betterave-fourragere - Illustration Betterave : 20 ans d’essais

Betterave : 20 ans d’essais

Bien que culture secondaire, la betterave présente des atouts indéniables en termes de nutrition qui en font un axe de travail durable chez Triskalia. Chaque année, depuis 20 ans, de nouvelles variétés sont testées en essai.

Fin des années 60, les surfaces de betteraves déclinent avec l’arrivée du maïs. Bien que le progrès génétique et la mécanisation aient réduit les contraintes de sarclage, de récolte et de distribution, la betterave a du mal à rivaliser avec le maïs, fourrage « phare » des systèmes actuels. Excellent fourrage, elle intéresse de nombreux éleveurs dans le but de diversifier la ration de leurs vaches laitières. Elle peut trouver sa place dans la ration en complément du maïs.

Clés agronomiques

Quelques règles agronomiques sont essentielles pour réussir la culture. Le début de cycle reste primordial. La période optimale de semis s’étale de fin mars à fin avril. Côté sol, les prérequis sont une disponibilité en calcium (CaO), un pH supérieur à 6, une vigilance particulière sur le bore et le manganèse. La couverture du sol étant assez lente, il est indispensable d’avoir une bonne préparation de sol pour optimiser la levée. Sur cette phase, le risque de concurrence par les adventices est fort. Par conséquent, le désherbage constitue aussi une opération critique. Par la suite, une fertilisation adaptée, un contrôle des ravageurs et des maladies, en cours de cycle, permettent d’assurer le potentiel.
L’arrachage et la conservation sont inéluctablement liés. Effectivement, pour une bonne conservation (jusqu’à 5 mois), les betteraves doivent être saines et sans blessure. Le stockage doit être assuré par une bonne aération du tas en silo et par une protection du gel.

Adapter sa variété

Après 20 ans d’essais, en 2016, on en est où ? Outre le progrès génétique qui permet un gain de rendement, d’autres critères ont éga-
lement été travaillés par les semenciers. Brunium, variété tolérante au rhizoctone brun, rend possible la culture de betterave dans les zones touchées par ce champignon. Son potentiel très intéressant ne la limite pas dans ces secteurs. La différence variétale se fait ensuite, essentiellement sur le taux de matière sèche (MS) et le potentiel de rendement. Des betteraves fourragères sucrières avec une MS faible (14-15 %), telles que Cerise ou Jamon, présentent un intérêt en termes d’ingestion (plus riche en eau) et d’arrachage (moins enterrées).

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Par contre, le rendement est plus limité, le risque d’encombrement plus élevé et la durée de conservation moins importante du fait de la quantité d’eau présente dans la betterave. Au contraire, les betteraves sucrières fourragères, avec un taux de MS plus élevé (supérieur à 20 %) ont un potentiel de rendement plus élevé. La betterave est plus enterrée, plus « dure » et plus concentrée en énergie au kilo de matière sèche. Avant de la distribuer, il est conseillé de la pré-broyer. Summo, catégorie intermédiaire, est une référence en termes de rendement depuis quelques années. Cette variété s’adapte bien à tous les systèmes.

Du bonus dans la ration

La betterave fourragère est un excellent fourrage. Produit très riche en énergie (1 à 1,15 UF/kg de MS, contre 0,90 à 0,95 pour le maïs), et appétant, il s’intègre parfaitement à l’alimentation des vaches et ainsi, permet de diversifier la ration. Au niveau performance laitière, elle permet d’améliorer les taux protéiques et butyreux. Culture très régulière, la betterave contribue à sécuriser sa  production de fourragères. Peu encombrante, elle peut être distribuée à raison de 3-5 kg/MS. L’apport de betterave a un réel intérêt, au niveau de l’apport d’énergie sous forme de sucre et de cellulose digestible. Elle doit néanmoins être accompagnée de fourrage fibreux et  impérativement se raisonner à la ration.

Charlotte Carn et André Yvinec – Triskalia


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