Moins d’antibiotiques dans les élevages

consommation-antibiotique-sante-animale-medicament-maladie-virus - Illustration Moins d’antibiotiques dans les élevages

Le rapport de l’Anses est sorti le mois dernier. Il confirme la tendance à la baisse de la consommation d’antibiotiques : – 6,1% entre 2011 et 2012, toutes espèces confondues.

En 2012, le volume total des ventes d’antibiotiques s’élève à 782 tonnes, il s’agit du tonnage le plus faible enregistré depuis le début du suivi en 1999, confirmant la diminution des volumes de ventes observée les années précédentes. Pour évaluer l’exposition des animaux aux antibiotiques, il est toutefois nécessaire de prendre en compte la posologie et la durée d’administration, mais aussi l’évolution de la population animale au cours du temps.

Toutes espèces animales confondues, l’exposition globale aux antibiotiques en 2012 a diminué de 6,1 % par rapport à l’année 2011. Entre 2011 et 2012, elle a diminué de 19,9 % pour les lapins, de 10,1 % pour les porcs, de 8,4 % pour les carnivores domestiques, de 5,6 % pour les volailles et de 0,6% pour les bovins. On observe ainsi une diminution globale de l’exposition de 10,9 % sur les 5 dernières années. A noter toutefois, une augmentation de l’exposition des bovins qui reste élevée (+ 4,6 % depuis 2008  et + 22,7 % depuis 1999) et des volailles (-4,9 % depuis 2008, +48,3 % depuis 1999).

La résistance aux antibiotiques reste élevée

Pour l’année 2012, le nombre de données collectées sur l’antibiorésistance augmente : 31 211 antibiogrammes provenant de 64 laboratoires en 2012 contre 26 049 et 63 laboratoires en 2011. La principale bactérie isolée est Escherichia coli, qui représente 70 % des souches testées chez la volaille, environ 50 % chez les bovins et le porc, et 25 à 35 % chez les petits ruminants, le lapin et les chats. Les staphylocoques à coagulase positive arrivent en tête chez les chiens, et les streptocoques chez les chevaux.

Toutes espèces confondues, l’analyse des données met en évidence une diminution des résistances dans certaines filières, en particulier s’agissant des antibiotiques critiques tels que les céphalosporines de 3e et 4e génération. Toutefois, ces résultats ne doivent pas occulter le fait que la résistance à ces antibiotiques reste à des niveaux élevés ou continue d’augmenter dans certaines filières. La multirésistance est fréquente dans la plupart des filières, en particulier pour les souches résistantes aux céphalosporines. Ce phénomène est plus marqué chez les bovins, chevaux et chiens.

Les prémélanges médicamenteux en baisse

Globalement, l’exposition par voie orale a diminué de 21,7 % depuis 2007 alors que pour la voie injectable on observe une augmentation de 8,6 %. Cette diminution de l’exposition par voie orale est principalement liée à une diminution de l’utilisation de prémélanges médicamenteux (- 68,6 % sur 5 ans) qui semble s’accélérer en 2012 (- 28,6 % par rapport à l’année 2011). Ces variations traduisent vraisemblablement une diminution de l’usage des antibiotiques utilisés en prévention. Concernant l’exposition des animaux aux antibiotiques critiques (Céphalosporines de 3e et 4e générations et Fluoroquinolones), la situation reste préoccupante.

Si l’exposition s’est pratiquement stabilisée, le niveau d’exposition reste élevé dans certaines filières. Il a ainsi été multiplié par 2,5 depuis 1999 et a augmenté de près de 25 % au cours des 5 dernières années. La diminution importante de l’utilisation de ces antibiotiques critiques dans certaines filières animales montre que la mise en place d’actions spécifiques et volontaristes produit des résultats. Ainsi, suite à l’initiative de la filière porcine de restriction volontaire de l’utilisation des Céphalosporines de dernières générations, l’exposition des porcs à cette famille a diminué de 62,1 % entre 2010 et 2012. Bernard Laurent

Source : Rapport de l’agence nationale de sécurité sanitaire (Anses)


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