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Se lancer dans le maïs épi en Cuma ?

L’utilisation d’ensilage d’épis de maïs complets se développe, permettant notamment de valoriser des fourrages de l’exploitation riches en protéines. Les Cuma se posent la question de l’équipement.

À l’heure actuelle, la Cuma Union Hilairienne basée à Saint-Hilaire-des Landes (35) est la seule en Bretagne à proposer la récolte de maïs épi. L’activité avait représenté 11 ha à son lancement en 2014. En 2015, les surfaces étaient passées à 90 ha, et cette année, malgré une tendance à réserver le maïs à l’ensilage du fait des rendements faibles, le nombre d’hectares récoltés en maïs épi a grimpé à 140. La prestation a été réalisée sur cinq Cuma au total.

Un cueilleur 9 rangs polyvalent

Cette année, la Cuma Union Hilairienne a investi dans un cueilleur 9 rangs polyvalent qui s’adapte aussi bien sur l’ensileuse (pour le maïs grain) que sur la moissonneuse-batteuse (d’un coût de 28 000 €). Pour le chantier de maïs épi, l’ensileuse John Deere 7480 est équipée du cueilleur 9 rangs avec broyeur sous bec, et d’un kit maïs épi (acheté d’occasion 3 300 €) avec cales, tôle, boîtier d’entraînement et grille d’affinage.

« Une fois que l’ensileuse est équipée pour faire du maïs épi, c’est très long de la réadapter pour l’ensilage », expliquent Vincent Massé, responsable de l’atelier de la Cuma, et Eric Robinard, le président. La technique était exposée dans un groupe de travail à l’occasion de l’assemblée générale de la Fédération des Cuma Bretagne Ille Armor, le 15 décembre.
Pour faciliter le travail, « les parcelles doivent être détourées et il est préférable d’avoir des tiges sèches. Il y a un risque de bourrage à l’éclateur si le maïs est vert. Le débit de chantier varie entre 2,5 et 3,5 ha/h. »

La prestation est facturée 145 €/ha. Vu l’engouement porté au maïs épi dans certains secteurs, les Cuma peuvent se poser la question de l’investissement dans ce type de matériel. « Du fait des difficultés à passer de l’ensilage à l’épi, une machine dédiée par secteur sur plusieurs Cuma est sans doute la meilleure solution », note Malo Letonturier, animateur FDCuma.

Moins de remorques

Marcel Dubois, en Gaec à Mellé, utilise du maïs épi depuis trois ans. « Cela permet de restituer les cannes dans le sol et pour les parcelles éloignées, on a deux fois moins de remorques. Cela se cultive comme du maïs ensilage. Il est juste préférable d’adapter les variétés (maïs grain). Je le conserve souvent en taupinière », indique le producteur.

La ration hivernale est aujourd’hui constituée de 40 % d’herbe et de 60 % de maïs. « Je garde toujours un fond d’ensilage de maïs : 2 à 3 kg MS. J’ajoute le maïs épi selon l’herbe. Avec son amidon plus lent, ce produit convient très bien à la mise à l’herbe. » Et de constater : « Depuis le changement d’alimentation, la santé des vaches s’est améliorée. »

Un concentré d’énergie
L’ensilage de maïs épis complets* est un fourrage concentré en énergie qui se substitue à l’ensilage de maïs plante entière. Moins encombrant, il libère de la place pour les fourrages riches en protéines dans la ration et permet de réduire la consommation de correcteur. Une opportunité dans un contexte de recherche d’autonomie protéique. Attention toutefois au risque d’acidose s’il est distribué en grande quantité. L’autre contrainte est d’avoir un silo supplémentaire. * Caractéristiques moyennes : 53 % de MS / Par kg MS : 1,05 à 1,1 UFL, 61 PDIN, 98 PDIE / 8,3 % MAT / 61,6 % d’amidon / 9 % CB. Anne Berville, Ingénieur Ceta 35


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