- Illustration Le forage se rentabilise rapidement
Le forage doit être implanté dans un environnement propre, éloigné de toute source potentielle de pollution.

Le forage se rentabilise rapidement

Avec une consommation de 1 500 m3 d’eau par an sur son site de 600 porcs en engraissement, Jean-Paul Allain va rentabiliser son forage en moins de 4 ans.

Jean-Paul Allain est éleveur de porc sur la commune de Cohiniac (22) où il est naisseur-engraisseur sur un site avec 300 truies. Il possède un forage depuis 25 ans pour alimenter en eau ses animaux. « J’ai récemment repris un site de 600 places d’engraissement à côté de mon élevage qui était alimenté en eau par un puits traditionnel situé sur la propriété du cédant. J’ai donc décidé de faire un forage pour clarifier la situation et aussi pour des raisons économiques », raconte Jean-Paul Allain. La consommation d’eau pour ce site va osciller entre 3 et 5 m3/jour soit environ 1 500 m3 à l’année. En partant sur un coût de l’eau du réseau à 3 €/m3 l’éleveur estime qu’il va rentabiliser son forage en 3 ou 4 ans.

Une réglementation de plus en plus complexe

Pour son forage Jean-Paul Allain s’est tourné vers la société Claude Lefeuvre basée à Plérin qui s’est chargée d’obtenir les différentes autorisations avant de débuter le chantier. « La réglementation est de plus en plus complexe pour pouvoir réaliser un forage pour l’alimentation en eau d’un élevage. Nous passons donc par un bureau d’études spécialisé qui se charge de remplir les différents dossiers qui vont ensuite à la DDTM, Dréal, mairie et DDPP pour l’obtention des différentes autorisations », explique Antoine Roux, technico-commercial pour la société. À certains endroits il n’est pas possible de forer comme en zone de captage ou Natura 2000. Concernant les zones humides, il y a une surveillance de proximité et il est possible de forer mais l’éleveur pourra avoir des restrictions sur la quantité d’eau qu’il peut pomper chaque jour.

« Pour les nouveaux forages, il peut y avoir des quotas de prélèvement attribués par bassin versant. Certaines zones sont déjà bloquées, je pense notamment aux secteurs maraîchers comme Paimpol ou Lézardrieux. Il existe aussi des zones particulières comme le BV de la Vilaine où il interdit de forer à plus de 50 m de profondeur. Nous pensons que cette restriction sur la profondeur des forages à 50 m pourrait être appliquée sur toute la Bretagne à partir de 2022 et qu’une interdiction de prélever de l’eau l’été pourrait aussi être mise en place. »

Pas besoin d’appeler le sourcier

Pour l’implantation du forage, Antoine Roux ne juge pas nécessaire de faire appel à un sourcier qui est compétent pour trouver à quel endroit il est possible de faire un puits mais pour un forage c’est tout autre chose. « Le forage doit être implanté dans un environnement propre, éloigné de toute source potentielle de pollution. Il doit être au minimum à 35 m : d’une zone d’épandage de lisier ou fumier, des bâtiments d’élevage, du stockage de produits phytosanitaires et fertilisants, des ouvrages d’assainissement collectif ou individuel », décrit Antoine Roux. Pour respecter ces critères, l’éleveur a acheté une parcelle de 0,60 ha à 100 m des bâtiments d’élevage pour réaliser son forage.

« Le forage réalisé fin février descend à 60 m de profondeur et nous avons un débit compris entre 8 et 10 m3/heure », précise l’éleveur. L’eau du forage va ensuite être pompée pour couler pendant quelques jours afin de s’éclaircir. Une analyse organique et une autre minérale seront ensuite effectuées pour déterminer si un traitement pour deferriser ou démanganiser est nécessaire. Au total, Jean-Paul Allain a investi près de 11 000 € tout compris dans son forage hors traitement de l’eau. 


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