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Porc : les pathogènes imposent des quarantaines longues aux USA

Les souches de SDRP ou de mycoplasme sont plus virulentes aux USA. Les cochettes doivent être bien préparées, en quarantaines longues, à l’entrée dans l’élevage d’accueil. 

Load-Close-Expose. Ces 3 mots résument à eux seuls la politique sanitaire d’introduction des cochettes dans les deux grandes régions productrices des États-Unis : le Minnesota et la Caroline du Nord. Entendez par là : chargement-fermeture et exposition. En clair, les cochettes sont livrées en grands lots d’âges différents. L’élevage ne reçoit plus d’animaux pendant une longue période. Les jeunes reproductrices sont exposées aux germes de l’élevage d’accueil pendant une longue quarantaine. « Il faut dire qu’avec un impact financier de 8 à 10 € par porc pour un cocktail SDRP + grippe ou mycoplasme, mieux vaut prévenir l’impact des pathogènes (5 € avec le SDRP seul) », justifie Perle Boyer, vétérinaire américaine, intervenante aux Ripp (rencontres internationales de production porcine), organisée par Chêne vert conseil et Synthèse élevage.

Livraisons 3 fois par an

Dans un élevage naisseur moyen (2 400 truies), les cochettes sont livrées en général toutes les 16 semaines (3 fois par an). La gestion du troupeau de truies se faisant à la semaine, cela représente 16 groupes de cochettes dont l’âge est échelonné pour pouvoir permettre leur introduction progressive dans le troupeau de truies. La production est très majoritairement organisée en trois sites différents (naisseur, post-sevrage, engraisseur). L’auto-renouvellement est une rareté, très souvent associée aux élevages de recherche ou encore aux noyaux « pure race » nécessaires à la création de lignées génétiques. L’ensemble des vaccinations est réalisé lors de la première semaine.

Les valences utilisées dans la grande majorité des élevages sont : parvovirose, leptospirose, rouget – circovirus et mycoplasme en combinaison – diarrhées néonatales (Escherichia coli, Clostridium) et grippe. « Les élevages ayant des problèmes de diarrhées néonatales dues à des virus comme les rotavirus ou les coronavirus (Diarrhée épidémique porcine, Gastro-entérite transmissible) utilisent une culture virale développée en laboratoire et administrée par voie orale. Il s’agit donc d’un auto-vaccin visant à amplifier l’immunité locale présente au niveau du système digestif ».

Bouillie anglaise répandue

La vaccination SDRP dépend du statut de l’élevage. « Si celui-ci est négatif, les cochettes ne reçoivent pas de vaccin. Le contraire est valable dans les élevages positifs où les futures reproductrices sont vaccinées en même temps que la totalité du troupeau de truies (3 fois par an) ».

Ensuite, dans le cas de diarrhées néonatales dont la cause n’a pas été encore identifiée, l’administration de « bouillie anglaise » aux truies et plus particulièrement aux cochettes est très répandue. La technique est similaire à travers le pays : il s’agit de prélever des diarrhées de porcelets et/ou des intestins de porcelets morts, de les broyer et de les administrer oralement aux reproductrices. « L’inconvénient de cette technique réside dans le fait que le contenu de la « bouillie » est inconnu. Ainsi, d’autres pathogènes peuvent être transmis aux cochettes ou aux truies sans que l’éleveur ne le sache ». Les truies de réforme sont également utilisées pour l’acclimatation des cochettes en élevage. Il est primordial que les échanges entre les truies de réforme et les cochettes soient directs et prolongés, au moins une semaine. De même que pour les méthodes précédentes, il est impossible de savoir si les truies de réforme excrètent les pathogènes d’intérêt ou non durant la période d’acclimatation.

La corde à mâcher pour contaminer ?

Les cordes à mâcher sont un outil de plus en plus populaire en production porcine. Elles permettent de diagnostiquer de nombreuses maladies qu’elles soient dues à des virus, des bactéries ou encore des parasites. Ainsi, il paraît logique de vouloir les utiliser pour contaminer les cochettes avec les pathogènes présents dans l’élevage.
Une étude de 2012 a montré que 100 % des 29 cochettes mises en présence d’une corde à mâcher inoculée avec le virus du SDRP présentaient des anticorps anti-SDRP 21 jours post-contamination. En revanche, cette méthode ne fonctionne pas avec le mycoplasme.


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