Prix du lait, volumes, montée en gamme… un dialogue de sourds

De g. à dr. : Claude Bonnet, président de l’Unell, Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL et Serge Moly, directeur approvisionnement lait du groupe Lactalis. - Illustration Prix du lait, volumes, montée en gamme… un dialogue de sourds
De g. à dr. : Claude Bonnet, président de l’Unell, Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL et Serge Moly, directeur approvisionnement lait du groupe Lactalis.
Prix, volumes, montée en gamme… Malgré les discussions positives issues des États généraux, ces notions semblent difficiles à mettre en place en attendant la promulgation de la loi.

« Nous souhaitons donner un sens à l’esprit de filière », certifie Fabrice Deshayes, président de l’APLBL, association des producteurs (OP) de lait Pays de la Loire Bretagne Lactalis, vendredi 16 mars lors du débat qui a suivi l’assemblée générale de la structure. Mais la construction est difficile. Même si la laiterie, représentée par Serge Moly, directeur approvisionnement lait du groupe Lactalis, avoue que les OP ont structuré les échanges et salue les travaux engagés, en particulier la nouvelle grille d’élaboration du prix en cours de validation présentée par l’Unell*, chaque partie présente a campé sur ses positions. Difficile alors de répondre à la question du jour : « Comment transformer ensemble les intentions pour créer et partager réellement la valeur au sein de la filière. »

Flou sur l’évolution des volumes

À la sortie des États généraux, les producteurs souhaitaient embrayer sur la dynamique amorcée. « La demande est forte », relève Claude Bonnet, président de l’Unell. « Pourtant, on a le sentiment de rester sous le couperet : pas de prix/pas de volume », regrette Fabrice Deshayes, président de l’APLBL. Le groupe Lactalis 
évoque en effet le risque d’une exposition trop importante sur les protéines à faible valeur ajoutée. Sa décision de réduire les volumes de lait conventionnel en France irrite.

Vision différente sur la montée en gamme

On ne peut partager la valeur que si on la crée. Sur ce point-là, tout le monde est d’accord. Mais la répartition de cette valeur reste un clivage. « Cela suppose de l’innovation et donc des investissements. Le transfert de valeur se fera à tous les niveaux de la filière. Côté production, l’adhésion à un cahier des charges entraîne une compensation », explique Serge Moly. Réaction vive des producteurs. « Ce n’est pas cela l’esprit de répartition de la valeur. Si c’est juste une gestion de surcoût, on est dans la logique des mesures agro-environnementales (MAE) », réplique Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL. 

Ces démarches ne pourront pas être imposées. Elles doivent être centrées sur l’exploitation, c’est une demande à la fois des maillons de la production et de la consommation. « Et pour que cela fonctionne, il faut que les producteurs soient acteurs dans l’écriture des cahiers des charges », ajoute Claude Bonnet.

* Unell : Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis 


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