Sur 4 ha autour de l’élevage, différents parcours sont délimités pour que la végétation puisse repousser entre chaque bande de volaille. - Illustration Une production de volailles bio qui démarre fort à la ferme de la Poule Mouillée
Sur 4 ha autour de l’élevage, différents parcours sont délimités pour que la végétation puisse repousser entre chaque bande de volaille.

Une production de volailles bio qui démarre fort à la ferme de la Poule Mouillée

Sur la ferme de la Poule Mouillée à Plouay on peut dire que les éleveurs n’ont pas froid aux yeux. La demande de leur principal client est telle que sur leur 2e année d’activité ils produisent déjà 30 % de plus de volailles bio que ce qui était envisagé dans leur prévisionnel d’installation. 

« Pour nous, l’agriculture biologique était une évidence. De plus la demande est là ce qui nous encourage. Dans le prévisionnel, pour la 2e année on tablait sur 4 000 volailles commercialisées et nous allons plutôt atteindre les 6 500 », déclarent Séveryne Mouille et Clément Le Heritte, aviculteurs bio lors d’une porte ouverte, organisée par le Gab 56 et le syndicat du bassin du Scorff. Séveryne Mouille s’est installée en juin 2015 en reprenant une exploitation avec 22 ha de SAU à Plouay (56).

[caption id=”attachment_27202″ align=”aligncenter” width=”680″]Clément Le Heritte et Séveryne Mouille, aviculteurs bio à Plouay possèdent aussi quelques pondeuses pour répondre à la demande en œufs bio de leurs clients. Clément Le Heritte et Séveryne Mouille, aviculteurs bio à Plouay possèdent aussi quelques pondeuses pour répondre à la demande en œufs bio de leurs clients.[/caption]

Elle vient récemment d’acquérir 28 ha supplémentaires permettant de totaliser 43 ha cultivables. À terme, le couple souhaiterait trouver 20 ha de plus en vue de l’installation de Clément. Cette surface supplémentaire permettrait d’assurer l’autonomie alimentaire des volailles tout en respectant une bonne rotation des cultures, condition essentielle pour éviter le salissement et assurer des rendements suffisants. En volailles bio, les éleveurs ont obligation de produire un minimum de 20 % des céréales nécessaires à l’alimentation des animaux. « Ici nous produisons déjà 70 % des matières premières utilisées dans l’alimentation des volailles », estime l’éleveuse.

450 poussins arrivent tous les mois

Les éleveurs reçoivent un lot de 450 poussins d’un jour en provenance du couvoir Perrot à Pommerit-Jaudy (22) toutes les 4 semaines. « Dans ce lot nous avons 250 poulets cou nu roux à pattes jaunes, 150 à pattes blanches ainsi que 50 pintades. » Les poussins passent environ 28 jours dans 2 poussinières chauffées de 20 m2 chacune. « Au total, nous avons 4 poussinières permettant d’assurer un vide sanitaire de 28 jours entre chaque lot de poussins », précise Séveryne Mouille. De 1 à 28 jours les poussins sont nourris avec un aliment démarrage acheté dans le commerce au prix de 730 €/tonne.

Les poulets sont ensuite transférés soit dans un des 2 bâtiments fixes de 80 m2 chacun ou dans un des 2 bâtiments mobiles de 60 m2. Ils ont alors accès à un parcours d’une surface équivalente à 4 m2/volaille, lorsque la réglementation exige un minimum de 2,5 m2/animal. « En mettant à disposition un parcours plus grand aux volailles, nous assurons naturellement une partie de l’alimentation des animaux qui vont gratter et chercher vers de terre et autre nourriture présente dans le parcours. » Les éleveurs constatent que leurs parcours boisés sont très bien exploités par les volailles. Ils envisagent donc de planter des arbres fruitiers dans les autres parcours.

[caption id=”attachment_27201″ align=”aligncenter” width=”680″]Les bâtiments déplaçables de 60 m2 sont pratiques pour changer de parcours à chaque bande de volailles. Les bâtiments déplaçables de 60 m2 sont pratiques pour changer de parcours à chaque bande de volailles.[/caption]

L’aliment croissance et finition produit à la ferme

De 28 à 62 jours, les poulets et pintades consomment un aliment croissance composé de maïs, triticale, pois complémenté en azote, protéines et minéraux. En utilisant les céréales de l’exploitation, cet aliment a un coût de revient de 550 €/tonne alors que dans le commerce il est vendu 650 €/tonne. Sur le même principe, l’aliment finition distribué aux volailles de 62 jours jusqu’à 115 jours (âge du début d’abattage) revient à 530 €/tonne. « Nous utilisons le logiciel Avifaf qui nous permet de formuler et d’optimiser l’utilisation de l’aliment fermier », expliquent les aviculteurs.

Au final, il faut 10 à 12 kg d’aliment par animal pour obtenir un poulet avec un poids vif de 2,5 kg. Les volailles sont abattues le lundi et le jeudi dans l’atelier de transformation de 35 m2 respectant les normes en vigueur. « Nous avons investi 26 000 € pour créer la tuerie, la salle de préparation des volailles et le stockage réfrigéré. » 50 % des volailles sont commercialisées dans le réseau Biocoop qui pousse les éleveurs à produire plus pour répondre à la demande grandissante en volailles bio.

« Notre objectif est de passer rapidement à 10 400 animaux produits par an ce qui nous permettrait une fois Clément installé d’envisager l’embauche d’un salarié pour pouvoir se dégager des week-ends et des vacances », se projette Séveryne Mouille. 30 % des volailles sont vendues dans différentes Amap, 5 % dans divers dépôts. Les 15 % restants sont vendus directement à la ferme au prix de 9,40 €/kg pour le poulet prêt à cuire et 10,40 €/kg pour la pintade. Les clients passent commande par mail et viennent chercher leurs volailles le 1er vendredi et samedi de chaque mois.


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