Prévenir les risques au travail en volaille de chair

Après avoir réalisé une étude sur les conditions de travail en élevage avicole, la MSA souhaite organiser des réunions entre aviculteurs pour échanger sur les façons de faire et créer une dynamique de prévention.

La MSA des Portes de Bretagne a récemment réalisé une étude sur les conditions de travail dans les élevages avicoles. « L’objectif est d’avoir une meilleure compréhension des facteurs de risque spécifiques au métier d’aviculteur pour mieux prévenir et améliorer la santé », explique Nicolas Jagut, conseiller en prévention des risques professionnels à la MSA. Les risques les plus reconnus sont ceux liés à l’activité physique (manutentions, flexions du dos…) et dont les conséquences sont les plus immédiates, invalidantes et mieux connues comme les lombalgies. « Les éleveurs ont tendance à minimiser certains risques comme le respiratoire. »

Limiter la poussière

Le conseiller en prévention a accompagné les aviculteurs à chaque étape du cycle d’élevage. « Le paillage est une tâche qui se modernise, mais il reste malgré tout des contraintes physiques telles que les nuisances sonores, les poussières, les postures avec torsion (conduite), le port de charges », constate Nicolas Jagut. Il existe des solutions pour limiter la poussière comme l’utilisation de paille broyée pour ne pas avoir à le faire dans le poulailler, utiliser des copeaux dépoussiérés ou mettre en marche le dispositif de brumisation. Lors de l’installation du matériel d’élevage en volaille label, le conseiller MSA a compté 222 flexions du dos par l’éleveur en 1 h 30. Le port de charge est aussi important et se cumule avec du piétinement et de l’enjambement. « Il faut limiter les déplacements, le port de charges et les postures penchées. L’aviculteur peut utiliser des aides à la manutention comme un quad avec une remorque pour déplacer le matériel. »

La mise en place des poussins apporte son lot de contraintes. « Il faut aller vite dans une ambiance chaude, avec parfois de la poussière et du duvet. L’éleveur et le personnel portent 4 à 5 caisses de poussins en même temps ce qui fait autour de 20 kg à chaque fois. Le risque de chute lié à l’enjambement des lignes d’alimentation et d’abreuvement est grand. » Il est important de réaliser cette tâche à plusieurs, de faciliter les déplacements en créant une allée centrale dans le poulailler. Il est aussi possible d’utiliser une remorque aménagée ou un container spécifique pour la mise en place des poussins. Lorsque le lot est démarré, il faut limiter les enjambements, utiliser une pince avec un long manche pour ramasser les morts, installer des pesons automatiques plutôt que de faire des pesées manuelles… L’enlèvement des volailles est parfois mécanisé ce qui limite la pénibilité.

Dans le cas d’un ramassage manuel, le port de charges est inévitable, il faut penser au confort des intervenants pour éviter les chutes car il y a peu de luminosité et limiter la poussière en ventilant plus ou en utilisant la brumisation.

Le nettoyage/ désinfection, une étape traumatisante

Le nettoyage/ désinfection est une étape qui peut être traumatisante car il faut passer des heures pour laver à la haute pression dans des positions inconfortables. « Notre travail n’a d’intérêt que s’il est partagé avec les aviculteurs. C’est pourquoi nous voulons organiser des réunions d’échanges pour inciter à la réflexion sur les questions de santé et de conditions de travail. L’intérêt de ces échanges est de croiser les regards sur les pratiques d’éleveurs, échanger sur les façons de faire, créer une dynamique de prévention et mieux connaître et prévenir les risques en aviculture », conclut le conseiller de la MSA.


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