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Créateurs de Cafés Racer

L’atelier de création « Sur les chapeaux de roues » est né suite à la rencontre de deux passionnés de moto. Ils réalisent des Cafés Racer, motos personnalisées, dans l’ancienne porcherie du grand-père de Manuel Jouan. Après moins d’un an d’existence, ils se sont déjà fait un nom dans ce milieu très fermé.

L’atelier moto « Sur les chapeaux de roues » est situé en pleine campagne à Tréméven (29) et le moins que l’on puisse dire c’est que le lieu est atypique. C’est certainement le seul atelier en France ou les motos sont conçues dans une ancienne porcherie. L’odeur de l’huile de synthèse, des gaz d’échappement, de peinture ou de vernis a remplacé celle des cochons élevés par le grand-père de Manuel. Il raconte : « Si le choix s’est porté sur ce bâtiment, dans un premier temps, c’est pour des raisons économiques puisqu’il n’y a pas de loyer à payer. Après coup, j’avoue que nous apprécions la tranquillité de cet endroit. Dans les ateliers en ville ou dans les zones industrielles, il y a souvent des curieux qui vont vous faire perdre du temps. Chez nous pas de curieux, seuls les passionnés du Café Racer qui se déplacent de toute la France et même de l’étranger. Ils sont souvent séduits par l’endroit et quoi de mieux qu’un lieu ne ressemblant à aucun autre pour réaliser des motos uniques. »

Détourner des motos de série

L’aventure « Sur les chapeaux de roues », c’est tout d’abord la rencontre entre Manuel Jouan et Yann Collet, tous deux passionnés de moto et parfaitement complémentaires pour la création de Café Racer. «Le Café Racer consiste à détourner des motos de série et à les modifier en les ramenant à ce qu’il y a de plus simple : un cadre, un moteur et des roues », explique Yann. Ils ont chacun leur domaine de prédilection : Manu, mécanicien moto de formation, et spécialiste Honda, a plus d’une corde à son arc. Après plusieurs années à travailler en garage moto, il décide de se lancer dans ses propres réalisations. À ses talents mécaniques il peut également ajouter son diplôme de chaudronnier soudeur. Tout ce qui est en métal n’a aucun secret pour lui. De son côté, Yann, peintre en carrosserie de formation, a lui aussi exercé dans différentes entreprises, en France et au Canada, avant de se lancer dans cette aventure commune. Son talent de peintre ne se limite d’ailleurs pas à l’atelier, et ses réalisations de graffs sont visibles dans les galeries montréalaises, bordelaises et lyonnaises.

Les clients veulent de l’authenticité

Si certaines entreprises ont parfois du mal à démarrer leur activité le temps de se faire un nom, ici ce n’est pas le cas. « Il y a un effet de mode autour du Café Racer, les gens veulent de l’authenticité et surtout marquer leur différence », analyse Manu. Yann ajoute en complément : « La répression routière empêche les motards de rouler librement, ils sont obligés d’avoir les yeux rivés sur le compteur. Du coup, ils vendent leur sportive pour passer sur une moto avec une histoire et à laquelle ils vont apporter leur touche personnelle. » Ces deux là sont de vrais puristes, « nous ne cherchons pas à faire des motos de course, nous concevons des motos qui sont praticables sur la route. » Sur les motos anciennes, ils adaptent une fourche récente et un système de freinage actuel, le tout pour des questions de sécurité.

Anecdotes…

« Un Français travaillant à Singapour nous a découverts, via internet, et nous a contactés pour nous commander une moto. Il est originaire de La Rochelle et possède une Honda 650 CB qui dormait depuis des années dans son garage. Il souhaitait lui donner une seconde jeunesse. Son père nous l’a envoyé en fourgon et le fils est venu la récupérer deux mois plus tard à son retour en France. » Une autre demande un peu plus particulière leur a été faite lors d’un salon qui se déroulait au Bourget, à Paris : « Avant de partir à ce salon, nous avons hésité à envoyer une Motoconfort appartenant à un tatoueur de Quimperlé (29) qui était en cours de finition. Finalement, nous l’avons embarquée et nous n’avons pas regretté. Un homme a voulu nous l’acheter le jour du salon, la moto lui plaisait ainsi qu’à sa femme. Nous lui avons réalisé le même modèle qui au final ne roulera jamais, car elle a fini suspendue à des câbles. Telle une œuvre d’art, le propriétaire la descend et la remonte à sa guise au-dessus de la table de salon. »

Déjà la 14e réalisation

Les prix sont très variables pour réaliser un Café Racer selon le choix des équipements, la fourniture ou non de la moto, les détails, le temps de travail… « Il faut compter un budget de 2 000 à 15 000 € et même des fois bien plus. Pour nous, c’est en moyenne deux mois de boulot sur chaque machine. » Leur choix de s’installer dans l’ancienne porcherie et de ne pas payer de loyer leur permet d’être les moins chers sur le marché français. Ils ne travaillent que sur commande et l’agenda est relativement chargé. Tels des tableaux d’artistes, toutes les motos qui sortent de l’atelier sont signées. Manu et Yann en sont à leur 14e réalisation et, pour eux, cela devrait continuer de rouler sur les chapeaux de roues. Nicolas Goualan

Contact
Site : www.surleschapeauxderoues.com
Mail : surleschapeauxderoues@hotmail.com
Facebook : sur les chapeaux de roues
Tel : 09 51 69 02 94.


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