Outre leurs trois sortes de cidres, Céline Prudor et Cyrille Filleul ont mis au point des vins de pomme et des pétillants de rhubarbe ou de fleurs de sureau. Original et délicieux.
Les bulles fines picotent le palais, la saveur de la rhubarbe arrive en fin de bouche. Ce doux breuvage fait partie des derniers-nés du pressoir de Henwiel qui signifie Vieux-Viel en breton : commune où Céline Prudor et Cyrille Filleul sont installés. Autre innovation, le pétillant de sureau se découvre d’abord à son nez floral et étonne avec son goût subtil et délicat. Les fleurs de sureau ont longuement macéré pour obtenir ces saveurs. Céline et Cyrille fabriquent ces deux produits depuis un an. Une délicieuse limonade a aussi été mise au point avec des fleurs de sureau. « Ce sont des boissons que nos grands-parents appréciaient autrefois », précisent-ils.
Les créations originales ne s’arrêtent pas là. Les artisans sont parmi les seuls en France à confectionner du « vin de pomme » qui développe des « arômes de pomme verte avec des touches miellées et des notes d’abricot sec et de coing. »
[caption id=”attachment_40212″ align=”aligncenter” width=”720″] Céline Prudor et Cyrille Filleul dans les vergers plantés en 2015.[/caption]
Tout en fermentation naturelle
Un breuvage parfait pour l’apéritif ou les desserts. « Nous en réalisons trois sortes, de moelleux à sec. » Tous les produits sont issus d’une fermentation naturelle. « Il faut savoir la gérer. C’est différent chaque année, ce qui offre des produits aux goûts variés d’une campagne à l’autre. » Trois sortes de cidre sont confectionnés : un brut, un demi-sec et enfin le « cidre blanc », haut de gamme, plus acidulé et marqué en notes fruitées. Des jus de pomme et du vinaigre de cidre vieilli en fûts de chêne sont également proposés. « Une partie du vinaigre est vendue à des éleveurs. Elle est utilisée en cure pour renforcer la santé des vaches et des veaux. »
Reprise de la cidrerie en 2012
Céline a repris l’activité de cidrerie sur Vieux-Viel en 2012, l’adossant à l’exploitation de son mari, lui-même installé en 2005 en productions de lapins et cultures de vente. « Nous avons construit un nouveau bâtiment en 2015 et replanté des pommiers à côté. Nous avons aussi planté des sureaux. » Au total, l’exploitation compte 9,5 ha de vergers avec 27 variétés de pommes à cidre et à jus, et quelques variétés de pommes à couteau. « Nous avons aussi réintroduit des variétés anciennes comme la Reinette du marais ou la Gros Jamy. » Pour assurer la pollinisation, des ruches ont été installées il y a 4 ans.
[caption id=”attachment_40214″ align=”aligncenter” width=”720″] Le vinaigre de cidre est vieilli en fûts de chêne. Une partie est vendue en bidon aux éleveurs pour la santé des vaches et des veaux.[/caption]
Des coccinelles alliées
« Nous sommes actuellement en conversion biologique qui va se terminer en septembre. Il faut surveiller quotidiennement les attaques de ravageurs et maladies. Observer les auxiliaires tels que les coccinelles très diverses sur l’exploitation. En cas de problèmes, nous intervenons avec des produits autorisés en bio, mais les traitements sont très rares depuis plusieurs années. » Les producteurs sont épaulés dans le suivi de leurs vergers et leurs assemblages par un technicien et un œnologue de la Chambre d’agriculture.
Les pommes tombent naturellement au sol. « Après les récoltes qui s’étalent de septembre à décembre, elles sont lavées, triées et pressées aussitôt. « Une tonne donne en moyenne 560 L de jus. » Suivent les opérations de surveillance, analyses, pesées, soutirage, filtration… dans la cuverie. Puis, la mise en bouteille se passe selon les années entre début février et fin mars. « Dans les bouteilles, les produits continuent à évoluer. » Avant de déguster le cidre, il faudra patienter entre 2 et 4 mois pour qu’il soit parfaitement pétillant.
Pour en savoir plus : Pressoir Henwiel – Le Haut Rucé 35610 Vieux-Viel – Port. 06 80 31 10 22.
Porte ouverte, samedi 20 avril
Clientèle locale et touristique
« Nous commercialisons en direct 20 à 23 000 L de cidres, vins, limonades et jus de pomme. 5 000 L sont vendus en vrac, les gens peuvent venir mettre le cidre en bouteille dans nos locaux. », expliquent les producteurs. Situés dans la baie du Mont-Saint-Michel, Céline Prudor et Cyrille Filleul entretiennent une clientèle locale et de touristes. « De nombreuses visites du pressoir sont organisées, en lien avec les organisateurs de voyage, les écoles… Nous faisons de la publicité dans les gîtes, les restaurants à proximité, sur facebook. Nous participons aussi à quelques salons. » Les cidriculteurs sont par ailleurs présents sur le site internet de produits régionaux « Les gourmets de la baie », démarche rassemblant une quinzaine de producteurs locaux.