conf-CDOA-prefecture-22 - Illustration La Conf’ investit la CDOA

La Conf’ investit la CDOA

À 5 jours du Conseil des ministres européens de l’Agriculture, la Confédération Paysanne est venue présenter et remettre sa lettre ouverte à Stéphane Le Foll au préfet et aux responsables professionnels. 

Les renseignements généraux savaient que la Confédération Paysanne mijotait quelque chose, mais ne savaient pas quoi ni quand. L’action s’est déroulée mercredi 2 septembre à la préfecture de Saint-Brieuc. 35 partisans du syndicat ont réussi à se glisser « discrètement » en pleine commission plénière de CDOA « pour interpeller le préfet Pierre Lambert, le directeur de la DDTM et tous les responsables des organisations professionnelles agricoles qui siègent autour de la table », expliquait à la sortie Jean-Marc Thomas, porte-parole dans les Côtes d’Armor, éleveur à Rostrenen.

À quelques jours du fameux conseil des ministres de l’Agriculture européens à Bruxelles « et sans oublier les négociations en cours sur le traité transatlantique qui nous inquiète beaucoup », la Conf voulait présenter à nouveau sa « vision » et remettre à tous un exemplaire de la lettre ouverte que le syndicat a préparée à destination de Stéphane Le Foll. « Le préfet s’est engagé à la lui remettre. J’espère que nos idées et propositions vont inspirer le ministre de l’Agriculture car nous craignons qu’il ne parte pour ce sommet avec un plan Beulin dans la valise »

Dire la détresse dans les campagnes

Principale motivation de cette mobilisation improvisée : « Rappeler que nous en avons assez que les crises se succèdent et que ce soit toujours les paysans qui paient les pots cassés : difficultés financières, détresse, fermes qui disparaissent… C’est inimaginable, la souffrance individuelle que les gens vivent aujourd’hui dans les campagnes », insiste Isabelle Allain, secrétaire générale de la Confédération Paysanne 22 et productrice de lait à Ploubezre. Devant ce tableau, Jean-Marc Thomas a à nouveau pointé du doigt « les forces ultralibérales qui s’imposent en Europe et qui ont fait sauter tous les outils de régulation, donc de protection des producteurs.

Le problème est si grave que même en Allemagne, des éleveurs se lèvent aujourd’hui pour demander un retour aux quotas laitiers ! » Sans aucun filet de sécurité, les syndicalistes jugent « très dangereux, voire suicidaire » de se ruer vers l’export, le marché mondial… « Ce dernier est trop volatil. Sans régulation, difficile d’assumer les risques géopolitiques ou climatiques qu’on ne peut anticiper. Pour nous, il faut travailler à une reconquête du marché intérieur européen et sur la valeur ajoutée liée à la qualité. »

Réclamer un retour de la régulation

« Pacifiques mais révoltés devant la disparition des paysans », les manifestants ont investi la CDOA pour porter quelques idées comme « la création de nouveaux mécanismes européens de régulation dynamique pour être capables d’adapter l’offre alimentaire à la demande » accompagnés d’un mécanisme de compensation pour les éleveurs. Ou encore l’harmonisation dans l’UE des cadres sociaux « mais sans remettre en cause nos acquis sociaux et donc les cotisations qui les financent ». Ainsi qu’une harmonisation des cadres environnementaux, « mais surtout pas vers le bas comme en Espagne, alors que nos efforts consentis et l’argent public engagé donnent leurs premiers résultats… »  Cette mobilisation départementale répond à un appel du syndicat national qui va continuer à se décliner sous différentes formes dans d’autres coins de France. TD


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