fauchage-herbe-repousse-exploitation-laitiere - Illustration La saison de l’herbe redémarre

La saison de l’herbe redémarre

Après une période favorable pour la fauche de l’herbe en juin, la pluie du week-end dernier sera profitable à la repousse.

A Mahalon (29), la fenêtre météo des 3 dernières  semaines a été favorable à la réalisation des foins sur l’exploitation laitière d’Alain Normant et d’Anne Quinquis : « Les conditions étaient idéales. La qualité et la quantité sont au rendez-vous », confirme Alain. 5 ha de prairies de luzerne et 13 ha de prairies naturelles ont ainsi été récoltés, soit près de 500 kg MS / VL. Avec les coupes d’enrubannage et d’ensilage, l’éleveur a ainsi réalisé les ¾ des stocks nécessaires pour nourrir son troupeau. « Je prévois de couper encore 12 ha au cours des mois de juillet et août sur le parcellaire de pâturage ». En effet, quelques parcelles de réserve sur pied ont fait « l’aller-retour ». Initialement prévues pour la fauche, des parcelles ont été ré-introduites dans le circuit de pâturage : « En terres peu profondes, la pousse de l’herbe est devenue insuffisante. Et mon objectif est de faire durer au maximum le pâturage, quitte à perdre, pour un temps, 2 L de lait par vache ». Finalement avec 70 mm de pluie tombés depuis la semaine dernière, ces parcelles seront récoltées avant de revenir dans le parcellaire de pâturage. Une gestion au jour le jour mais qui donne de l’intérêt au métier.

Pour les 62 vaches laitières, le pâturage représente toujours la quasi-totalité de la ration alimentaire (complétée seulement avec 1 kg MS de foin), au moins jusqu’à la mi-août. Les vaches produisent 14 L / jour avec des taux moyens de 46.2 de TB et 35,8 de TP. « Mais, le litrage va encore baisser », témoigne l’éleveur. Cela s’explique par la monotraite et l’allongement du cycle de pâturage à 50-60 jours qui le conduit à faire pâturer de l’herbe plus dure, moins appétente. Mais « ça me coûte moins cher que d’ouvrir à nouveau le silo ».

La Ferme

  • 1 chef d’exploitation + 1 salariée
  • 71 ha SAU
  • 302 000 L quota lait (247 000 L réalisé sur 2013-2014)
  • 55 ha accessibles aux vaches
  • 66 vaches (3/4 croisées et 1/4 prim’holstein)
  • 4000 L/ VL (en 2013-2014)
  • 4 ha triticale
  • 5 ha de maïs ensilage
  • 5 ha de luzerne
  • Chargement : 1,50 UGB par ha de SFP
  • Atelier d’engraissement de porcs à façon
  • Certifiée agriculture biologique depuis 2011

Le topping accélère la pousse

Alain Normant teste depuis plusieurs années la méthode du « topping », en début de période sèche. Elle consiste à faucher l’herbe en cours d’épiaison avant que les vaches ne la pâturent. « Je coupe au maximum le jour précédent ou le jour même. C’est une solution qui me demande un peu de temps (15 min/ jour) et d’argent (environ 20 €/ t MS) mais qui accélère la repousse. » En effet, menée sur 15 jours à 1 mois,  elle permet de gagner du temps sur la repousse par rapport à un broyage réalisé, après pâturage.

Si les prairies donnent de l’espoir, les parcelles de maïs, quant à elles, ont subi les ravages d’oiseaux : « Même en mélangeant les semences avec de l’huile de cade et du piment, j’ai perdu plus de la moitié du rendement envisagé ». L’éleveur prévoit de semer un mélange de colza fourrager-RGH-trèfle violet ou du sorgho qui sera récolté en même temps que le maïs restant. « Ce sera la dernière année qu’on cultive du maïs. Je compte le remplacer par une luzerne pâturable associée à du plantain, qui limitera la météorisation. Faire du pâturage et des stocks de qualité en quantité.»

Une des forces de ce système est sa répercussion sur la santé du troupeau, et en particulier la fertilité. Sur les 43 vaches échographiées, dont 37 en 1ère IA, seules 3 étaient vides. Alain apporte plusieurs explications : la monotraite en continu depuis 1 an permet aux vaches de garder un meilleur état et les croisements de races. « Ma plus grande satisfaction est la fertilité des génisses ! », renchérit il. Il s’avère que ces génisses sont le 1er lot issu de l’élevage des veaux en nourrice. « Ces veaux ont eu du lait à volonté et du fourrage grossier dès le début, pour une croissance optimale et un gain en maturité ». Civam 29 : 02 98 81 43 94

L’avis de :

Jean-François Orain, Saint-Malo-des-Trois-Fontaines (56), en zone séchante
J’ai commencé à faucher 10 ha réservés pour le foin il y a 3 semaines. J’ai coupé en 3 fois et laissé le foin au sol 4 ou 5 jours avant de presser. C’est un foin de bonne qualité, avec un rendement moyen estimé à 2,9 tMS/ha, à 80 % de MS. Les 32 mm de pluie tombés ce week-end vont faciliter la repousse. Pour l’instant, je reste sur les paddocks tournants mais seulement 1,5 jour/paddock maximum (contre 2,5 jours au printemps). Les parcelles fauchées pour l’enrubannage vont être pâturées d’ici 8 jours. 15 ha supplémentaires vont rentrer dans le circuit, pour un gain environ 30 jours de pâturage sur les 40 jours que j’estime avoir devant moi. 50 VL produisent en moyenne de 19 kg/j/VL (TB : 41,2 et TP : 32.6), sans concentrés. CIVAM AD 56 : 02 97 66 32 62

Jérôme Oizel, Le Fœil (22), en zone humide

Les foins sont finis : j’ai récolté 530 bottes sur 25 ha (soit en moyenne plus de 6 tMS/ha). Le principal lot de vaches allaitantes (30 bêtes) a fini le 2e tour de pâturage mercredi, avec deux semaines de retard : vu la quantité d’herbe, j’ai repoussé le sevrage des veaux qui les accompagnent (ils ont entre 9 et 10 mois) à la fin juillet. Les mâles passeront à l’engraissement en bâtiment et les femelles retourneront au pâturage. J’aurais sans doute pu faucher davantage, mais je reste prudent car il est difficile de prévoir le temps de l’été. Je suis cependant serein, avec presque un mois d’herbe sur pied en stock et une bonne pousse derrière les fauches, en particulier sur les jeunes parcelles, semées en dactyle, luzerne et trèfle blanc.» Cedapa – 02 96 74 75 50

Marcel tuaux, Montours (35), en zone humide

L’ensoleillement du mois de juin a permis de récolter l’excédent d’herbe dans de bonnes conditions. J’ai coupé 13 ha en 4 fois, dont 9 ha en foin. La qualité et les rendements sont au rendez-vous (4 t MS/ha en foin). Avec la pluie tombée le week end dernier, j’ai environ 30 jours d’avance avec une ration 100 % pâturage. Les 6,5 ha fauchés et accessibles aux vaches laitières rentreront en décalage dans le cycle de pâturage à partir de la mi-juillet. La production actuelle est de 15,6 l/VL avec un TB de 41,2 et un TP de 34,1. Si la pluie commence à manquer, je déciderai d’ouvrir le silo maïs. Mais pour l’instant ce n’est pas d’actualité et j’espère tenir jusqu’à la fin août-début septembre avec une ration 100 % pâturage. Adage – 02 99 77 09 56


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