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De l’importance d’analyser ses fauches

D’une prairie à l’autre, d’une coupe à l’autre, l’herbe ensilée peut faire le grand écart en termes de valeurs nutritionnelles. Eric Le Borgne conseille des analyses fréquentes, voire systématiques, pour savoir à quels fourrages on a affaire.

« Le challenge est de trouver chez vous, en fonction du type de sol, du climat et des quantités d’azote qu’il est possible d’apporter (réglementation des bassins versants), le fourrage qui va permettre de faire le maximum de lait à la table d’alimentation. » À l’occasion d’un atelier de l’Assemblée des sections territoriales de la coopérative qui s’est tenue au Gaec des prairies à Plouédern (29), Eric Le Borgne, responsable lait et nutrition bovine Finistère chez Triskalia, a donné son avis sur l’exploitation des prairies et souligné l’importance d’analyser ses ensilages d’herbe.

De 7 à 18 % de MAT sur les ensilages 2013 de RGI

« Vous le faites pour le maïs, faites-le pour l’herbe. Avec une approche plus précise, c’est tout de même plus simple de caler la ration hivernale », interpelait-il les éleveurs visiteurs. « À 20 ou 30 € l’analyse », le spécialiste conseillerait même de tester chaque coupe. Pour lui, chaque éleveur doit savoir si son ensilage titre plutôt 7 % ou plutôt 18 % de MAT. « C’est la fourchette qu’on constate dans nos analyses entre les valeurs extrêmes de coupes de RGI en 2013. On s’est rendu compte que certains ensilages étaient pauvres car dans les sols, la minéralisation avait été réduite », rapportait-il en présentant la compilation des résultats de plusieurs types d’herbe ensilés l’année dernière. Heureusement, « ce printemps a été plus doux, certains ont ensilé de l’herbe un mois plus tôt et les valeurs sont meilleures. »

[caption id=”attachment_8787″ align=”aligncenter” width=”300″]Ensilages d’herbe, des valeurs énergétiques et protéique très variables Ensilages d’herbe, des valeurs énergétiques et protéique très variables.[/caption]

De manière générale, pour nourrir des vaches en production, « il faut rechercher les fourrages les plus concentrés possibles. » Et Eric Le Borgne de se méfier de certaines coupes de luzerne : « Parfois, on appuie sur le frein et on accélère en même temps car c’est un fourrage riche en MAT mais assez faible en UF, qui déconcentre trop la ration des vaches en énergie. » Par contre, une association luzerne-dactyle trouve davantage grâce à ses yeux : « On peut faire des coupes à 0,86 UF et plus de 20 % de MAT. Là, c’est du caviar pour faire du lait. » Il rappelle un repère : « Pour des laitières, l’ensilage d’herbe doit se situer au-dessus de 17 % de MAT. On ne peut pas forcément mener la même culture pour des vaches en production que pour des génisses. » Car sur le terrain, il y a des pièges : « J’ai en tête l’exemple d’une herbe ramassée à l’autochargeuse qui titrait 1 UF et 20 % de protéines. Très intéressant à première vue, mais à 14 % de matière sèche par kilo, c’est un fourrage avec beaucoup d’encombrement qui pénalisait la production laitière. Un rumen ayant une capacité de 100 L, cette herbe le saturait avec seulement 14 kg de MS ingérés ! » D’où l’intérêt des analyses pour avoir une bonne idée de ce qu’on a sous la bâche des silos… Toma Dagorn


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