Cathy et Yvan Peucet soint heureux de participer à leur deuxième Space consécutif en présentant Harpe, une vache au format exceptionnel (1,75 m au garrot) pointée 88 points en 2e veau. - Illustration SPACE 2016 / Portrait d’éleveurs : Cathy et Yvan Peucet, amateurs de belles vaches
Cathy et Yvan Peucet soint heureux de participer à leur deuxième Space consécutif en présentant Harpe, une vache au format exceptionnel (1,75 m au garrot) pointée 88 points en 2e veau.

SPACE 2016 / Portrait d’éleveurs : Cathy et Yvan Peucet, amateurs de belles vaches

Cathy et Yvan Peucet du Gaec Peucet, à Bazouges-la-Pérouse (35), aiment les concours. Participer au Space est une source de motivation pour poursuivre leurs efforts en matière de progrès génétique.

Quand on rentre dans l’étable du Gaec Peucet, il ne faut pas longtemps pour repérer Harpe (Atwood x Shottle). Actuellement en deuxième lactation, elle fait une tête de plus que les autres. « C’est une très grande vache. Elle mesure 1,75 m au garrot. Un format exceptionnel issu d’une lignée d’animaux costauds », racontent ses propriétaires Cathy et Yvan Peucet. « Elle a toujours été au-dessus de la moyenne. Son premier vêlage est intervenu à l’âge de 23 mois. Nous l’avions inséminée à 14 mois car, très développée, elle avait déjà atteint le poids nécessaire pour la mise à la reproduction. » Outre ce format qui tape à l’œil, Harpe possède des qualités que le couple d’éleveurs apprécie. « Elle présente une bonne mamelle bien irriguée qui a produit 10 000 kg de lait en première lactation. Et là, elle est gestante de son 2e veau (par le taureau Jeiraki) mais se maintient à 40 kg de lait par jour… »

Carte de visite de l'élevage

• Cathy et Yvan Peucet • 85 laitières et la suite • 105 ha

Paris raté, Rennes espéré

[caption id=”attachment_21981″ align=”alignright” width=”253″]Cathy et Yvan Peucet soint heureux de participer à leur deuxième Space consécutif en présentant Harpe, une vache au format exceptionnel (1,75 m au garrot) pointée 88 points en 2e veau. Cathy et Yvan Peucet sont heureux de  présenter Harpe, une vache au format exceptionnel (1,75 m au garrot) pointée 88 points en 2e veau.[/caption]

Si elle n’avait finalement pu composter son billet pour Paris en début d’année (présélectionnée mais absente après une chute au vêlage), Harpe sera normalement de l’aventure au Space. Après 2015, ce sera la seconde participation de l’élevage à l’interrégional de Rennes. « Au moment du salon, il y a de l’adrénaline, de la tension… avoue Yvan Peucet. On espère que l’animal va bien s’adapter à cette ambiance particulière. Il faut bien calculer l’écart entre les traites pour assurer un remplissage parfait de la mamelle. Faire en sorte que la vache soit belle, bien préparée. » Yvan qui sort des animaux au comice local depuis 20 ans et à la foire de Rennes depuis 14 ans apprécie de monter à l’échelon supérieur. « Y représenter l’élevage, comparer son travail… »

Pour Cathy, qui vient de s’installer le 1er juillet, un concours comme le Space est une bonne occasion de nourrir son « esprit de compétition » qu’elle a forgé dans l’élevage de chevaux et les épreuves de saut d’obstacle. « Pour les concours, en bovins, la préparation est davantage esthétique. En chevaux, il y a plus de travail, notamment sur le plan physique et musculaire. » Avec cette expérience des équidés, Cathy est volontaire pour conduire Harpe sur le ring du Space. Mais la question n’est pas encore tranchée car la vache, en plus d’être particulièrement imposante, a « beaucoup de caractère et de volonté et n’est pas forcément facile à mener ».

L’objectif de progresser en pointage

Le ring, c’est une chose. Les coulisses c’en est une autre. Yvan Peucet aime cet envers du décor au Space. « Faire le tour des animaux dans les allées. Rencontrer les éleveurs d’autres régions, échanger sur les pedigrees… » Quelque part, c’est une source d’inspiration et de motivation. « Nous aimons bien avoir de belles vaches. Nous voulons continuer à progresser au niveau génétique, monter en pointage Upra pour que le troupeau se situe dans le haut des tableaux en Ille-et-Vilaine. En lait et en morphologie, l’élevage est bien classé. Mais il reste encore bien du chemin à parcourir sur les autres postes ». Une tendance qui résume bien les priorités dans le choix des taureaux au Gaec : « Morpho en recherchant de la capacité avec de bonnes mamelles, production et fonctionnels… Nous prêtons aussi attention aux index taux avec toujours le prix du lait à l’esprit. »

Échographie maison

« Par passion, j’insémine moi-même. Et depuis 3 ans, j’échographie. L’appareil a été acheté entre trois exploitations. Après une bonne formation, ce n’est pas compliqué. Il suffit de pratiquer régulièrement. Je diagnostique à 35 jours de gestation, parfois même à 33 jours. C’est précoce mais je n’hésite à confirmer à nouveau à 50 ou 60 jours. Et quand un animal est détecté vide, on la surveille avec attention autour du 42e jour après vêlage pour l’inséminer à nouveau le plus vite possible. »

La surprise des tests génomiques

Certaines souches du troupeau sont suivies dans le cadre du schéma de sélection d’Évolution « à la recherche de mâles ou femelles susceptibles d’entrer en station. » Plus globalement, une majorité des veaux sont génotypés « pour savoir sur quel axe travailler » à l’heure de l’accouplement. « On prélève un petit peu de cartilage à l’oreille lors des 15 premiers jours de vie. Compter 45 € par animal. » Un mois plus tard, les résultats sont transmis. « Il y a parfois de belles différences entre l’index sur ascendance et la réalité du test génomique. Par exemple, nous avons eu des jumelles qui sont sorties à 172 et 173 d’Isu alors qu’on dit souvent qu’il y en a toujours une meilleure que l’autre… »

Vivement le nouveau bâtiment !

[caption id=”attachment_21982″ align=”alignright” width=”271″]Cathy et Yvan Peucet devraient inaugurer leur nouveau bâtiment cet hiver. Impatients de traire dans une salle de traite mieux dimensionnée à leur cheptel, ils prennent la pose sur la future aire d’exercice sur caillebotis. Cathy et Yvan Peucet devraient inaugurer leur nouveau bâtiment cet hiver. Impatients de traire dans une salle de traite mieux dimensionnée à leur cheptel, ils prennent la pose sur la future aire d’exercice sur caillebotis.[/caption]

Cathy Peucet travaillait depuis 4 ans comme cocher au Mont-Saint-Michel. Elle menait en calèche les visiteurs des parkings vers le site touristique. « C’était enrichissant grâce à la diversité des personnes rencontrées. » Mais la passion de l’élevage l’a rattrapée. « Ma carrière de cavalière aurait dû m’amener naturellement vers le monde des équidés plutôt sur la ferme. Mais il est plus rentable d’élever des vaches que des chevaux… », explique-t-elle, lucide. Après une formation BPREA à Combourg (35), elle s’est installée le 1er juillet 2016 en s’associant à Yvan, son époux. Pour ce faire, elle a repris une exploitation à dix kilomètres de Bazouges-la-Pérouse. « 35 laitières et 40 ha de foncier. Un troupeau bien pointé avec de la génétique, du lait… Tout ce qu’on aime. » Pour simplifier l’organisation, ces terres éloignées du siège de l’exploitation vont être dédiées aux cultures. « Je vais notamment y semer 6 ha de luzerne pour fournir la Copédom. En échange du fourrage vert, nous récupérerons de la luzerne déshydratée, un bon produit à intégrer à la ration mélangée », apprécie Yvan.

En aire paillée

Les deux cheptels ont été fusionnés cet été. « Cela s’est bien passé d’un point de vue sanitaire. À la belle saison, l’ambiance est meilleure, plus sèche dans les bâtiments. » Le troupeau a doublé et a été scindé en deux lots (fraîches vêlées et vaches confirmées gestantes) avec des rations distinctes. Dans l’ancienne salle de traite 2 x 4 en épi, il faut actuellement compter 4 h de traite par jour. Une petite corvée qui devrait durer jusqu’à l’inauguration de la nouvelle étable cet hiver. « Nous construisons une enceinte à proximité de notre maison d’habitation et ouverte sur un îlot de 40 ha où les vaches pourront pâturer sans avoir de route à traverser. » Avec des filets brise-vent escamotables des 2 côtés et un dôme éclairant sur toute la longueur, cette stabulation neuve sera dimensionnée pour 100 vaches sur aire paillée. « Pas de logettes tout de suite pour limiter l’investissement dans cette conjoncture difficile. » Le projet est conçu pour continuer à conduire le troupeau en deux lots, placés de part et d’autre de la salle de traite en position centrale. L’installation 2 x 12 TPA double équipement, sortie rapide, devrait changer le quotidien. « Avec cette fois, un système de dépose automatique des faisceaux trayeurs, nous passerons beaucoup moins de temps dans la fosse. » Les veaux, eux, sont installés en niche depuis la fusion de troupeau : « Cela nous évitait d’investir dans une nurserie alors que la stabulation va bientôt déménager. Les niches suivront et seront installées face au levant près de la nouvelle stabulation… »


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