Une bonne implantation des céréales dans le couvert court

Pour limiter l’utilisation de glyphosate sur les parcelles, des essais sont mis en place sur le bassin versant du Sulon (22). Des agriculteurs s’intéressent aux techniques de semis de céréales dans un couvert court. Retour sur la parcelle semée au 20 octobre. La Chambre d’agriculture et le syndicat mixte Kerné Huel regardent de près l’évolution de parcelles d’essais de céréales semées sans travail du sol au préalable. Sur l’exploitation de Jean-Marie et Jean-Michel Gaude, les céréales sont semées dans un couvert court de moutarde brune. En s’appropriant petit à petit les techniques d’implantation des cultures sans labour, l’objectif de ces producteurs et d’un groupe d’agriculteur situés sur le bassin versant du Sulon (22) est de se passer de traitements phytosanitaires, notamment du glyphosate. « Certaines adventices sont un frein au développement de cette technique », avoue Annie Charter, conseillère à la Chambre d’agriculture. Elle ajoute : « Le recours à la charrue sera une solution possible en cas de présence de chiendent par exemple, après destruction mécanique du couvert ». Les graines de blé ont été mises en terre le 20 octobre, et ont aujourd’hui bien colonisé la parcelle. Le pénétromètre a parlé Le sol limoneux de l’exploitation témoin de l’essai a souffert avec la sécheresse de ce début d’automne. « Le pénétromètre s’enfonçait péniblement dans le sol le jour du semis. Compactée, la terre s’est ensuite réhumidifiée, pour devenir plus souple. La tige du pénétromètre nous apprend que la structure est bonne sur 40 à 50 cm », remarque la conseillère. Une action du système racinaire est aussi peut-être un facteur expliquant ce changement d’état. Le temps sec aura aussi eu l’avantage de limiter les attaques de limaces, parfois problématique dans les couverts courts. « C’est le cas avec le tournesol dont les limaces sont friandes. D’un point de vue général, elles apprécient les végétaux verts, non ligneux ». Une piste de réflexion que le groupe souhaite mener, avec une implantation dans un couvert plus ligneux : « Moins appétant pour les limaces, et qui relarguera moins d’azote pendant l’hiver. En revanche, le semis peut être plus compliqué qu’avec un couvert encore vert », pense Annie Charter. Un peu coriace cette moutarde La couverture de la moutarde brune n’était pas uniforme dans la parcelle le jour du semis. Ainsi, les petits plants ont été plus difficilement détruits. Pour les sujets de tailles plus importantes, des tiges ont pu repartir pour couvrir toujours le sol. « Je n’ai pas d’inquiétude par rapport à ces moutardes toujours présentes. Elles disparaîtront avec le froid hivernal. De plus, cette couverture du sol limite le salissement par les adventices ». Une affaire à suivre, mais qui, pour l’instant, tient ses promesses en termes de couverture de sol, de limitation de fuite d’azote et d’utilisation de glyphosate, avec une culture bien implantée prête à passer l’hiver.

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