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Retraites et promesses

Encore un petit peu de patience. Les agriculteurs ont l’habitude. Il se sera en effet écoulé 14 ans entre la mise en place d’un régime complémentaire obligatoire (RCO), en 2003, et le moment où l’objectif d’une retraite agricole équivalente à 75 % du Smic aura été appliquée. Et encore, on n’y est pas tout à fait. Le dernier pourcent est attendu pour 2017. Les agriculteurs ayant réalisé une carrière complète toucheront alors autour de 820 €/mois, soit environ 2/3 de la retraite moyenne française. Illustration que tout le monde n’a pas la même lecture de « l’esprit de justice sociale et d’équité » voulu par loi du 20 janvier 2014.

Une lecture différente de “l’esprit de justice sociale et d’équité”

Mais oublions. Oublions puisque cette augmentation des retraites agricoles devait être financée par la solidarité nationale. Juste reconnaissance de la part d’une société qui a bénéficié d’une nourriture bon marché du fait que les charges sociales des agriculteurs étaient volontairement réduites. Théoriquement, en payant moins de MSA les agriculteurs pouvaient se permettre de vendre leurs produits moins chers sans diminuer leur revenu.

La solidarité nationale promise en janvier 2014 s’annonçait donc comme un juste retour des choses. Sauf que, le 30 novembre dernier, contrairement à l’engagement signé deux ans plus tôt, le Gouvernement a choisi d’augmenter de 2 points le taux de cotisation sur la RCO des agriculteurs en activité pour financer la promesse de retraites équivalentes à 75 % du Smic.

Les périodes électorales sont là pour le rappeler : « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». Un aphorisme célèbre dont la paternité est attribuée à Henri Queuille, 10 fois ministre de l’Agriculture de 1924 à 1934. Les hommes passent mais les méthodes se surpassent.


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