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L’EARL des ruisseaux, à Ploërdut, tente de passer l’été à l’herbe

Si la part de maïs reste importante, Laurent et Milena Barbot optimisent la gestion de l’herbe pour abaisser le coût alimentaire, en maintenant le niveau de production.

C’est par une anecdote que Laurent Barbot a introduit la demi-journée technique sur la gestion de l’herbe, organisée sur son exploitation par le bassin versant du Scorff et le Civam 56, mardi dernier, 10 juin : « Après la sécheresse inhabituelle de juillet dernier, nous avons réouvert précocement le silo à maïs et commencé à distribuer une ration d’hiver à base de maïs et de soja. Quelques semaines plus tard, suite à l’intervention de Philippe Roger, conseiller indépendant, nous avons pris conscience des stocks d’herbe existants, liés à la repousse automnale. Résultat : 3 kilos de maïs et 2 kilos de tourteau en moins dans la ration, pendant un mois environ, compensés par du pâturage ». 1 200 € d’économie estimée pour le troupeau de 63 laitières, sans baisse de production. Une année plus tard, les époux Barbot anticipent pour passer l’été à l’herbe, au pâturage, et atteindre l’objectif de fermeture du silo à maïs d’avril à octobre. « En Bretagne, l’automne est un second printemps », estime Philippe Roger. « Du moins si les sols sont suffisamment portants ». Un constat qui vaut pour la ferme de Ploërdut, située en zone humide mais sur sols légers et séchants assez rapidement. Une exploitation qui compte 44 ares pâturées par vache.

Estimation du stock sur pied

« Dès notre installation en 2003, nous avons créé des paddocks. Trop grands pour bien gérer le pâturage », avoue Laurent. Actuellement, dimensionnés entre 1,5 et 2 ha (sur 27 ha au total), ils conviennent mieux aux besoins du troupeau. Une estimation des stocks sur pied a été réalisée le 5 juin dernier, avec Philippe Roger, qui indiquait alors : « Le stock est estimé à une dizaine de jours d’avance. Certaines parcelles ont été débrayées pour faire du foin. Il ne reste, de fait, que 34 ares/vache à pâturer. Il faudra une pousse minimale de 50 kilos/jour/ha jusqu’au 15 juillet (date de réintroduction des parcelles fauchées) pour produire les 1 000 kilos d’herbe nécessaires par jour au troupeau ». Quid de la pousse après la fauche ? Le pari semblait difficile à tenir. L’une des parcelles prévues pour faire du foin, pas trop avancée en stade pour assurer la production laitière, a été réintroduite dans le circuit de pâturage. Suffisant pour gagner 3 à 4 jours. Au fil avant, au besoin.

L’Earl des ruisseaux

  • 63 laitières (6600 litres de lait par VL à 42 et 33,6).
  • 27 ha de maïs fourrage.
  • 13 ha de mélange céréalier (autoconsommé) ou de blé (vendu).
  • 66 ha d’herbe dont prairies humides.
  • 44 ares pâturées/vache (50 accessibles).
  • Semis désormais exclusifs de fétuque élevée-trèfle blanc dans les prairies.
  • Vêlages de février à juillet.

Une fauche au service du pâturage

« Au mois de juin, il faut être sévère avec les vaches pour les obliger à brouter, poursuit le conseiller, quitte à diviser les paddocks ». Trop souvent, les fonds de parcelles sont sur-pâturés alors que les entrées ne le sont pas assez. « Si le phénomène se répète à chaque passage, il y a des zones appauvries et d’autres surfertilisées car les vaches s’y reposent ». Et le rumex apparaît… Une coupe d’herbe, récoltée en ensilage ou en enrubannage doit être réalisée, dans l’idéal au mois de mai, sur la zone accessible, consacrée au pâturage. « Cela permet d’avoir une repousse pâturable après le 10 juin, quand certaines parcelles sont débrayées pour le foin ». Une fauche au service du pâturage. « Peu importe la quantité fauchée », insiste le conseiller. « L’essentiel, c’est la repousse ». L’éleveur passe le girobroyeur après le passage des vaches. « Une coupe assez haute », précise t-il. « Au besoin, je passe le scarificateur sur les anciennes prairies en automne pour une bonne aération du sol, notamment celles qui ont pu être surpâturées en été par les génisses ». Un compostage ou un amendement calcaire peuvent aussi avoir cet effet d’aération, en favorisant la vie du sol. L’aménagement de chemins sur l’exploitation suit son cours. Ils peuvent être subventionnés par le bassin versant du Scorff. Bernard Laurent


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