- Illustration Une ferme en transition vers un système herbager

Une ferme en transition vers un système herbager

« Mon objectif est de simplifier le système en faisant pâturer le plus possible les animaux », résume Gregory Heyman, éleveur à Grand-Champ (56).

Gregory Heyman s’est installé en Gaec en octobre 2008. La ferme comptait 80 ha, 75 vaches laitières et produisait 640 000 L de lait/an. Dix ans plus tard, le Gaec est dissous et Gregory reprend seul la ferme. Malgré une surface accessible restreinte – 20 ha autour des bâtiments –, le système a pris un tournant dès 2019 : augmentation des surfaces en herbe, diminution de la taille du troupeau et de la production laitière, et démarrage d’une conversion bio.

L’accessible : priorité aux laitières

Pour favoriser le pâturage du troupeau laitier, les génisses et taries pâturent au loin. Elles sont envoyées en bétaillère sur des prairies à 2 km du siège. « À terme, j’aimerais saisonnaliser en sortie d’hiver les naissances pour le renouvellement, ce qui me permettrait de valoriser au mieux le pâturage, tant par les VL que par les génisses ».

Gregory Heyman a découpé ses 20 ha accessibles en 10 paddocks de 2 ha, sur lesquels les vaches passent environ 3 jours. Si elles sont sorties chaque jour cet hiver, au minimum 2 heures par jour en fonction du temps, le déprimage démarre tout juste. Autour des bâtiments, on compte une quinzaine d’hectares portants. « Depuis 15 jours, on observe une petite reprise de la pousse de l’herbe, j’essaye donc de faire passer les animaux partout pour créer le décalage de pousse ». Seules 6 parcelles qui bordent le cours d’eau en contre-bas seront déprimées plus tardivement, faute d’accessibilité pour le moment…

Ration d’hiver et stocks

La ration actuelle est de 10 kg de maïs ensilage et 5 kg d’enrubannage. « J’ai acheté un peu de luzerne déshydratée pour équilibrer la ration, mais j’espère pouvoir arrêter à partir du 15 mars s’il y a assez d’herbe à pâturer ». La part de maïs restera supérieure à la part d’herbe jusqu’au 15 avril. Ensuite, l’objectif est de fermer le silo 6 semaines pour profiter au maximum de la période de pleine pousse de l’herbe. Côté stocks, l’éleveur est serein : il lui restera 100 bottes de foin en sortie d’hiver et les 70 bottes d’enrubannage devraient permettre de tenir jusqu’à fin avril.

Réduire les surfaces en maïs

Les prairies autour des bâtiments sont majoritairement composées de RGA/TB, et leur nature semble avoir évolué depuis les changements de pratiques en 2019 : pas d’ammonitrate, ni d’antidicotylédones pour gérer les adventices… le trèfle ne s’en porte que mieux. Après les céréales récoltées cet été, 8 ha de prairies en RGA/TV ont été semées pour 3 ans sur les parcelles au loin. L’objectif est de garder ces parcelles en rotation pour y cultiver du méteil grain (qui sera distribué comme concentré aux génisses), de la pomme de terre (vendue en circuit court) et du maïs ensilage.

Civam AD 56 : 06 83 60 88 61

Réussir le déprimage

Le déprimage est une étape indispensable pour bien débuter la saison. Il permet de nettoyer l’herbe accumulée pendant l’hiver, de favoriser le tallage des graminées et de redonner de la lumière au trèfle. Pour réussir cette étape, on suivra les repères suivants : Mettre à l’herbe dès que la portance le permet, quitte à arrêter quelques jours si le temps est trop pluvieux. Sortir les vaches quelques heures par jour, au début, pour assurer une transition alimentaire. Diminuer la distribution à l’auge pour bien raser l’herbe. Planifier le déprimage sur au moins 45 jours (ou au minimum 30 jours, si la surface d’herbe pâturée par vache est inférieure à 30 ares), de manière à créer un décalage de pousse entre les paddocks et à laisser à chaque paddock un temps de repousse suffisant. Tenir un planning de pâturage pour connaître les temps de repousse lors du cycle suivant.

En zone intermédiaire


Je suis éleveur laitier sur le secteur de Loudéac et je produis 320 000 L de lait sur 56 ha avec 42 Prim’Holstein à 7 700 L/VL/an. Cette année, l’assolement se répartit entre 11 ha de maïs, 33 ha d’herbe dont 21 ha accessibles et 12 ha de blé. J’ai commencé le déprimage fin janvier. Actuellement, la production est de 26 L/VL/jour avec une ration composée de 9 kg MS de maïs-ensilage, 6 kg MS d’enrubannage, 3 kg MS d’herbe pâturée, 1,2 kg de correcteur azoté et 0,8 kg de céréales. Le deuxième tour de pâturage va commencer vers le 1er mars et j’espère terminer le silo libre-service autour du 10 avril puis passer en pâturage plat unique.Cédapa : 02 96 74 75 50 - YANNIS COLLET, Plumieux (22)

J’élève 48 Prim’Holstein en bio sur 46,5 ha de SAU dont 40 ha accessibles aux VL. J’ai 4,5 ha de mélange céréalier, 4,5 ha de maïs ensilage et 37,5 ha de prairies. Mes terres sont très profondes, portantes et saines. Malgré cela j’ai dû rentrer les vaches en bâtiment le 22 novembre 2019. Elles ressortent depuis le 15 janvier, uniquement l’après-midi ; le déprimage devrait être terminé le 12 mars. En ce moment je leur distribue, en MS, 6 kg d’enrubannage, 5 kg de maïs ensilage, 3 kg de foin. J’estime qu’elles pâturent 2-3 kg d’herbe en 3 heures. La production est actuellement 18 kg de lait par jour pour un mois moyen de lactation de 6,6 (TB : 43, TP : 29).Adage 35 : 02 99 77 09 56 - MARIE-EDITH MACE, Melesse (35)

En zone humide


Situé dans le Pays « Dardoup » de Châteauneuf-du-Faou, la ferme de Kernevez Boulogne compte 2 associés et 1 salariée. D’abord installé seul en 1996, Yves a été rejoint en 2006 par sa femme Véronique, puis son gendre Thomas en 2014. Ensemble, ils élèvent un troupeau de 70 laitières, composé principalement de Jersiaises, pour une surface de 70 ha en agriculture biologique. L’intégralité de la SAU est conduite en herbe, dont 10 ha en prairies naturelles humides. Les animaux ont accès à 40 ha pour le pâturage. 10 % de la production est transformée à la ferme et vendue localement. En ce moment, les vaches sont en bâtiment et reçoivent de l’enrubanné comme plat unique.Civam 29 : 02 98 81 43 94 - AYVES COADOU, Plonévez-du-Faou (29)

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