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Elodie vient à la rencontre des 1 400 éleveurs qui lui ont répondu

La doctorante en sociologie a sollicité une enquête sur le bien-être des agriculteurs. Elle vient présenter ses premiers résultats.

Lundi 8 septembre, Claudy Lebreton, président du Conseil général des Côtes d’Armor, a présenté à l’occasion d’une conférence de presse à Saint-Brieuc, le partenariat engagé avec le laboratoire de sociologie de l’Université de Rennes 2 sur la question du « bien-être des exploitants agricoles dans le département ». Revenant notamment sur « le monde agricole breton qui vit une période difficile, depuis quelques années, et essuie les plâtres d’une conjoncture déprimée par les évolutions de marché. » Ainsi, depuis deux ans, la doctorante Élodie Jimenez mène une vaste réflexion sur le sujet dans le cadre de son travail de thèse sous le doux intitulé de « facteurs conjoncturels, structurels et culturels : quels impacts sur les variables de bien-être professionnel des exploitants agricoles costarmoricains. » Un comité de suivi rassemblant l’ensemble de la profession (syndicats, institutions, organismes agricoles…) s’est également constitué pour accompagner cette initiative du Conseil Général.

Premiers résultats

Dans l’échantillon de 1 400 agriculteurs costarmoricains qui ont répondu :

  • 67 % déclarent être heureux au travail,
  • 24 % déclarent avoir une situation financière saine, 35 % un situation financière tendue et 32 % une situation financière dégradée ou très dégradée,
  • 51 % ont le sentiment que leurs conditions de travail se sont améliorées au cours de ces dernières années
  • Seuls 30 % se sentent soutenus moralement, 34 % matériellement,
  • 62 % se définissent comme autonome dans leur travail, mais seuls 6,2 % se sentent en mesure de négocier ou d’imposer le prix de vente de leur travail,
  • 83 % sont fiers de leur métier et 85 % se sentent utiles,
  • 56 % ont choisi le métier par passion, mais 56 % ont aussi déjà pensé à quitter le métier,
  • 37 % déclarent qu’ils ne feraient pas ce métier s’ils recommençaient leur carrière.

Dans ses résultats, Elodie Jimenez note des ambivalences et des contradictions. Elle espère que les échanges avec les agriculteurs lors des réunions l’aideront à lever certains voiles.

Le débat des réunions de restitution doit ouvrir des pistes

Après une importante phase d’enquête, la jeune chercheuse s’apprête à présenter les premières tendances qui se dégagent de son étude quantitative. « J’ai sollicité 6 000 agriculteurs costarmoricains et j’ai reçu 1 400 contributions », précise-t-elle satisfaite. Dans les prochaines semaines, elle viendra à la rencontre des agriculteurs à l’occasion de cinq réunions de restitution et d’échanges à travers le territoire. « D’abord, j’avais promis de diffuser mes résultats vers ceux qui ont participé. C’est important car les agriculteurs sont souvent sollicités pour répondre à des questionnaires. Beaucoup ont joué le jeu avec moi, m’ont appelé directement, je le leur dois. » Mais ces rendez-vous feront aussi partie de la suite de son étude : « Après croisement des réponses, des tendances se dégagent. Je n’ai pas forcément les éléments pour les expliquer pour le moment. J’espère qu’au cours des réunions, le débat va naître. Toutes les idées qui remonteront doivent me guider dans ma réflexion » pour préciser l’ébauche de portrait sociologique des exploitants costarmoricains suite à l’analyse des questionnaires. Elodie Jimenez rapporte notamment que plusieurs personnes l’ont remercié « d’entendre enfin parler de bien être des agriculteurs et pas seulement toujours de bien-être animal. »

5 réunions de restitution aux agriculteurs à 20 h 30 :

D’ailleurs, après les réunions, débutera la « phase qualitative » de son étude. « Sur les 1 400 agriculteurs qui ont répondu, 430 ont accepté de me recevoir. J’envisage de mener 50 entretiens individuels. » Ensuite, il faudra prendre du temps pour analyser tous ces tête-à-tête qui doivent donner toute sa valeur à ce travail de fourmi. Conclusions attendues au printemps 2015. Toma Dagorn


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