- Illustration Du ring à l’élevage

Du ring à l’élevage

Thomas Allard gère au millimètre un troupeau de 55 vaches laitières à Pleucadeuc (56). La volonté d’optimiser les atouts de son exploitation est claire et cela passe notamment par une valorisation des fourrages produits sur le parcellaire de 67 hectares.

Le parcellaire est groupé, les terres portent assez bien et ne sont pas trop séchantes. « Mon objectif est de profiter de ces atouts », confie Thomas Allard. En parallèle, cela implique la maîtrise du pâturage quand la saison s’y prête avec une attention particulière à la qualité de l’herbe et une complémentation adaptée aux fourrages. Les prairies naturelles sont ensemencées en fétuque et sont réservées à la fauche et aux génisses. La valorisation de l’existant est bel et bien l’orientation qu’a choisie l’éleveur.

Stratégie alimentaire

Le pâturage s’inscrit dans la stratégie alimentaire de l’élevage. Ceci dit, « je ne ferme jamais le silo de maïs même en période de pâturage. Je sécurise avec 4-5 kg de maïs dans la ration, à laquelle j’intègre 1,5 kg à 2 kg de luzerne en ensilage pour les deux premières coupes et en enrubannage pour les suivantes », précise le producteur. La culture de la luzerne sur les terres de l’exploitation est historique grâce à une bonne exposition des terres et au pH élevé du sol : « Mais il faut surtout réussir le désherbage et je la sème pour 5-6 ans environ. Nous avons récolté 13,5 t de MS/ha sur les 4 dernières coupes, mais nous avons observé jusqu’à 18 t par le passé. »

[caption id=”attachment_22395″ align=”aligncenter” width=”800″]la luzerne fait partie intégrante de la stratégie alimentaire de Thomas Allard la luzerne fait partie intégrante de la stratégie alimentaire de Thomas Allard[/caption]

Selon l’éleveur, la luzerne apporte un bon complément à son troupeau : « Sous forme d’ensilage, les brins sont coupés nettement et sont courts. Ainsi, je n’observe pas de refus à l’auge ni de problèmes métaboliques ». Mais dès que cela est possible, il exploite au maximum l’herbe. Lorsque celle-ci vient à manquer, il repart rapidement sur une ration quasi hivernale avec une complémentation bien calée à la mélangeuse et individualisée grâce au distributeur automatique de concentrés (dac). Freddy Poirier, technico-commercial ruminants Triskalia, complète : « La ration peut être revisitée après les analyses de fourrages effectuées selon l’avancement des silos ».

Stratégie tout court

La phase de tarissement et l’élevage des génisses sont deux postes importants aux yeux de Thomas Allard. Sur ce dernier point, il a bien identifié que les 6 premiers mois sont importants et vise 200 kg à 6 mois, 15-16 mois pour l’insémination artificielle (IA) et 26 mois d’âge au vêlage. Réduire cette phase improductive rejoint son souhait d’optimiser tous les postes et de simplifier le travail. « Je tiens à exprimer le potentiel génétique de mon troupeau en apportant des fourrages de qualité, à volonté avec une complémentation performante et surtout être régulier dans les apports ».

En parallèle, il tient à travailler avec des vaches productives, faciles à manager et fonctionnelles avec de bonnes mamelles et des membres solides pour évoluer dans un bâtiment avec logettes.  « Je cherche à assurer les fondamentaux sans m’éparpiller pour rester dans la maîtrise du temps de travail avec une structure à taille humaine », précise l’éleveur qui tient à conserver son autonomie fourragère. « Si je voulais augmenter le lait livré, il me manquerait 10/15 ha dans le parcellaire pour rester en phase avec ma stratégie. »

Ration hivernale des vaches laitières

Mélangeuse à pales – Dac 3 stalles avec 2 alimentateurs.
15 kg MS de maïs,  2 kg MS de luzerne,  3 kg Adéliazote,  250 g minéral,  100 g Vitazote,  Complémentation individuelle au Dac avec Adéliatane Pro et Adélia Star pour les démarrages de lactation.

Carole Perros


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