Sodiaal cherche des producteurs de lait bio

Sodiaal va développer sa production bio à horizon 2020. La coopérative recherche près de 200 éleveurs du Grand-Ouest prêts à s’engager dans une conversion. « La coopérative projette d’augmenter ses ressources en lait bio d’environ 100 millions de litres à horizon 2020 », a expliqué Pascal Nizan, président de Sodiaal Union Betagne Est, vendredi 5 février à Loudéac. De quoi atteindre à l’échelle du groupe 150 millions de litres labellisés pour accompagner deux projets de transformation « majeurs et porteurs de valeur sur le long terme ». D’une part, le développement de l’activité laits infantiles bio pour fournir les marchés européens et au grand export en s’appuyant sur « un procédé industriel breveté et innovant porté par notre filiale Nutribio sur le site de Montauban (82) ». D’autre part, le développement de l’activité lait de consommation bio - « sur le marché domestique et européen » - porté par Candia, via le site de Campbon (44). Cela participe aussi de la volonté de la marque de basculer « de segments historiques mal orientés et en recul (lait conventionnel écrémé, demi-écrémé et entier) vers de nouveaux segments en croissance : laits spécifiques (léger digestion, gourmands, vitaminés) et bio… » 30 millions de litres en Bretagne en 2020 En Bretagne, la coopérative ne compte à l’heure actuelle aucun producteur bio mais « vise 30 millions de litres d’ici 2020 ». En Pays de Loire, l’idée serait de passer de 5 à 20 millions de litres. « Cela équivaut environ à 50 à 60 producteurs par petite région : Bretagne Ouest, Bretagne Est et Pays de la Loire », chiffre Pascal Nizan. Et de préciser : « Ce développement correspond à des volumes sécurisés grâce à des contrats long terme. Chinois, Allemands et autres clients internationaux. Nous avons déjà des engagements sur 10 ans de partenaires qui veulent du lait ou des ingrédients laitiers bio. » C’est pourquoi la coopérative rouvre les portes de la labellisation alors qu’il n’y avait eu aucune conversion de 2012 à 2015 « suite à une campagne 2010-2011 où l’offre en bio avait été supérieure à la demande et des volumes déclassés vers le conventionnel ». Bien mesurer l’impact d’une conversion « Nous offrons un débouché durable, nous cherchons des producteurs pour durer dans le bio. » La coopérative propose un engagement contractuel sur 7 ans (2 ans de conversion, 5 ans en production certifiée) avec un bonus de 30 € / 1 000 L pendant la conversion. Puis une rémunération du lait correspondant au prix A conventionnel additionné d’une prime de saisonnalité de 80 à 120 €. « Plus un complément, déjà activé en 2009 / 2010 et en 2015, en cas de chute sévère du prix A. » Sodiaal réfléchit aussi à « une nouvelle équation laitière spécifique » pour mieux rémunérer le lait bio, à l’image de l’Allemagne, « et l’extraire de la volatilité ». Mais attention, « il ne faut pas voir que l’opportunité économique. Passer en bio, c’est un projet de fond qui réclame d’abord une vraie motivation et un diagnostic approfondi avec un partenaire technique », a mis en garde Pascal Nizan. « Et une situation financière saine, car les années de conversion sont difficiles quand on a les contraintes de la bio sans en avoir la valorisation, que le niveau de production baisse et que les surfaces de cultures de vente disparaissent. »

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