- Illustration Un sol qui fonctionne
Un méteil permet de mieux préserver le potentiel en eau qu’un RGI.

Un sol qui fonctionne

« Le sol est un estomac où la matière doit être transformée », a souligné Jean-Yves Talhouarn, spécialiste agronomie Olitys, à l’occasion des rencontres organisées récemment par l’entreprise.

« Le sol ne doit donc pas être cloisonné, la macroporosité et la microporosité doivent y être préservées. Idéalement, le sol est constitué de grosses mottes et est capable de retenir 20 à 25 % de son poids en eau. Les éléments nutritifs, les microorganismes, les vers de terre doivent pouvoir y circuler, y créer des réseaux. Une analyse de sol ne suffit pas à conclure qu’il peut fonctionner. Un sol tassé, qui manque d’oxygène peut par exemple augmenter le risque de mycotoxines », indique Jean-Yves Talhouarn. Il invite les agriculteurs à respecter les « habitants du sol ». « Mieux vaut éviter d’épandre les lisiers au moment où les vers de terre se reproduisent, aux alentours du 15 au 25 mars et du 20 août au 10-15 septembre. »

Intégrer des crucifères dans la rotation

Certaines plantes peuvent aussi être des alliées agronomiques. « Le radis fourrager permet de contrer le rumex, le chiendent et le taupin. La moutarde blanche lutte contre le sclerotinia et le verticillium. Mieux vaut choisir des variétés nématicides dans les deux cas pour élargir l’action. Le colza a lui aussi des vertus pour la santé du sol. » « La rotation courante maïsblé-RGI-maïs a fonctionné grâce à la chimie mais elle montre ses limites avec des sols aujourd’hui bétonnés». La succession de maïs et de blé est un nid à champignons… » Comment améliorer son système ? « À la place du RGI, on peut déjà mettre un méteil (vesce, pois, triticale fourrager, éventuellement féverole) qui permet par ailleurs de mieux préserver le potentiel en eau. »

La rotation idéale

Selon l’agronome, la rotation idéale est la suivante : 4 ans de pâture, 1 maïs, 1 céréale et 1 crucifère (colza, moutarde, radis fourrager). « La crucifère digère les exsudats racinaires des précédents. On soustrait ainsi ce qui peut nourrir la faune et la flore indésirables. » Après la moisson, un passage de cover-crop permet la levée des graines restantes, puis la crucifère peut être implantée. Autre action possible : des mélanges pour pâture composés de plusieurs espèces de graminées et légumineuses, à adapter selon les sols.

Optimiser les conditions de vie

Autour de sa démarche de conseil global, Olitys propose des mélanges prairiaux et des produits naturels permettant de redonner de l’activité biologique au sol et de réguler au mieux le pH et le potentiel d’oxydoréduction. « L’objectif est d’optimiser les conditions de vie des plantes et d’éviter les « rattrapages» autant que possible », note Rémy Chérel, gérant de la société. Parce que la santé des animaux et la santé du sol sont liées, une approche globale du système de production se dessine aujourd’hui comme une solution face aux enjeux de réduction des solutions curatives (antibiotiques, phytosanitaires et autres intrants…).


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