moisson-cereale-2015 - Illustration Bonnes nouvelles du côté de la moisson

Bonnes nouvelles du côté de la moisson

Les années se suivent et… se ressemblent. La moisson 2015 s’annonce bonne en orge, et les blés récoltés affichent des taux de protéines supérieurs à l’année dernière.

Après un arrêt des moissonneuses à la fin juillet, les chantiers ont repris de plus belle le week-end dernier. L’heure des premiers bilans a sonné. Bonne surprise, les rendements en céréales à paille semblent être au rendez-vous. « Nous assistons une nouvelle fois à une moisson brutale dans ses cadences de chantiers. Les points de collecte stockent les céréales par pics de livraisons, tendance accentuée par une migration des moissonneuses des Pays-de-la-Loire qui ont terminé précocement leurs chantiers. Concernant l’orge, les surfaces semées, en hausse de 10 % par rapport à l’année dernière, donnent de bons rendements. Préférée par les producteurs au détriment du triticale et du maïs grain, cette céréale devrait se développer dans les années à venir. Elle trouve sa place en deuxième paille dans la rotation. Autre point, l’orge étale la saison de battage et arrange ainsi les entrepreneurs et les collecteurs », pense Michel Le Friant, responsable du pôle céréales chez Caliance. Globalement récoltées aux normes d’humidité, avec quelques lots humides en fin de semaine dernière, les orges 2015 présentent de très bons poids spécifiques (PS), de 67 en moyenne. 150 000 tonnes ont ainsi été collectées chez Triskalia en ce début de mois, soit 95 % des volumes attendus, en attendant les orges de printemps.

« Nous sommes dans trois belles années consécutives en orge, aussi bien en lignée, avec du très beau matériel disponible sur le marché, qu’en hybride. Sans soucis sanitaires spécifiques, les orges n’ont pas été inquiétées par des attaques de ravageurs ou de maladies. De plus, les bons positionnements combinés à une bonne efficacité des produits de traitements ont contrôlé l’état sanitaire. Il faut toutefois ne pas sous-estimer le potentiel de la culture en étant en dessous de l’optimum de fertilisation en azote », indique Éric Masson de chez Arvalis Institut du végétal.

Gros potentiel en blé

Michel Le Friant est satisfait des premiers échos de la collecte de blé. « Dans le sud de l’Ille-et-Vilaine, 95 % des blés sont moissonnés, avec des rendements aussi bons que l’année passée. Au nord du département, les tonnages collectés sont même supérieurs. Les surfaces semées ont progressé de 3 % cette campagne, si bien que nous nous attendons à des volumes supérieurs à 2014. Les 1er PS s’établissent à 80 kg/hl, nuancés à la baisse de 2 à 3 points plus à l’est. Les taux de protéines sont très hétérogènes suivant les bassins de production : autour de 10,3 dans le secteur de Lamballe (22), à 11,5 dans des secteurs à sol plus riches comme c’est le cas vers Ploërmel (56). D’une manière générale, nous sommes sur des blés collectés affichant de taux de protéines supérieurs de 0,3 à 0,4 point par rapport à la campagne précédente. Le temps favorable à la minéralisation, la limitation des rendements par les températures chaudes de juin et une meilleure maîtrise de la fertilisation par les agriculteurs explique ces résultats en hausse », analyse Michel Le Friant.

Maladies du pied

La progression des taux de protéines est également mesurée chez Arvalis. « La région améliore ses taux par rapport à l’année dernière, en tout cas dans les blés déjà récoltés. Les conditions climatiques, mais aussi l’évolution des pratiques avec des apports d’azote tardifs et l’utilisation plus commune des outils d’aide à la décision expliquent ces teneurs. La moisson 2015 s’avère bonne en blé, avec de très bons PS, et moins hétérogène que l’année passée, avec peu ou pas de parcelle dépassant les 100 quintaux. Reste à voir si ces taux de protéines en augmentation se mesureront aussi en zone tardive », ajoute Éric Masson. Une vigilance particulière est à apporter du côté de la protection sanitaire des cultures : « Nous mesurons des impacts forts entre les essais traités et non traités, notamment sur les maladies du pied avec des attaques de piétin verse et de piétin échaudage. Toutefois, nous nous attendions à un impact des coups de chaleur plus important, cela n’a pas été le cas sur les premiers blés récoltés. Certaines parcelles ont souffert d’un positionnement trop précoce du fongicide, appliqué au stade 2 nœuds, qu’il aurait mieux valu décaler », note l’ingénieur, qui qualifie de bon ce cru. On s’habitue plus vite au beau temps qu’au mauvais, il en va de même pour les résultats techniques des cultures, et personne ne s’en plaint. Fanch Paranthoën

L’avis de Jean-Michel Godec, Entrepreneur en travaux agricoles à Plouigneau (29)

La campagne de récolte dure 10 jours en orge ainsi qu’en blé sur le secteur quand les conditions sont bonnes, et les chantiers avancent vite avec les cinq moissonneuses de l’entreprise. Nous avons la particularité d’avoir un bassin laitier voisin de productions légumières sur la zone côtière, avec des parcelles qui doivent être libérées tôt pour la plantation de choux. La saison s’étale sur un mois et demi, du fait des différences de météo entre les communes. Globalement, la moisson est de qualité en céréales, avec un bémol sur les pailles d’orges qui, battues très mûres et suite aux coups de chaleur, se broie rapidement. Les orges de printemps, semées plus tardivement, seront récoltées au milieu ou à la fin du blé. Les autres céréales sont plus anecdotiques, notamment le triticale plus difficile à battre quand les grains ont commencé à germer sur pied.


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