Edito - Illustration Ukraine

Ukraine

C’était dit. Plus question de se laisser aller à un élargissement supplémentaire de l’Union européenne. Il fallait, disait-on, digérer la dernière grande intégration des Peco et ses 100 millions d’habitants. Sauf que l’histoire ne s’écrit pas en avance. Et que l’Union européenne s’est affirmée, une nouvelle fois, un espace de liberté qui fait rêver. Alors, peut-on ne pas ouvrir la porte à son voisin qui partage les mêmes valeurs ? Dès le 8 avril 2022, la présidente de la Commission européenne répondait à cette question : « L’Ukraine fait partie de la famille européenne ». Et même si l’adhésion n’est pas pour demain matin, il est probable que, pour des raisons démocratiques et géopolitiques profondes, l’Ukraine bénéficiera d’un statut particulier auprès de Bruxelles.

Pour le secteur agricole, le rapprochement de l’Ukraine et de l’UE ne sera pas sans conséquences. Le pays compte 42 millions d’hectares de surface agricole, soit le tiers de la SAU de l’Union. Certes, les rendements ne sont pas très élevés, les infrastructures sont défaillantes et il faudra du temps pour décontaminer les terres agricoles truffées de mines. Mais l’intégration de nouveaux membres s’est toujours accompagnée de moyens financiers importants fournis par l’UE pour développer l’agriculture des nouveaux entrants. Bruxelles n’a d’ailleurs pas attendu la guerre pour soutenir l’agriculture ukrainienne. Un abaissement des droits de douanes, consécutif à un accord d’association, s’applique depuis 2016 sur les exportations ukrainiennes de produits agroalimentaires, comme le poulet. Dès avril 2022, l’Europe a également annoncé 500 M€ d’aides directes à destination des agriculteurs ukrainiens. Autant dire que l’Ukraine, qui aujourd’hui force l’admiration de tout le continent en tenant tête au Kremlin, n’a pas fini de redistribuer les cartes agricoles européennes.


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