Betterave fourragère : l’écartement au semis fait la différence

Suivant l’écartement au semis, la betterave fourragère ne va pas s’exprimer de la même façon. Résultats d’un essai mené dans les Côtes d’Armor.

Afin de mesurer l’effet de l’écartement d’un semis de betteraves fourragères, la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor a mis en place un vaste essai, regroupant 17 variétés. Situées sur les communes de Coatréven (22), avec le concours du Syndicat de bassin versant du Jaudy Guindy Bizien et de Pommerit-le-Vicomte (22), en partenariat avec le Smega, les parcelles ont fait l’objet d’une visite par les producteurs la semaine dernière.

Une densité identique

Les parcelles de deux communes ont été ensemencées avec des écartements de 75 cm, et de 45 ou 50 cm suivant le matériel de semis à disposition. « Le champ de Pommerit-le-Vicomte a été implanté au 8 avril, la culture a ensuite un peu souffert d’une période sèche. À l’inverse, une croûte de battance s’est créée sur celle de Coatréven, suite à une averse, et sans doute à cause de l’utilisation d’un semoir à haricot qui avait tendance à trop rappuyer le sol », confie Sylvain Le Floc’h, animateur à la Chambre d’agriculture.

Quel que soit l’écartement appliqué à la culture, une densité de 100 000 grains/ ha a été respectée.
Deux mois après le semis, une mesure du taux de couverture a été réalisée. « Les parcelles à écartement de 50 couvraient totalement le sol, coupant la lumière aux adventices. Les essais menés en écartement de 75 laissaient encore passer des rayons du soleil, à hauteur de 20 % ».

La betterave s’exprime quand elle a de la place

L’animateur considère que « les semis de betterave fourragère avec un écartement de 75 ont tendance à concentrer la matière sèche (MS). Sur une parcelle semée à 45 ou 50, la plante a plus de place, et peut d’avantage s’exprimer, ce qui dilue la MS ».

L’expérimentation a aussi été l’occasion de tester une plantation de mini-mottes, développées par la société Thomas Plants. Il en ressort que « le démarrage est plus rapide, il y a moins de problèmes de désherbage et de concurrence vis-à-vis des adventices. Les mini-mottes sont plantées à une densité de 60 000 plants/ha, car on considère qu’il y a moins de pertes à la levée ». Plantées au 1er juin, les mini-mottes ont rapidement rattrapé leurs voisines semées en avril, qui avaient pourtant 5 feuilles de plus.

Délicat désherbage

Les 2 essais ont été désherbés chimiquement, à l’aide d’une pulvérisation de Betanal, à raison de « 3 passages sur l’essai de Pommerit-le-Vicomte, contre seulement 2 à Coatreven. Cette dernière ayant connu moins de salissement. L’inconvénient d’un écartement à 45 reste le binage, beaucoup plus délicat ».

Profiter des bons taux de levée

Sylvain Le Floc’h rappelle que dans la pratique, « les conseils de densité de semis sont donnés à 100 000 graines/ha, afin de pallier les éventuelles pertes à la levée. Les variétés ont aujourd’hui de très bonnes vigueurs au démarrage, les pertes sont plus faibles. Certaines variétés dans nos essais ont levé à 100 %. La densité de semis peut alors être abaissée à 80 000 grains/ha quand des bonnes conditions sont réunies ».


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