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Les médias impactent les salariés de l’agroalimentaire et des abattoirs

Le monde de l’élevage est impacté par les vidéos des associations militant pour la cause animale. Celui de l’agroalimentaire également, notamment les salariés d’abattoirs.

Les scandales alimentaires touchent à la première préoccupation des Français : la santé. Ces scandales attirent, tout comme la violence à l’écran. Réunissez les deux phénomènes dans un même montage médiatique et c’est le succès assuré. Ajoutez-y quelques codes cinématographiques (flashs, musique…) et vous captez les jeunes, « baignés de culture américaine », sur les réseaux sociaux. Les associations qui diffusent les images chocs d’abattoirs ou d’élevages maîtrisent parfaitement ces procédés, selon le sociologue.

« Dans une société de communication, la réalité n’intéresse pas », assure Jordi Stéphan, docteur en psychologie sociale, intervenant à la journée organisée par les salariés de l’agroalimentaire à Pontivy. « Il n’y a pas de présomption d’innocence, pas le droit à l’erreur dans le milieu agroalimentaire. L’ensemble du système est tout de suite remis en cause ». Les salariés sont directement impactés par ces scandales à répétition. « Ils finissent par être étiquetés, stéréotypés. Leur estime de soi en pâtit », explique le psychologue.

Sur la défensive

Un même geste peut être diversement interprété. « L’opérateur en abattoir donne un coup de pistolet et tue un animal ou il contribue à nourrir des gens ? Le pourquoi du geste est très important dans l’estime de soi des salariés. À force de leur dire qu’ils produisent de la mal bouffe et qu’ils sont trop durs avec les animaux, ils finissent eux-mêmes par le croire ».  Les meilleurs VRP d’une entreprise sont les salariés. S’ils vont bien, la communication est positive.

« Le problème dans l’agroalimentaire, c’est qu’ils sont de plus en plus souvent obligés de se défendre ». Le psychologue n’a pas de recette miracle pour contrecarrer les images dévastatrices qui impactent jusqu’aux familles et même les enfants à l’école, à part « former les salariés, aller au devant des attaques en étant transparents pour éviter de nourrir les fantasmes ». Sans doute un peu court pour redorer l’image d’un secteur qui pourrait avoir encore plus de difficultés à recruter à l’avenir.


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