La Weeding-machine coûte dans les 23 000 €. Le débit de chantier estimé est de près d’1 ha/h. - Illustration Combiner les solutions pour désherber
La Weeding-machine coûte dans les 23 000 €. Le débit de chantier estimé est de près d’1 ha/h.

Combiner les solutions pour désherber

Les associés du Gaec Le Ménage de Saint-Méloir-des-Ondes (35), multiplient les passages d’outils de désherbage sur et dans le rang. Ils ont aussi choisi de produire leurs propres plants, plus tolérants aux maladies.

Un désherbage efficace des cultures légumières passe par « une combinaison d’actions, il n’y a pas d’outils miracles. Sur des cultures comme le poireau, le céleri ou l’oignon, le désherbage sur le rang peut poser problème », rappelle Marine Salaün, conseillère à la Chambre régionale d’agriculture. Lors d’une journée Innov’action qui se tenait en juin dernier à Saint-Méloir-des-Ondes (35), des démonstrations de différentes solutions mécaniques sont venues illustrer les nombreuses solutions à disposition des producteurs. Richard Fontaine et Romain Maloizel, associés du Gaec Le Menage chez qui se tenait l’événement, ont pu faire découvrir leurs pratiques.

Intervenir sur le rang

Lancée en 2016, la conversion en agriculture biologique de l’exploitation est pour les maraîchers un aboutissement, les cultures n’étant quasiment plus désherbées chimiquement. Les associés ont investi dans une étrille rotative Van Houcke, avant cette conversion. « C’est un système alternatif, des disques tournent sur le rang. Il est utilisé pour le désherbage des poireaux, quand celui-ci est à un stade avancé, à sa reprise, 2 semaines après plantation des mottes ». Ce premier passage extirpe les mauvaises herbes, « sans déraciner les plants de poireaux. L’agressivité se règle suivant les observations au champ », explique Richard Fontaine. Il ajoute que « la densité de plantation est diminuée pour favoriser le grossissement des plants et pour faciliter le passage de la bineuse ». Les cultures d’oignons et de céleris feront prochainement partie des tests des maraîchers. Le Gaec s’est aussi équipé d’une herse étrille classique sur laquelle l’agressivité des dents peut être réglée individuellement par tension du câble sur le ressort. La pression est donc identique quel que soit le dénivelé du sol.

[caption id=”attachment_37748″ align=”aligncenter” width=”720″]L’étrille rotative de chez Van Houcke travaille sur le rang. Les deux associés du Gaec Le Ménage se sont équipés de ce type d’outil, depuis leur passage en agriculture biologique. L’étrille rotative de chez Van Houcke travaille sur le rang. Les deux associés du Gaec Le Ménage se sont équipés de ce type d’outil, depuis leur passage en agriculture biologique.[/caption]

Autre solution présentée lors de cette journée, la combinaison sur le relevage avant du tracteur d’une bineuse classique sans caméra avec la Weeding Machine du Néerlandais Christiaens Agro. « Cette machine est utilisable sur céleri, oignon et poireau, son coût est estimé à 23 000 € ». Sorte d’étrille rotative dont les rotors sont positionnés dans le sens du rang, la Weeding Machine peut être réglée en agressivité. La vitesse d’avancement conseillée par le constructeur est de 2 à 6 km/h. Le besoin de puissance est estimé entre 10 et 15 cv/m, le débit de chantier est proche de 1 ha/h.

Améliorer sa production de plants

L’exploitation cherche aussi à gagner en autonomie, et travaille principalement avec des cultures plantées (choux, poireau, oignon en mini-mottes). Déjà producteurs de leurs propres plants de choux et poireau en conventionnel, ils ont continué la production de plants de ferme pour maîtriser les coûts. Pour les poireaux, la production de plants en mini-motte s’est améliorée en modifiant la technique classique, en hors-sol, qui consiste à surélever les plaques de plants sur pots : les racines des plants se retrouvent alors à l’air libre, ce qui provoque un stress pour la plante.

« La fusariose, une maladie fongique dite “de fatigue”, peut alors se développer et entraîner une perte de plants non négligeable, y compris après plantation ». Suite à plusieurs années d’essais positifs menés avec les techniciens de Terres de Saint-Malo, la production de plants se fait désormais avec les plaques posées sur une couche épaisse de « compost de déchet vert criblé. Les racines sont abîmées lors de la reprise, mais les plants de poireaux font ensuite rapidement de nouvelles racines quand on les repique », note Richard Fontaine.


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