Malgré un été sec, toujours autant d’herbe pâturée au menu

Le tour de parcelle une fois par semaine, souvent en début d’après-midi, permet à Stéphane Henry, à Cléguérec (56), d’optimiser toujours plus sa gestion de l’herbe en maximisant le pâturage même sur la période d’été. Les 33 VL traites sont toujours en pâturage plat unique et produisent actuellement 17 kg de lait/VL. « J’ai seulement distribué à l’auge un round d’ensilage très sec aux laitières lorsqu’il a fait très chaud, car la prairie était très riche en trèfle et les bouses liquides ; il y avait donc nécessité de ramener un peu de fibres dans la ration ». Le RGH a bien poussé à l’ombre du trèfle et le mélange prairial s’est rééquilibré tout seul par la suite. La surface complémentaire (principalement des vieilles prairies où il n’y a pas de fétuque) est intégrée dans le circuit de pâturage actuel car la pousse de l’herbe est assez lente. Pâturer au fil avant pour mieux gérer l’herbe La 1re année où il s’est installé, Stéphane Henry a surpâturé à l’automne pour ne pas avoir de refus au printemps qui suivait. « Je me suis malheureusement aperçu par la suite que ce n’était pas du tout une bonne idée car cela a abîmé les prairies avant l’hiver, créant des trous où se sont développées des mauvaises herbes ». Maintenant, il fonctionne en fil avant à partir du 3e passage jusqu’à l’hiver, ajustant l’avancée du fil en fonction des refus (attaqués ou non). Avec son astuce « gain de temps » : déplacer le fil quand les animaux vont vers la salle de traite le matin. Une composition variée d’une prairie à l’autre Dans une parcelle récupérée l’an dernier, l’éleveur a semé un RGH/TV qui a bien résisté à la chaleur. Il y laisse les vaches 3 jours par paddock, tout en restant vigilant sur la montée à graines du RGH. Dans une prairie de 3 ans (qui a permis d’avoir du stock sur pied cet été) en RGA/TV, l’agriculteur a fait du topping et a eu la surprise de voir le trèfle blanc réapparaître et prendre le relais du trèfle violet. Des semis de prairie à l’automne sous couvert d’avoine Une prairie sera semée en même temps qu’un couvert d’avoine (variété SW Dalguise) début octobre, et l’avoine sera enrubannée au printemps pour donner de la lumière à la prairie. « Je suis très satisfait de cette technique qui limite vraiment le salissement par les adventices d’automne. J’ai d’ailleurs eu du fumeterre dans la seule parcelle qui n’avait pas eu de couvert d’avoine cette année ». Et le fait de semer à l’automne permet par ailleurs de ne pas être confronté aux levées de chénopodes, contrairement aux semis de printemps. Enfin, l’agriculteur se pose la question de la culture qui suivra le maïs : soit un 2e maïs (qui sera précédé d’un couvert moutarde/radis chinois pour réduire l’impact du taupin) soit une céréale de printemps. « Je n’ai pas encore pris ma décision car la présence de chardons dans cette parcelle me pose question : est-ce qu’une céréale de printemps étouffera le chardon ? ou bien un 2nd maïs biné ? ». Affaire à suivre donc…

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