Pourquoi mesurer le lactose du lait ?

En 2018, de nouveaux indicateurs provenant de l’analyse des échantillons individuels de lait sont disponibles.

« L’analyse de l’échantillon de lait est source d’innovation. Nous voulons le faire parler, chercher à en tirer le maximum d’informations », a démarré Christophe Bruand, directeur de la relation client chez BCEL Ouest lors d’un rendez-vous technique à Belle-Isle-en-Terre (22). À ce titre, après les tests de gestation (40 000 réalisés depuis deux ans) et la détection des subcétoses, l’organisme de conseil inaugure au 1er février prochain deux nouveaux indicateurs Lactonov et Uréenov (voir encadré).

Premier constituant solide du lait

Le lactose est le premier constituant solide du lait, devant les protéines et la matière grasse, sa teneur se situant généralement entre 48 et 50 g / kg. Pourtant, en France, ce taux n’est jusqu’à ce jour pas valorisé. Contrairement aux États-Unis, au Canada, à la Pologne, au Danemark ou au Pays-Bas où il est parfois un critère de construction du prix du lait et où l’on trouve des index spécifiques pour les taureaux… Il existe d’ailleurs un cours mondial du lactose, glucide sans pouvoir sucrant aux multiples usages dans le monde de l’industrie agroalimentaire ou pharmaceutique.

Sur cette question, la Bretagne prend de l’avance : en France, BCEL Ouest qui distribuait déjà les analyseurs Afimilk capables de mesurer le lactose en continu à la traite et Eilyps (en Ille-et-Vilaine) seront les premiers à proposer aux éleveurs de bénéficier de ce nouvel indicateur. Pour ceux qui opteront pour le service Lactonov, la teneur du lait en lactose sera mesurée pour chaque vache, à chaque contrôle. Cette analyse dans l’infrarouge ne ralentissant en rien le process habituel au laboratoire. « Pour un animal donné, le taux de lactose dans le lait est une valeur très stable dans le temps. Sa variation, synonyme de modification du lait, doit alerter : une baisse significative indique un problème métabolique, notamment lié au déficit énergétique de début de lactation, ou un risque au niveau de la santé de la mamelle. C’est un critère prédictif qui a une bonne corrélation avec le taux cellulaire ou les mammites : on observe une baisse de la sécrétion de lactose, substance synthétisée exclusivement dans les lactocytes, quand les leucocytes augmentent. »

2,5 € par vache et par an

En février et mars, les éleveurs adhérents trouveront parmi leurs résultats de contrôle de performances les valeurs individuelles de taux de lactose et d’urée dans le lait. « En un coup d’œil, les vaches à risque sont repérées afin de se positionner en situation préventive et d’accentuer leur surveillance. » Ensuite, chacun optera ou non pour ce service annoncé à 2,5 € par vache et par an (Uréenov + Lactonov).

Taux d’urée individuel

L’urée reflète le métabolisme protéique de la vache. « Mais derrière une moyenne de tank, on ne peut pas vraiment savoir si une déviance concerne tout le cheptel ou un groupe d’animaux », explique Stéphane Saillé, chef produit Nutrition. BCEL Ouest propose désormais Uréenov, mesure du taux d’urée individuel dans le lait à chaque contrôle. Une synthèse est faite par groupe de vaches et selon les stades de lactation. « Le taux d’urée est une donnée utile en faveur de l’optimisation de la conduite alimentaire du troupeau, notamment dans la maîtrise des transitions. Si on observe une valeur anormale sur les débuts de lactation, peut-être faut-il changer de correcteur azoté sur la période de démarrage. Si cette déviation concerne les primipares, on peut soupçonner des jeunes qui sont chahutées et n’ont pas suffisamment accès au Dac ou à l’auge. Un taux d’urée haut sur les fins de lactation peut indiquer des animaux qui ingèrent moins de ration de base alors que leur quantité de correcteur n’a pas encore été corrigée… »


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