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Semis précoce du maïs, un itinéraire à raisonner

Le semis précoce de maïs comporte plus de risques et sa mise en œuvre devra être raisonnée en s’appuyant sur les outils disponibles, sans oublier le bon sens.

La température du sol est l’un des indicateurs utilisables pour décider de la mise en route d’un chantier d’implantation. Il est admis qu’à partir d’une température de 10 °C les conditions deviennent favorables pour la germination puis la croissance du maïs. Il faut cependant être prudent, car la température du sol est une variable qui fluctue au cours de la journée. La mesure peut être influencée par la profondeur, la couleur du sol, son état de porosité, la présence d’un couvert…

D’après des suivis réalisés par Arvalis, une mesure sur sol nu à 5 cm de profondeur et une prise de température entre 9 et 10 h du matin, ou autour de 20 h, est assez représentative de la valeur moyenne journalière. Dans un sol « ouvert » par un outil de travail du sol, l’influence de l’air ambiant est forte : la température de l’air correspond quasiment à celle du sol nu à 5 cm.

Un sol bien ressuyé

La prise en compte de la température du sol ne doit surtout pas être le seul critère pour décider de la date de semis. Les conditions d’implantation sont au moins aussi importantes que la date, notamment pour les semis d’avril. Quelle que soit la date de semis, il est indispensable d’attendre un bon ressuyage de la parcelle pour éviter lissage et tassements préjudiciables à l’enracinement. Il faut aussi noter qu’un sol ressuyé se réchauffera mieux. Par ailleurs, on évitera les préparations de sol trop fines, notamment en sols sensibles à la battance.

Difficile d’anticiper sur les risques post-semis

En semis précoces, les risques de froid et de pluie les jours suivants le semis sont plus importants et doivent être pris en compte. Cela aura une incidence sur la durée de levée et augmentera l’exposition de la graine aux accidents. Les problèmes agronomiques (battance, reprise en masse du lit de semences) ou les dégâts de mouches se traduisent par un défaut de peuplement, toujours préjudiciable au rendement du maïs.

Or, à ce jour, les prévisions météo (notamment les cumuls de pluie) restent peu précises au-delà de 5 jours et la durée de levée moyenne est de l’ordre de 20 jours en semis précoce. Il faut donc accepter une part de risque. Par contre, la probabilité du retour du froid après le semis et ses impacts éventuels sur la plante (gel après 6 feuilles, incidence sur la formation des grains jusqu’à la transition florale au stade 7-8 feuilles) est plus faible dans notre région.

Favoriser le démarrage

Les conditions climatiques pour l’installation de la culture seront souvent moins favorables pour des semis précoces. Tout ce qui favorisera le démarrage rapide de la culture sera à privilégier : variété à bonne vigueur au départ, engrais starter localisé dans la raie de semis. En semis précoces, mouches oscinies et géomyza sont au moins autant à craindre que le taupin, mais tout aussi difficiles à prévoir. Une protection insecticide efficace contre ces deux types de ravageurs (traitement de semences Sonido) sécurisera le peuplement. Enfin, en semis précoce, le recouvrement de l’interrang peut être lent et le re-salissement des parcelles peut exiger un renforcement du programme herbicide ou un rattrapage mécanique au moyen d’un binage.


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