Annie Pépin derrière l’étal de vente à la ferme. - Illustration L’ail, une tradition à Cherrueix
Annie Pépin derrière l’étal de vente à la ferme.

L’ail, une tradition à Cherrueix

Une petite dizaine de producteurs d’ail sont encore présents sur la commune de Cherrueix et ses alentours. Sur la Ferme de la Blanchardière, il trouve sa place dans la gamme de légumes depuis 1999.

Il aiderait à prévenir certains cancers, fluidifierait le sang et favoriserait la digestion. On entend qu’il est aphrodisiaque et apporte force et vigueur. Certaines légendes racontent qu’il fait fuir les vampires ou conjure le mauvais œil. Malgré son nom accompagnant la douleur, on prête à l’ail bien des vertus… Originaire d’Asie centrale et consommée depuis 5 000 ans, cette plante est arrivée dans la baie du Mont-Saint-Michel dans les années 1950.

Outre un climat doux toute l’année, le bulbe a trouvé dans cette région des sols favorables à sa culture, légers et riches en éléments nutritifs. « Ces sols au pH élevé confèrent à l’ail de Cherrueix sa saveur particulière et relevée, ainsi qu’une bonne conservation. Les gousses peuvent être gardées durant un an », précise Francis Vaévien qui a lancé cette production sur son exploitation, avec son épouse Gisèle, à partir de 1999. Aujourd’hui à la retraite, le couple a passé le flambeau à ses enfants Benoît Vaévien, installé en 2008, et Annie Pépin, revenue sur l’exploitation peu de temps après.

[caption id=”attachment_36575″ align=”aligncenter” width=”720″]Des saisonniers viennent chaque année éplucher l’ail et confectionner les bottes et tresses. Des saisonniers viennent chaque année éplucher l’ail et confectionner les bottes et tresses.[/caption]

Une culture qui rassemble les générations

Cultivé sur 1,5 ha, l’ail n’occupe qu’une petite partie de la SAU qui totalise 85 ha sur Cherrueix et Saint-Broladre. Mais c’est un produit qui compte dans la gamme étoffée de légumes commercialisée en vente directe. C’est aussi une culture qui permet de rassembler les générations en période estivale. « Les anciens viennent aider pour la récolte et la mise au séchoir de l’ail qui se fait sur trois-quatre jours consécutifs, entre le 20 juin et le 10 juillet. Cette année, la récolte a été précoce, le 21 juin chez nous », note Benoît Vaévien.

Aujourd’hui arrêtée du fait des contraintes administratives notamment, la « Fête de l’ail de Cherrueix », organisée chaque année en juillet de 1998 à 2014, a contribué à la notoriété du condiment local. « Chaque édition faisait venir 10 000 personnes minimum sur la commune, permettant d’écouler plusieurs tonnes d’ail. C’est à son lancement que nous avons lancé la vente directe sur l’exploitation », raconte Francis Vaévien.

[caption id=”attachment_36574″ align=”aligncenter” width=”720″]La récolte de l’ail se fait entre le 20 juin et le 10 juillet. La récolte de l’ail se fait entre le 20 juin et le 10 juillet.[/caption]

Le séchage, phase importante

La culture débute à l’automne. « Nous achetons les plants qui sont mis en terre en planches à la machine entre le 15 octobre et le 1er novembre. Nous cultivons une variété violette et une blanche. Après l’arrachage, les bulbes sont bottelés et mis sur une remorque pour être ensuite suspendus dans le séchoir, également équipé d’un ventilateur », précise Benoît Vaévien. Sur deux à trois semaines, ils sèchent et leur belle couleur blanche ou violette se fait plus nette. « Nous les épluchons et confectionnons les bottes et tresses quand les conditions météorologiques le permettent, jusqu’en mars. Les tiges ne doivent pas être trop sèches non plus », précise Annie Pépin.

[caption id=”attachment_36573″ align=”aligncenter” width=”720″]« Les bottes d’ail sèchent pendant deux à trois semaines », précise Benoît Vaévien. « Les bottes d’ail sèchent pendant deux à trois semaines », précise Benoît Vaévien.[/caption]

Jolies statices dans les tresses

Des saisonniers viennent aider à la réalisation de ce travail. « La confection des tresses demande un apprentissage. Elles sont souvent achetées comme cadeau ou pour décorer. Ma mère et moi avons eu l’idée d’insérer des statices dans les bottes, une plante de notre jardin, qui pousse près de la mer. »

Des prix fixes toute l’année

A quelques kilomètres du Mont-Saint-Michel, la Ferme de la Blanchardière produit en plus de l’ail, 4,5 ha de pommes de terre, 4,5 ha de carottes, 1 ha de poireaux, 1,2 ha d’échalotes et oignons, 5,5 ha de pois, 7,5 ha d’orge, 16 ha de maïs et 40 ha de blé. D’autres légumes sont aussi cultivés sur de plus petites surfaces ou sous serre : radis noir, navet, panais, choux, tomates de plusieurs variétés. Les légumes sont commercialisés en vente directe sur l’exploitation, avec des clients réguliers. « Certains ne viennent qu’une fois par an pour faire leurs stocks de légumes d’hiver », précisent les producteurs qui affichent des prix fixes à l’année, « pour nous assurer une rémunération et pour plus de cohérence par rapport à nos clients. » La promotion se fait par le « bouche à oreille » et via le réseau Bienvenue à la Ferme. Annie Pépin va aussi sur le marché d’été à Cherrueix. Les deux associés embauchent un salarié permanent et l’équivalent d’un ETP en saisonniers. Un apprenti est aussi présent.

Contact Ferme de la Blanchardière
6 la Blanchardière, 35120 Cherrueix – la.blanchardiere@orange.fr – Tel : 06 40 53 50 11

Vente à la ferme ouverture
Du 1er juillet au 31 mars : du lundi au samedi, de 9 h à 12 h 30 et 14 h à 18 h 30
Du 1er avril au 15 juin : tous les jours de 10 h 30 à 12 h 30.


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