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Régime sans beurre

Le dicton, « Noël au balcon, Pâques aux tisons », sera-t-il détrôné par la maxime « Faire ses Pâques à Noël ». Car nous Bretons, amateurs de beurre, préparons-nous à « faire maigre » à Noël. Abandonnons l’idée de nous délecter d’une bûche à la crème. Quant au kouign-amann dégoulinant sur les doigts n’y songeons même pas. Pour la bonne raison qu’à l’allure où s’envole le cours du beurre, il en coûtera bientôt moins cher de manger du caviar à la louche que du beurre à la petite cuillère. Car si le « diamant » noir des Russes nage actuellement vers une crise de surproduction aux conséquences dévastatrices sur les prix, le beurre lui menace de fondre sous la sous-production.

Faute de disponibilités, la cotation du beurre échangé sur le marché spot a bondi de 260 €/t en un mois, annonce la lettre de conjoncture de l’Institut de l’élevage qui pointe une cotation de l’or jaune à 4 560 €/t, soit au-delà du précédent record atteint mi-2013. En fait, alors que les producteurs sont toujours englués dans la crise, les disponibilités en matière grasse sont faibles dans les grands bassins laitiers ; les stocks de beurre aidés dans l’UE sont désormais à un niveau normal. Et, toujours selon l’Institut de l’élevage, les échanges internationaux de matière grasse laitière ont « probablement marqué le pas au 4e trimestre faute de disponibilités suffisantes ». Un constat partagé par certains industriels bretons grands consommateurs de beurre, comme les biscuiteries, qui doivent composer avec une pénurie relative pour s’approvisionner.

Faut-il en déduire que les producteurs découvriront une hausse de prix du lait significative au pied du tank pour Noël ? D’après les dernières nouvelles, les rennes sont partis porter la lettre… au Père Noël.


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