paturage-herbe-holstein - Illustration Connaître la valeur nutritive des couverts végétaux

Connaître la valeur nutritive des couverts végétaux

Les couverts végétaux présentent de bonnes valeurs nutritives pour les animaux (96 g PDI/UFL en moyenne). Leur utilisation au pâturage ou en affouragement en vert nécessite toutefois une étude préalable de leur valeur énergétique et azotée ainsi qu’une évaluation de leur risque acidogène.

Arvalis-Institut du végétal a évalué les valeurs nutritives d’une vingtaine de couverts utilisés comme cultures intermédiaires sur sa station expérimentale de La Jaillière (44) : moutarde blanche, radis, millet, moha, avoine strigosa, colza fourrager, RGI, etc. Les valeurs énergétiques des couverts, estimées à partir des dégradabilités de la matière sèche et des fibres NDF après 48 heures d’incubation (essai in sacco, avec sachet nylon dans le rumen), montrent des valeurs élevées, en moyenne à 0,76 UFL. Le calcul de la dégradabilité de la matière azotée totale a permis de préciser les valeurs azotées des fourrages calculées en moyenne à 74 g PDIE et 97 g PDIN par kg MS avec cependant une très grande variabilité en fonction du type de fourrages et du stade de récolte.

Des valeurs élevées pour les couverts semés en août et exploités en novembre

Les couverts semés en août et exploités en novembre présentent des valeurs nutritives élevées lorsqu’ils sont exploités avant les stades floraison ou épiaison, dépassant 0,75 UFL de teneur en énergie et 100 g/kg MS de valeur PDIN. Avec 111 g PDIE/UFL et 195 g PDIN/UFL en moyenne pour les espèces étudiées, les légumineuses confirment leur intérêt pour apporter des protéines digestibles à moindre coût. Avec 85 g PDIE/UFL, les crucifères exploitées avant floraison présentent un bon équilibre de valeurs énergétiques et azotées.

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Limiter l’ingestion des animaux pour les couverts à stades jeunes

Pour le risque acidogène, la part de MS dégradée mesurée après 4 heures d’incubation permet de distinguer les fourrages à risque potentiel comme le colza fourrager et le RGI. Ingérés à un stade jeune, ils présentent une dégradation de matière sèche de l’ordre de 75 % à 4 heures d’incubation dans le rumen. Il est alors nécessaire de prévoir un pâturage au fil ou un affouragement en vert en les limitant à 3-4 kg MS/jour /vache laitière.

Les associations végétales bien valorisées par les animaux

Des essais conduits par Arvalis-Institut du végétal au cours de l’automne-hiver 2010-2011 ont montré des niveaux de production de matière sèche et de qualité largement en faveur des associations graminées/légumineuses. Alors qu’un blé ou un colza seuls récoltés en sortie d’hiver ne produisent respectivement que 0,6 et 0,9 t MS/ha, les rendements montent à 1,85 t MS/ha pour une association ray-grass d’Italie / trèfle incarnat.

Meilleurs GMQ avec du pâturage de couverts

Les complémentarités de valeurs nutritives entre familles botaniques renforcent l’intérêt des mélanges d’espèces en interculture. Ces couverts peuvent être exploités par les bovins et les ovins pour prolonger la saison de pâturage en fin d’été et automne et ainsi limiter l’utilisation des fourrages conservés. Un essai sur deux ans mené à Mirecourt (88) par la Chambre d’agriculture des Vosges et l’Institut de l’élevage a ainsi montré que les agneaux élevés sous la mère au pâturage sur un couvert hivernal (association de graminées, légumineuses et crucifères produisant 1,85 t MS/ha) ont présenté des croissances supérieures de l’ordre de 20 g/jour (+ 6,5 %) par rapport aux agneaux élevés en bergerie avec du foin et des concentrés.

Alexis Ferard / Arvalis-Institut du végétal


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