La gamme et les débouchés des fruits et légumes biologiques s’étoffent. Pour répondre à la demande, la filière a besoin de producteurs.
[caption id=”attachment_20672″ align=”alignright” width=”211″] Florian Le Jeune est en conversion biologique sur Cléder[/caption]
Après une installation en 2010 à la suite de ses parents, Florian Le Jeune a choisi de convertir son exploitation légumière de Cléder en production biologique en février 2015. « Après une période de réflexion, et un système de production qui se passait de solutions phytosanitaires et de fertilisation, j’ai franchi le pas. J’avais
également pour volonté de vendre la totalité de ma production, ce qui n’est malheureusement pas tout le temps le cas en conventionnel », explique-t-il.
La production s’est alors étoffée, avec des choux-fleurs, des échalotes, des brocolis, des crosnes ou encore du céleri. Au final, des prix rémunérateurs, la totalité de sa production vendue et un plus avec le ramassage des légumes directement à la ferme par les entreprises Poder ou Pronatura. « J’avertis le collecteur la veille pour un passage le lendemain ».
La marchandise va ensuite alimenter des magasins spécialisés, « à raison de 25 % vers les enseignes Biocoop. Le reste part en grande surface ou en restauration collective », précise Jean-Luc Poder, directeur de la société basée à Mespaul. L’export n’est pas en reste, comme le montre l’activité de Pronatura, société de Plouha (22), qui collecte aussi chez Florian Le Jeune. « Les fruits et légumes bretons peuvent aussi être proposés à nos filiales du sud de la France, quand nous remontons des melons de Cavaillon par exemple, mais aussi par le biais de sites du Maroc ou d’Afrique du Sud », illustre Fabrice Rault, responsable du site Pronatura de Plouha (22).
Croissance à deux chiffres
Le bio a le vent en poupe. Pour le légume, l’APFLBB (Association de producteurs de fruits et légumes biologiques de Bretagne) enregistre une augmentation de 24 % du chiffre d’affaires sur 1 an. « Il nous faut trouver les producteurs de demain, sous peine de voir des légumes d’importation sur le marché. C’est aussi un levier important pour la création d’emplois à long terme », insiste Yoann Morin, en charge de la communication et de la certification chez BioBreizh.
La diversité de légumes produits sur son exploitation donne satisfaction à Florian Le Jeune. « Le travail est plus régulier sur l’année. L’été, j’embauche 8 personnes, soit le double depuis que je suis en conversion ».
Priorité aux prix
Adrien Abhervé est responsable du magasin Biocoop de Landerneau. « La priorité est donnée aux groupements de producteurs, avec qui les planifications sont faites. Nous construisons des prix rémunérateurs, par exemple en assurant la vente des légumes en deuxième année de conversion ». Un cahier des charges strict mis en place par BioBreizh, qui rassurele consommateur, comme des exploitations totalement en bio, le respect de la saisonnalité ou encore le développement des semences fermières.
BioBreizh en chiffres
L’association a le statut de coopérative depuis juin 2016 : 55 adhérents, 12 000 tonnes de fruits et légumes, 850 ha de plein champ, 15 ha sous abris, une gamme de 150 variétés.