le robot.

« Afin de maximiser la circulation au pâturage, je réduis l’effectif de VL sur la stalle au printemps, cela va de pair avec l’anticipation des tarissements et la demande exceptionnelle du Cniel. Je limite aussi les traites au robot par un allongement des autorisations : le délai de 6 heures entre traites passe à 8 heures en moyenne. »

L’herbe et la luzerne sont conservées sous forme d’enrubannage principalement (350 à 400 balles/an). Pour différencier les balles, le producteur utilise des films de trois couleurs. Une action qui permet aussi de contribuer à la recherche contre le cancer. Pour chaque rouleau acheté, 2 € sont reversés à l’ARC.

De l’avance dans les cultures

Depuis début mars, Noël Danilo a pu avancer, voire prendre de l’avance dans les travaux de cultures. Le temps favorable a permis une première fauche d’enrubannage fin mars sur les dérobées (RGI-trèfles). Les fumiers avant maïs ont été épandus vers le 7 avril, alors qu’ils sont plutôt mis fin avril d’habitude. Avec la crise du Covid-19, « il faut s’organiser pour les achats de fournitures diverses et les récupérer en drive. Tous les conseils se font par téléphone. On voit beaucoup moins de monde sur l’exploitation… », fait remarquer l’éleveur.


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