En année défavorable à l’exploitation des pâtures, le foin séché vient en aide au producteur, comme en 2018 où les vaches ont pâturé seulement 90 jours, contre 217 en 2017. - Illustration Sécher une herbe de qualité
En année défavorable à l’exploitation des pâtures, le foin séché vient en aide au producteur, comme en 2018 où les vaches ont pâturé seulement 90 jours, contre 217 en 2017.

Sécher une herbe de qualité

Pierre Quéniat, producteur de lait à Guerlesquin, rappelle que le séchage en grange est un outil pour disposer de fourrage toute l’année, à condition que l’herbe soit de qualité.

Le séchoir autocons-truit au Gaec de Kerdennet assure la fourniture d’un fourrage de qualité tout au long de l’année, surtout quand les jours de pâturage en plat unique ne sont plus possibles. Mais Pierre Quéniat, un des associés, prévient que « ce n’est pas le séchoir qui fait gagner en résultats technico-économiques, c’est l’herbe ». Ainsi, a-t-il adapté sa stratégie d’exploitation des parcelles suivant leur éloignement ; les champs accessibles autour des bâtiments étant réservés au pâturage, les plus éloignés sont fauchés. Il a pu témoigné de son parcours lors d’une porte ouverte organisée par le Segrafo, la Chambre d’agriculture et le Syndicat mixte du Trégor, ainsi que le bassin versant de la Lieue de Grève.

Le trèfle est le meilleur moteur

L’outil de séchage agit comme une solution qui tamponne les différences climatiques d’une année à l’autre. Ainsi, si en 2017 les laitières du Gaec de Kerdennet ont pâturé durant 217 jours, cette part du pâturage est tombée à 90 jours en 2018, et le foin ventilé est venu pallier ce manque de stock sur pied. 210 à 220 tonnes de foin sont amenées par autochargeuse à la ferme pour y être séché. Les prairies naturelles fournissent 110 tonnes de bottes séchées au sol. Si les parcelles pâturées sont simplement composées de 5 kg de trèfle blanc (1 géant et 1 intermédiaire) et de 20 kg de RGA, les parcelles de fauche ont une composition plus complexe.

Un RGA diploïde (5 à 6 kg) est associé à de la fétuque élevée (8 à 10 kg), du dactyle (6 kg) et de la fléole (3 kg). Les légumineuses ne sont pas en reste, avec du trèfle blanc agressif ou du trèfle violet diploïde. L’ajout de luzerne est réservé aux parcelles saines. « J’ai choisi ces espèces bien sûr pour leur valeur alimentaire, mais aussi pour leur faculté à ne pas prendre en masse dans le séchoir ; elles se ventilent très bien ». Si ces espèces sont aussi adaptées au pâturage, les membres du Gaec ont fait le choix de ne les garder que pour les parcelles de fauche.

Des profils différents s’équipent

François-Xavier Babin, animateur séchage en grange au Segrafo Ouest, note qu’il y a des profils de ferme très différents qui s’équipent d’outils de séchage. « Ce peut être des agriculteurs qui en ont assez de réussir plus ou moins bien leur enrubannage, ou d’autres qui ont remboursé leurs emprunts. Certains se lancent pour gagner en autonomie protéique et souhaitent disposer de foin de qualité et suppriment les silos de maïs ensilage. Le maïs est alors récolté en grain ou en maïs épis ». Des projets de séchage sont aussi adossés à de la production d’électricité par méthanisation, c’est une façon de valoriser la chaleur. Enfin, le séchage en grange intéresse les producteurs transformant à la ferme car il évite les problèmes de butyriques.


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