- Illustration Un système herbager, une évidence

Un système herbager, une évidence

Depuis une semaine, tout le troupeau est au pâturage chez Marie-Édith Macé, à Melesse (35), en zone intermédiaire.

« Je me suis installée à la suite de ma mère, en 2008. Mon père était déjà en retraite depuis 10 ans », décrit Marie-Édith Macé. Ses parents étaient en système « classique ». Les vaches sortaient tous les jours et recevaient une ration maïs soja. « Après mon installation, le paiement de mon adhésion à l’Adage a été le premier chèque que j’ai signé. Je voulais absolument mettre en place un système herbager, mais je n’y connaissais pas grand-chose ». Elle a commencé par semer des prairies de l’autre côté de la route, et diminuer de plus en plus les fourrages stockés, surtout le maïs pour conserver 4,5 ha sur 46,5 ha de SAU.

40 ha groupés

« J’ai la “chance” de disposer de 40 hectares groupés, portants sur de bonnes terres. Traverser la route n’a jamais été une grande difficulté, même si elle est de plus en plus passante. J’ai eu la “chance’” aussi, d’être accompagnée par un technicien du contrôle laitier motivé par le système herbager ». Ses parents n’ont jamais eu de vaches à 10 000 L, alors certes la production a baissé mais pas énormément. Aujourd’hui les vaches produisent entre 5 500 L à 6 000 L en agriculture biologique (certifié depuis 2014) avec un coût alimentaire de 80 €/1 000 L. Elle a aménagé des chemins stables et tous les paddocks ont l’adduction d’eau. Les vaches laitières disposent de 20 ha découpés en 20 paddocks et les génisses et taries de 10 ha également découpés en paddocks. « Comme mes vaches, mes génisses et taries sont ramenées à l’auge tous les jours, sauf quand le silo est fermé. Cela me permet de les apprivoiser ; de les entretenir avec un vêlage à 26 mois et pas de pertes d’état ; de les surveiller et de diminuer le coût alimentaire global de mon troupeau en valorisant mes prés de fond qui sont en prairie naturelle ».

Marie-Édith Macé n’a plus de stocks d’herbe conservée. « Il me reste mon silo de maïs (bien entamé) et de la paille ». Pour apporter de l’énergie, les vaches reçoivent 12 kg brut de maïs et 800 g de paille par jour. Elles sont à l’herbe depuis le 15 janvier et dorment dehors depuis une semaine. Elles produisent 19 kg de lait/VL avec un TP de 39,8 et un TB de 30,7 g/kg. Les génisses sont à l’herbe depuis une semaine, sur des terres moins portantes. Côté gestion de l’herbe, le déprimage est terminé et le premier tour a commencé il y a 9 jours. « J’estime avoir 12 jours de pâturage d’avance. Je pense pouvoir fermer mon silo dans 15 jours et ce pour au moins 4 mois ».

Adage 35 : 02 99 77 09 56

Gagner du temps au quotidien

Disposer de chemins d’accès, de paddocks prédéfinis et de clôtures permet un gain de temps au quotidien. Ces investissements sont vite rentabilisés. Les étapes à suivre :
1) Définir la surface accessible : elle correspond à l’ensemble des parcelles (en herbe ou non) où il est acceptable de conduire les vaches au pâturage.
2) Réaliser une carte du parcellaire de pâturage : en hiver, faire un tour des parcelles pour observer l’hétérogénéité des sols.
3) Découper les paddocks : créer des paddocks proches du carré et basés sur 1 are /VL/ jour (pour 1 à 2 jours) ou 25 ares/ VL (pour 3-4 jours au printemps).
4) Créer des chemins d’accès, évacuer l’eau : commencer par la sortie du bâtiment avec un chemin stabilisé et large puis créer 2 accès par parcelles pour éviter le piétinement en conditions difficiles.
5) Acheminer l’eau et mettre en place des clôtures efficaces.

En zone humide

Avec le retour du temps sec, nous avons sorti pratiquement tous les animaux. Seules quelques vaches taries et les génisses de 1 an sont encore au bâtiment. Les vaches ont commencé à sortir vers le 10 mars dans une prairie de l’un de nos voisins, avec qui nous pratiquons un échange ponctuel d’herbe sur pied. La ration alimentaire a évolué de 1/3 d’herbe pâturée à 100 %, plat unique depuis le 20 mars. La qualité est bonne et la quantité importante. Le déprimage commencera début avril sur nos parcelles. Les vêlages ont commencé : une vingtaine sur les 70 vaches en production. La production de lait est en progression, ainsi que la vente directe à la ferme.
Civam 29 : 02 98 81 43 94 - Yves Coadou, Plonévez-du-Faou (29)
J’ai fini le déprimage vers le 15 mars. Au début de ce deuxième tour, je fonctionne au fil avant. Je rationne l’herbe pour forcer les vaches à manger du maïs, car je veux terminer mes silos libre-service dont le front d’attaque est trop grand pour être fermé et rouvert. Je pense que les vaches mangent encore 2/3 de maïs-ensilage pour 1/3 d’herbe pâturée. Je donne encore 1,2 kg de correcteur par vache. Depuis 15 jours, la portance est bonne et la pousse me paraît forte pour la saison. La production se maintient à environ 26 L/VL/jour (TB : 43,8 g/L – TP : 33 g/L). Avec le fil avant, l’herbe est très bien consommée, la saison se présente bien !Cédapa : 02 96 74 75 50 - YANNIS COLLET, Plumieux (22)

En zone intermédiaire

Le déprimage est fini depuis 15 jours. Les 52 VL sont revenues sur une parcelle parking depuis une semaine car l’herbe n’a pas encore suffisamment repoussé (pas de paddock à 18 cm). Elles sont repassées en ration d’hiver (1/3 enrubannage, 2/3 maïs et 1,2 kg concentré/VL) et produisent 21 kg/VL (TB = 42 et TP = 32). Les VL dorment dehors depuis le 20 mars. Cette semaine, je vais avancer sur les clôtures et les génisses et taries iront sur de nouvelles prairies. Elles reçoivent actuellement du foin et du méteil aplati (1,5 kg/animal). Il me reste 15 jours d’enrubannage de bonne valeur pour les laitières. Le RGH/TV sera ensilé cette fin de semaine.Civam AD 56 : 06 83 60 88 61 - Grégory Heyman, Grand-Champ (56)

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