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Le pilotage du colza passe par la pesée

Avec le climat doux de ces dernières semaines, les cultures se développent à vive allure. Les gros colzas sont prêts à affronter l’hiver. Il est important de mesurer cette masse de végétaux avant et après la période hivernale.

La douceur de novembre et de décembre dope les cultures. Les colzas profitent de ces températures pour développer leur volume végétatif. En pesant la partie aérienne de la plante en entrée puis en sortie hiver, il est simple de quantifier l’azote absorbé par le végétal et de déterminer la restitution d’éléments retournés au sol. « Durant la période hivernale, le colza peut perdre des feuilles à cause du gel. Cette matière verte va alimenter le stock azoté du sol pour nourrir la culture au printemps. Mesurer ces éléments, c’est piloter au plus juste les apports de matières fertilisantes par la suite », indique Nina Rabourdin, ingénieure de développement pour les régions Bretagne et Pays de la Loire chez Terres Inovia. Ces pertes de feuilles hivernales peuvent représenter jusqu’à 1 kg de matière verte : 50 % de l’azote contenu dans les feuilles tombées au sol est remobilisable. Cela représente un apport conséquent d’azote.

La marche à suivre pour estimer la biomasse

La méthode par pesée consiste à couper des pieds de colza (pas trop humides) au ras du sol sur 1 m² en évitant les bordures :

  • Choisir une zone homogène de la parcelle.
  • Couper les plantes sur 1 m².
  • Peser l’ensemble.

Renouveler la mesure à plusieurs endroits 3 ou 4 fois. Entrer les mesures de biomasse dans la Réglette azote colza® qui donnera la quantité d’azote absorbé par le colza. Pour des écartements larges (> 35 cm), il est préférable de prélever des pieds de colza sur 2-3 rangs et calculer la surface correspondante. La pesée en sortie d’hiver, à la reprise de la végétation, complètera la mesure. La réglette azote est accessible gratuitement sur :  http://regletteazotecolza.fr/#/etape1

Une année moyenne

Comme ce fut le cas déjà l’année dernière, les colzas ont un fort développement végétatif. Les semis ont connu une période plus fraîche, puis une relative douceur qui a compensé les retards de croissance. « Les pesées s’échelonnent de 1,1 à 3,8 kg par m2, avec une moyenne à 2,4 kg. Ce résultat n’est pour l’instant pas représentatif, les données n’étant pas encore suffisantes (23 parcelles). Outre l’azote restitué par les feuilles au sol, un colza bien développé sera plus résistant aux attaques des ravageurs, notamment aux larves d’altise. Pas d’inquiétude à avoir de ce côté, peu de dégâts sont à signaler jusqu’à présent ».

Sujet à l’élongation

Les gros colzas sont donc plus à même de se défendre contre ces larves. En revanche, ils peuvent être sujet à l’élongation. « Plusieurs facteurs accentuent le phénomène : des densités de plants par m2 élevées conjuguées à des reliquats azotés importants, favorisant la montée de la plante. Certaines variétés, plus sensibles, sont à éviter dans les situations à risque. Enfin, des températures douces accélèrent la croissance des plantes. L’épicoltyle et l’hypocotyle, parties du végétale situées au-dessus et en dessous des cotylédons, s’allongent. La culture est alors plus sensible aux gelées et aux maladies », prévient l’ingénieure.

Alimenter la base de données

Chacun peut envoyer ses pesées à Terres Inovia, en précisant :

  • La date de semis de la culture.
  • La nature et quantité d’apport de matière organique.
  • Les mesures en entrée et sortie d’hiver.
  • La commune du prélèvement.

Ces données peuvent être envoyées à n.rabourdin@terresinovia.fr

Observer les racines

Le prélèvement des parties aériennes de la culture est un moment privilégié pour faire le point sur le développement racinaire. « Il est intéressant d’observer le déploiement du système racinaire. Un pivot bien implanté assurera une bonne alimentation hydrique en cas de temps sec. Si les racines sont fourchues, les colzas courent un risque en cas de conditions sèches ». Pour l’instant, on n’en est pas là. Culture développée, racines bien implantées : les conditions de culture sont satisfaisantes jusqu’à présent, avec des plantes qui sécurisent le potentiel mis en terre. Fanch Paranthoën et Terres Inovia.


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