- Illustration Le pâturage d’hiver, une opportunité à ne pas laisser filer
Chez Christophe Gendron, à Lalleu (35), les animaux non traits resteront dehors tout l’hiver.

Le pâturage d’hiver, une opportunité à ne pas laisser filer

La pluie ne s’arrête pas ! Mais cela n’a pas empêché Christophe Gendron de maintenir son pâturage hivernal.

Dernière ligne droite pour Christophe Gendron, installé à Lalleu (35), et ses vaches. Il est temps de rentrer en bâtiment pour les vaches en lait. Les autres passeront l’hiver dehors, comme chaque année.

Les vaches ont pâturé jusqu’au 15 décembre

Le pâturage hivernal est une des étapes compliquées à mettre en œuvre lorsqu’on met en place un système herbager (herbe > 75 % de SFP). Quand rentrer les vaches ? Christophe Gendron s’est interrogé cette année : « Pas si évident de prendre la décision entre l’herbe en quantité dans les prairies et la pluie qui ne cesse de tomber ». Maintenir le pâturage le plus longtemps possible lui permet de limiter la distribution de fourrages stockés, de maintenir voire augmenter sa production de lait par vache et de simplifier son travail. Il a décidé de maintenir l’accès au pâturage pour les vaches laitières jusqu’au 15 décembre. Pour ne pas abîmer les prairies, il leur donnait accès 4 à 5 heures par jour et il n’hésitait pas à les faire marcher parfois plus de 20 minutes. Cette année, il espérait les rentrer un peu plus tard, voire pas du tout. Mais, les sols marquaient.

« C’est important de faire pâturer l’herbe disponible. Cela coûte moins cher, mais il ne faut pas plomber les prairies pour le démarrage. ». Depuis le 15 décembre, les VL sont en bâtiment jour et nuit avec un accès à 4 hectares de prairies divisés en 4 parcelles, sur lesquelles elles vont de 12 h à 16 h. « Je leur donne accès aux prairies qui seront en maïs l’année prochaine. » Avec l’arrêt du pâturage, l’éleveur s’attend à une chute de la production laitière : « Pour l’instant je suis content, elles produisent 19 kg lait/VL/jour avec un TP à 45 et un TB à 36. Je leur distribue de l’enrubannage et 3,5 kg/VL/jour de maïs épi. La transition s’est faite petit à petit. »

Les animaux non traits passent l’hiver dehors

Les génisses, taries, nourrices et veaux vont passer l’hiver dehors. « Pour l’instant les génisses et les taries sont en pâturage plat unique. À partir de janvier, elles auront de la paille à côté. Puis, en février, je leur mettrai peut-être de l’enrubannage, selon mes stocks. » explique-t-il. Chaque année, il fait le choix de laisser le reste du troupeau passer l’hiver dehors. « En plus d’avoir moins de travail en bâtiment, mes animaux ne sont pas plus malades quand ils sont dehors et ils valorisent l’herbe par le pâturage, ce qui diminue mes coûts. » Autre avantage : avoir des prairies propres et plus faciles à déprimer pour la sortie de l’hiver. Même les petits veaux passent l’hiver dehors. « Pour cela, j’ai fait le choix de les élever sous nourrices. Avec des tétées régulières, les petits veaux se réchauffent et se régulent selon leurs besoins. Quant aux nourrices, je les complémente car je n’en ai que 3 pour 8 veaux ».

Rations d’hiver : faire la chasse aux gaspillages

Adapter la ration à la production et bien l’équilibrer limite le gaspillage. Seul le maïs est vraiment déséquilibré. Compter 175 g de tourteau de soja ou 260 g de tourteau de colza pour équilibrer 1 kg de maïs ensilage. Si ce dernier ne dépasse pas 5 kg MS, le correcteur azoté peut être remplacé par du pâturage pour garder une ration équilibrée. 160 g de concentrés par kilo de lait produit est un plafond au-delà duquel il n’y a plus de gain, même en système maïs.

Car les concentrés favorisent une flore amylolytique, au détriment de la flore cellulolytique : la vache dégrade moins bien les fourrages et valorise moins la ration. Sur les fermes en système herbager ayant encore du maïs dans la ration, la moyenne est autour de 120 g/L. En tout herbe, il est possible de descendre à 100 g/L. Et la nature des concentrés diffère : en système maïs, il faut corriger la faible teneur azotée du fourrage ; en système herbager, on cherche un concentré qui apporte de l’énergie.

En zone humide


Les 32 vaches sont rentrées depuis le 28 novembre car les prairies ne portent plus et il n’y a plus beaucoup d’herbe. J’ai diminué progressivement le bon foin pour passer au 100 % enrubannage à raison de 16,5 kg/UGB, et je distribue aussi 2,1 kg/j/VL de mélange aplati autoproduit (épeautre/féverole/pois/triticale). La production est de 16 L/VL, et le silo de maïs n’est pas encore ouvert. Le TB a baissé à 40,5 : sûrement à cause d’un manque de fibrosité. Je corrigerai cela en réincorporant mon bon foin dans la ration (pour apporter du sec) lorsque j’ouvrirai mon silo de maïs. Je prévois par ailleurs de faire un état des stocks au 31 décembre.Civam AD 56 : 06 83 60  88  61 - Stéphane Henry, Cléguérec (56)

En zone séchante


Les vaches sont sorties au pâturage pour la dernière fois le 15 décembre. Depuis, nous sommes en ration d’hiver : 10 kg MS de maïs ensilage, 6 kg MS d’enrubannage et 2,2 kg de correcteur azoté. Nous distribuons une botte d’enrubannage le matin et une le soir. Le maïs est distribué le matin, après l’enrubannage, sa consommation s’étale jusqu’au lendemain matin. La production est de 23,5 kg de lait/VL/j avec 46 de TB et 33,5 de TP. Au global, 2019 a été l’année des extrêmes climatiques : l’été a été très sec et l’automne très humide. Même si nous avons suffisamment de stocks pour passer l’hiver, j’espère une année 2020 plus tempérée.Cédapa, 02 96 74 75 50 - Tanguy Baudet, Hénansal (22)

En zone humide


Tous les animaux, vaches et brebis, sont rentrés au « bercail ». La pluviométrie importante de ces dernières semaines n’a pas permis de suivre le circuit de pâturage prévu. Si bien que quand nous avons eu du temps sec, il y a 10 jours, j’en ai profité pour semer les céréales d’hiver. Même si les sols sèchent un peu, les bêtes resteront en stabulation afin de laisser les prairies se reposer. Les vaches sont en plein régime hivernal à base de foin et d’enrubanné, et un peu de céréales aplaties pour les animaux en finition. Le régime alimentaire est le même pour les brebis dont les agnelages ont commencé un peu plus tôt que les autres années.Civam 29 : 02 98 81 43 94 - Antoine Le Corre, Plogonnec (29

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