Avant d’être proposées, les variétés sont toujours testées au champ, ici sur la station de Kerloï, à Ploudaniel (29). - Illustration Pomme de terre : les champs d’essais livrent leur verdict
Avant d’être proposées, les variétés sont toujours testées au champ, ici sur la station de Kerloï, à Ploudaniel (29).

Pomme de terre : les champs d’essais livrent leur verdict

La Bretagne compte près de 6 000 ha dédiés à la production de plants de pomme de terre. Les collecteurs, les acteurs du marché français et des délégations étrangères sont venus visiter la station de Bretagne Plants Innovation.

Le long et rigoureux chemin pour la création d’une nouvelle variété de pomme de terre aboutit à la traditionnelle présentation des futurs plants de la station de création de Kerloï, à Ploudaniel (29). Venus d’Europe, d’Égypte ou même du Pakistan, les visiteurs ont pu observer au champ le comportement des tubercules. Tolérances au mildiou ou aux nématodes à kystes, vocation à la transformation en chips ou en frites, tout est passé au crible par la station.

Chercher les gènes de tolérance

Jean-Yves Abgrall, directeur de Bretagne Plants Innovation, rappelle que « les points importants des axes de recherche sont concentrés sur des variétés innovantes et performantes. Les tolérances aux maladies étaient déjà une priorité auparavant, mais le sont encore plus aujourd’hui. C’est un enjeu qui n’est pas simple à résoudre, et nous avons tout intérêt à trouver des solutions sur ces sujets ». Les variétés Passion, Maïwen, Séléna ou Azilis en sont un bon exemple, en tolérant les attaques de mildiou sur leur feuillage. Elles permettent selon les années de « réduire les traitements phytosanitaires de moitié ».

[caption id=”attachment_36964″ align=”aligncenter” width=”720″]Les originales visent un marché de niche, en proposant des couleurs très variées. Les originales visent un marché de niche, en proposant des couleurs très variées.[/caption]

La récente suppression des néonicotinoïdes donne aussi du grain à moudre aux chercheurs, même si la Bretagne n’est pas une terre de fortes pressions en pucerons. Concernant la protection contre les taupins, le directeur rappelle que « les attaques rendent impropres les tubercules à la commercialisation. Des futures solutions passeront par différents leviers, comme le biocontrôle, l’agronomie, la prévision des attaques et la génétique, avec des variétés qui pourraient être moins appétentes ».

Petite nouveauté dans les rangs, une gamme nommée « les originales », étalant leurs couleurs jaunes à violette. « Il s’agit de marchés de niche, avec des chaires de couleur, qui peuvent parfois avoir des concentrations en oméga 3 intéressantes ». Le panel de couleur va du blanc à toutes les nuances de jaune, en passant par le bleu et le rose. Pouvant être proposée en chips, ces variétés sont regardées de près afin de mesurer les teneurs en acrylamide, responsable de brunissement de la pomme de terre en cas de cuisson à haute température.

Des arrachages en cours

Pour les producteurs, les arrachages avancent vite, ils sont réalisés cette semaine à hauteur de 60 %. « Parfois, les défanages ont dû être reculés, les conditions sèches limitant l’efficacité des applications ». La Bretagne a peu souffert cet été de périodes de grosses chaleurs, contrairement aux autres bassins de production français et européens. Conséquence : « Un âge physiologique accéléré, et des risques pour ces tubercules d’être plus fatigués, avec des facultés germinatives moindres ». Les plants bretons semblent toutefois peu impactés, la qualité est qualifiée de correcte cette année. Sur les cours, Jean-Yves Abgrall avoue être dans une certaine incertitude, les volumes disponibles sur le marché seront inférieurs à l’année passée, les Pays-Bas annonçant des baisses de rendement en plants. « Ces informations sont à vérifier, mais il est sûr que ces volumes moindres risquent de peser sur les marchés », conclut le directeur.


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article