Romain Mévellec, de l’EARL Romeker à Scaër (29), a choisi la rationalité en adhérant à une maternité collective et en transformant l’élevage familial naisseur-engraisseur en post-sevreur-engraisseur.
Quand il s’installe en 2015 en reprenant l’élevage de son père, Romain Mévellec a cet objectif clair en tête : travailler seul. Pas question dans ces conditions de poursuivre avec les 250 truies en naisseur-engraisseur. L’objectif est de dimensionner l’exploitation pour qu’un UTH puisse tout faire. « Cela tombait aussi à un moment où les bâtiments truies – gestante et maternité – arrivaient en bout de course », explique l’éleveur qui décide d’arrêter le naissage sur site.
« En association avec 3 autres éleveurs, nous avons investi dans une maternité collective de 940 truies en Vendée, épaulés par le groupement Porc Armor Évolution. Je gère la partie technique de cet élevage tenu par 3 salariés – bientôt 4 – , ce qui me conduit à passer une journée sur place toutes les 2-3 semaines. Je fais l’aller-retour dans la journée ».
540 porcelets toutes les 4 semaines
Romain Mévellec a transformé son post-sevrage pour pouvoir accueillir 540 porcelets toutes les 4 semaines dans des salles totalisant 1 080 places. En parallèle, il a investi dans un engraissement de 728 places avec raclage en V pour porter la capacité totale de l’élevage à 2 172 places de charcutiers.
« Ce bâtiment, constitué de deux salles de 336 places et d’une salle de 56 places, a été mis en service en octobre dernier. Le coût de la place s’élève à 450 €, soit un surcoût de 100 € par rapport à un bâtiment classique ». Objectif de choix : gagner en performance technique, comme le montrent les résultats enregistrés avec ce type de bâtiment dont l’ambiance est améliorée car moins chargée en ammoniac. « A priori les cochons poussent mieux, mais je vais mesurer tout cela », demeure prudent Romain Mévellec.
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L’éleveur a transformé son post-sevrage pour pouvoir accueillir 540 porcelets toutes les 4 semaines.[/caption]
Cette amélioration de la performance de croissance est aussi à mettre au crédit du chauffage des salles de post-sevrage. « J’ai investi dans une chaudière à bois déchiqueté. J’ai vu une différence assez nette au niveau des résultats. Aujourd’hui, je réfléchis au chauffage des engraissements ; la puissance de 110 kWh de la chaudière actuelle est suffisante pour le réaliser ».
3 650 kg d’azote traités
Autre objectif majeur du raclage, réglementaire cette fois : répondre à l’obligation de maîtrise des rejets d’ammoniac pour tout élevage disposant de plus de 2000 places d’engraissement. Ce que permet le raclage en V en collectant régulièrement le lisier frais sur la journée. « Le racleur est réglé pour effectuer un passage toutes les 4 heures en journée et un seul la nuit. Les déjections chutent à l’extérieur sur le lit de paille du convoyeur alimenté par une dérouleuse automatique », détaille l’éleveur.
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Le mélange déjections solides et paille est dirigé vers une fumière de réception par un convoyeur à chaîne.[/caption]
Le mélange déjections solides et paille est ensuite dirigé vers une fumière de réception, avant d’être repris pour être stocké sur une plate-forme de compostage aménagée dans un hangar existant. « La fraction solide de ce bâtiment représente annuellement 3 650 kg d’azote et 2 670 kg de phosphore ». Ce compost est en partie exporté.
