- Illustration Suivi de la pousse plus confortable grâce à l’herbomètre électronique
Pour effectuer une pesée, Agathe Moisan récolte l’herbe sur une surface de 0,25 m2 à la tondeuse électrique en laissant un résiduel équivalent à 1500 kg de matière sèche par hectare.

Suivi de la pousse plus confortable grâce à l’herbomètre électronique

La valorisation optimum du pâturage passe par une mesure régulière de la hauteur d’herbe. L’herbomètre électronique facilite la tâche.

Connaître la production de matière sèche à l’hectare des prairies en fonction de la météo pour ajuster au mieux l’offre aux besoins des animaux, comparer les paddocks entre eux pour savoir déterminer le bon ordre de passage des animaux… Le suivi assidu de la pousse de l’herbe est essentiel pour optimiser son système pâturant. Pour ce faire, plusieurs outils existent comme la simple réglette ou l’herbomètre traditionnel.

« Plus besoin de s’agenouiller »

[caption id=”attachment_40334″ align=”alignright” width=”256″]Agathe Moisan, conseillère en pâturage, présente le C10, un herbomètre électronique développé en Nouvelle-Zélande pour faciliter le suivi de la pousse de l’herbe.  Agathe Moisan, conseillère en pâturage, présente le C10, un herbomètre électronique développé en Nouvelle-Zélande pour faciliter le suivi de la pousse de l’herbe.[/caption]

« Nous distribuons également le JenQuip EC-10, une version électronique de l’herbomètre », rapporte Agathe Moisan, conseillère en pâturage pour la société PâtureSens. Cet altimètre nouvelle génération vient de Nouvelle-Zélande. Il facilite la prise de mesure. « C’est sûr qu’en utilisant une réglette, on ne va pas s’agenouiller 20 fois par paddock pour suivre la pousse de l’herbe », acquiesce un éleveur lors d’un rendez-vous technique au Gaec de Rouaiville à Plumaugat (22). Avec le C10, plus besoin de se baisser pour relever la hauteur d’herbe avant de reporter l’information sur son carnet, l’appareil enregistre les données et propose une moyenne au bout du paddock. La prise de mesure peut alors se faire à la cadence d’une personne qui marche d’un bon pas dans la prairie. À chaque fois que la canne est reposée au sol, le plateau se stabilise en se posant sur l’épaisseur d’herbe et la mesure est instantanée. « Il faut juste éviter les mouvements de balancier de l’appareil en veillant à ce que le plateau arrive bien à plat sur l’herbe », met en garde la conseillère en plein démonstration.

20 à 30 mesures par paddock

« Fond de parcelle, pente, différence de fertilisation… L’objectif est notamment de lisser toute l’hétérogénéité d’un paddock en récupérant assez de données tout en travaillant confortablement. Nous conseillons de faire 20 à 30 mesures par paddock. L’idéal, pour gagner en précision est d’effectuer deux diagonales pour chaque parcelle », conseille Agathe Moisan. Il est possible de paramétrer l’appareil en enregistrant les numéros de chacun de ses paddocks. Ensuite, de retour au bureau, les données enregistrées pour chaque parcelle sont à reporter dans le planning de pâturage. « Cela peut paraître fastidieux de le remplir pour toutes les parcelles, toutes les semaines… Mais c’est la meilleure façon de vraiment savoir quel paddock produit bien et quel paddock produit moins tout au long de la saison. Et on est parfois très surpris du résultat… »

[caption id=”attachment_40332″ align=”aligncenter” width=”720″] Le système calcule la moyenne des mesures effectuées dans un paddock donné et affiche directement la quantité de matière sèche à l’hectare. Ici, 2656 kg / ha.[/caption]

Des pesées pour calibrer son œil et son herbomètre

L’herbomètre électronique C10 embarque dans son système plusieurs options de formules en fonction du type de prairie à analyser. « Chez nous, c’est la 140 qui convient le mieux », précise Agathe Moisan. « Mais attention, pour bien utiliser un tel outil, bien interpréter ses mesures, il est important de toujours poser son regard d’éleveur sur le résultat. » Estimer la hauteur d’herbe, c’est bien. Mais il faut aller plus loin. Car même avec 20 à 30 mesures prises par paddock à l’herbomètre, il est possible de se tromper : ce n’est qu’une mesure quantitative. La conseillère rappelle la nécessité, en parallèle, de se baisser pour analyser la flore. « De jeunes prairies par exemple peuvent être hautes, mais aussi très denses. »

Pour Agathe Moisan, effectuer une pesée de temps en temps est « très intéressant pour se refaire l’œil » et mettre en perspective les mesure proposées par les herbomètres qui sont tout de même une très bonne base de réflexion. Pour ce faire, grâce à une petite tondeuse électrique, on récolte dans un seau l’herbe d’un carré 50 x 50 cm (0,25 m2), en laissant un résiduel de 1 500 kg MS / ha (150 g / m2) qui correspond à la hauteur de sortie visée après passage des animaux. Puis, à l’aide d’un pèse-valise (ou d’une balance de cuisine), on détermine la masse du fourrage récupéré. « Aujourd’hui, à Plumaugat, on trouve 130 g d’herbe sur cette surface de 0,25 m2, soit 0,52 kg / m2. Avec un taux de matière sèche de 17 ou 18 % actuellement (début mars), ramené à l’hectare, on obtient 884 kg à l’hectare. Auxquels on rajoute les 1 500 kg de résiduels que nous avons laissés au départ pour obtenir 2 500 kg de matière sèche totale à l’hectare… » Reste ensuite à comparer le résultat de ce calcul à l’indication de l’herbomètre… À la réglette, la hauteur d’herbe était de 10 à 11 cm.


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