Suivant la carte de potentiel, le semoir va moduler la densité de semis. - Illustration Moduler la densité de semis de maïs dans la parcelle
Suivant la carte de potentiel, le semoir va moduler la densité de semis.

Moduler la densité de semis de maïs dans la parcelle

C’est un semis de nouveau genre qui se prépare en Bretagne pour cette campagne d’implantation de maïs : le partenariat entre le semencier LG, Triskalia et des entreprises de travaux agricoles a permis de mettre au point une modulation de la densité de semis en intra-parcellaire.

Pouvoir réduire la densité de semis quand le potentiel du sol est plus faible, ou augmenter ce nombre de plants à l’hectare quand de bonnes conditions de pousse sont réunies, telle est la méthode mise au point par Limagrain, Triskalia, et un ensemble d’entrepreneurs bretons. L’objectif est d’économiser de la graine, mais aussi d’homogénéiser les cultures.

Une première sur maïs grain

Seuls les maïs destinés à être récoltés en grain bénéficieront de cette modulation au semis. La recherche avance et espère proposer la méthode par la suite aux ensilages. Afin d’éprouver ce protocole, les différents acteurs ont choisi le maïs grain pour pouvoir mesurer de manière fiable les rendements, en utilisant la pesée embarquée des moissonneuses.

[caption id=”attachment_39822″ align=”alignright” width=”250″] De gauche à droite : Alexis et Patrice Emery.[/caption]

Adrien Richard, ingénieur développement chez Semence LG, explique : « Nous récupérons l’historique des parcelles, en observant les photos satellites des 3 dernières cultures, afin de calculer un indice de rendement ». Ces données physiologiques établissent une carte de potentiel, qui est ensuite soumise au producteur pour d’éventuelles corrections et pour se baser sur un objectif de rendement par ha, « mais il y a peu d’erreurs avec les photos satellite ». L’œil spatial se trompe rarement, les précédents et anté-précédents livrent leurs secrets. « Les entreprises de travaux agricoles exploitent aussi de ce fait tout le potentiel de leur matériel de semis. On va plus loin avec cette modulation ».
Si les coupures de tronçons permettent de réaliser des économies de graines en évitant le chevauchement des rangs, la modulation intra-parcellaire apporte aussi son lot de gains. « Il peut être de 0, quand la parcelle est homogène, jusque 10 % en sols très hétérogènes ».

À chaque variété sa densité

Cette modulation de la densité de semis fera donc coïncider le potentiel de la culture au sol dans lequel les graines seront implantées. Mais les variétés ont des comportements différents suivant les conditions de sol. « Certaines ont la faculté de très bien valoriser le potentiel de la terre à des densités très élevées, dans les 115 000 plants / ha. Nous nous appuyons sur les connaissances génétiques du semencier pour pouvoir adapter la bonne variété à la bonne densité », note Pierre Cougard, en charge de l’animation des techniciens culture chez Triskalia.
Les endroits d’une parcelle où la réserve utile est faible auront forcément des incidences sur le stress hydrique de la culture. Cette modulation viendra donc aider les plants de maïs en souffrance, leur offrant plus de réserve en eau, car la population au m2 sera plus faible.

9 rangs précis

Patrice Emery fait partie de ces ETA équipées en semoir modulant les doses de graines. Utilisé déjà en semis de colza et de haricots, le semoir Monosem Monoshox NG Plus M de 9 rangs est apprécié pour sa grande largeur de travail, tout en gardant de la maniabilité dans les champs de taille réduite. « Je pourrai faire varier la densité de 95 000 à 110 000 grains/ha, en insérant une clé USB qui contient la carte de potentiel de la parcelle. Semées au guidage RTK, les cultures sont bien alignées, ce qui simplifie par la suite le passage du pulvérisateur ou celui d’une bineuse ». La modulation de dose et la coupure de tronçons rendront plus homogènes les tiges de maïs, réduisant au passage les risques de verse.

Une tendance à sous-densifier

Si les maïs dentés ont plus de flexibilité en nombre de rangs par épi, avec une faculté de s’adapter aux conditions de l’année, ce n’est pas le cas avec les maïs cornés. De plus, une certaine habitude de sous-densifier les semis est historiquement constatée. « Cela s’explique par la quasi-garantie de levée permise par les traitements de semence. Or aujourd’hui, la protection s’amenuise », prévient Pierre Cougard. Cette habitude de diminution du nombre de grains /m2 a aussi tendance à faire baisser le rendement total, même si « de beaux épis se développent dans la parcelle : les plantes sont flatteuses, mais le nombre de grains / m2 est moins important ».


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