11149.hr - Illustration Un voyage à travers les serres
Dans la serre des agrumes, les citronniers commencent à se charger de fruits colorés.

Un voyage à travers les serres

À Rives-du-Couesnon (35), le Gaec Carotte & Feijoa cultive depuis plus de 10 ans une centaine d’espèces en agriculture biologique. Au milieu des fruits et légumes classiques, on y trouvera aussi des produits exotiques, atypiques ou méconnus des consommateurs.

Thomas Jagu et Lèna Marti Perales, du Gaec Carotte & Feijoa, sont installés depuis 2011 comme maraîchers bio sur la commune de Rives-du-Coueson (35). « Au début, il n’y avait rien », raconte Lèna Marti Perales. « Nous avons récupéré des terres d’un éleveur bio et nous avons planté des haies avec Breizh Bocage, construit nos serres, installé les réseaux d’électricité et d’irrigation et creusé un puits ». La première année s’est d’ailleurs effectuée sans système d’arrosage. « Nous apportions l’eau dans une cuve avec un vieux Massey Ferguson », se souvient la Bretillienne.

[caption id=”attachment_62776″ align=”aligncenter” width=”720″]11150.hr Au Gaec Carotte & Feijoa, on trouve aussi toutes sortes de piments.[/caption]

Des agrumes cultivés en serre froide

Sur ses 8,5 ha, le Gaec cultive pas moins de 100 espèces et plus de 400 variétés. On y trouve des légumes de plein champ, des fruits ou des plantes aromatiques. Mais la particularité des deux maraîchers, c’est de proposer à leurs clients des produits atypiques avec un goût prononcé. « J’adore les plantes exotiques », annonce Thomas Jagu. « Ce qui me motive dans mon métier, c’est de découvrir de nouvelles espèces, de trouver des légumes et fruits originaux que je pourrai cultiver ici, en Bretagne ». L’exploitation abrite des citronniers, des orangers, des kumquats ou encore des pomelos. Tout est cultivé en serre froide. Le couple a en effet sélectionné des variétés qui supportent jusqu’à -10 °C. Pour ajouter encore plus de rusticité, Thomas a utilisé un citronnier épineux (Poncirus trifoliata) comme porte-greffe sur tous les agrumes. « Cela permet notamment d’augmenter la résistance au froid des greffons », explique le maraîcher. À l’heure actuelle, ces arbres ne produisent que quelques dizaines de kilos de fruits par an. « Notre serre d’agrumes n’est pas rentable », concède le couple. « Mais c’est un produit d’appel pour nos clients. C’est notre signature ». En extérieur, à côté des kiwis, les exploitants ont planté des asiminiers trilobés que Thomas a directement fait venir de l’Oregon en 2015. Les fruits que donne cet arbre ont un goût qui rappelle la banane et la mangue, avec une chair très crémeuse. « C’est excellent en sorbet », sourit l’agriculteur. Certaines espèces ont également un aspect sentimental et rappellent les origines espagnoles et d’Amérique du Sud de Lèna, ainsi que les années qu’elle a vécues à la Réunion. Le Gaec met enfin un point d’honneur à faire découvrir aux consommateurs des légumes anciens, à l’instar des ocas du pérou, de la poire de terre ou des capucines tubéreuses. « Nous voulons proposer beaucoup de diversité à nos clients pour ne pas les lasser », affirment les deux exploitants.

[caption id=”attachment_62774″ align=”aligncenter” width=”720″]11151.hr Les fruits du feijoa ont une chair granuleuse et sucrée.[/caption]

Une proximité avec les clients

Les produits du Gaec sont exclusivement vendus en circuit court dans les magasins Biocoop les plus proches, à l’Amap de Vitré, au marché de Saint-Aubin-du-Cormier et en vente directe. Les maraîchers travaillent également avec les restaurants La Tonnelle à Vins à Rennes et Breizh Bowl à Fougères. Concernant la main-d’œuvre, Carotte et Feijoa embauche une salariée en CDI et jusqu’à deux saisonniers pendant les périodes les plus chargées.

Nouveau bâtiment, nouveau départ

[caption id=”attachment_62773″ align=”alignright” width=”249″]11148.hr Thomas Jagu et Lèna Marti Perales sont installés depuis 2011 à Rives-du-Couesnon.[/caption]

« Le point noir de notre exploitation, c’est l’absence d’infrastructure de stockage », souligne Lèna Marti Perales. « En 2011, nous avons dû nous installer sans bâtiment car les banques ne souhaitaient pas nous suivre ». Aujourd’hui, le travail des deux exploitants est grandement limité. « Nous perdons une énorme partie de notre récolte car nous ne pouvons pas la stocker dans de bonnes conditions », se désole le couple. « Par exemple, faute de chambre froide, il nous arrive de jeter près de 50 % de nos kiwis ». Cette année, le projet de bâtiment va enfin voir le jour. Le permis de construire est signé et les travaux débuteront en mai. Le Gaec prévoit donc de bâtir un hangar équipé de chambres froides et d’un espace pour accueillir les clients « au sec et non dans la boue ». En parallèle, Thomas et Lèna ont lancé une cagnotte participative sur la plateforme Miimosa. Objectif : 12 000 euros. « Cet argent nous permettra d’investir dans une laveuse à légumes. Aujourd’hui, nous utilisons encore un tuyau d’arrosage, ce qui est extrêmement chronophage. Nous avons également le projet d’installer une champignonnière ». 

Mais qu’est-ce que le feijoa ?

Feijoa sellowiania, également appelé goyavier du Brésil, est un arbuste originaire d’Amérique du Sud appartenant à la famille de myrtacées (goyavier, myrte commun, eucalyptus…). Découvert en 1819 par le botaniste et naturaliste prussien Fridich Sellow, le feijoa est introduit en France en 1890 par le rédacteur en chef de la Revue horticole Édouard André. Très rustique, cette espèce peut supporter des températures négatives jusqu’à -15 °C tout en étant naturellement résistante aux maladies et parasites. Le feijoa donne des petits fruits verts et charnus dont la chair est granuleuse. « Le goût est légèrement sucré », explique Lèna Marti Perales. « On dirait un peu des bonbons. En général, les enfants adorent ! ».


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