Depuis trois ans, le revenu des fermes françaises de l’Otex 15 (exploitations spécialisées en grandes cultures avec du maïs non irrigué) est négatif. « Cela s’explique d’abord par la hausse des charges, qui sont supérieures de 200 €/ha par rapport à la période 2017-2020 », explique Élodie Quéméner, ingénieure régionale Bretagne chez Arvalis. En effet, le coût des intrants (gaz, engrais azotés et carburant) reste élevé et supérieur à la période pré-inflation, illustrant parfaitement l’effet de cliquet. Entre 2017 et 2020, les charges de ces exploitations s’élevaient en moyenne à 1 400 €/ha. Elles atteignent aujourd’hui 1 620 €/ha, avec un pic à 1 850 €/ha en 2023. Par ailleurs, depuis 2023, les prix de vente des cultures ne couvrent plus les coûts de production, ce qui génère des marges négatives pour les agriculteurs. « Concernant le maïs, son prix de vente devrait être compris entre 180 et 250 €/t pour que l’ensemble des facteurs de production soit rémunéré », insiste Élodie Quéméner.Recul de la récolte en EuropeÀ l’échelle internationale, l’année 2025 est synonyme de la 2e plus basse récolte de maïs grain depuis 2007 pour l’Union européenne. Le dérèglement climatique y contribue largement, avec un printemps et un été chaud et sec qui ont fortement impacté les cultures. En France, la production a également reculé, passant de 14,6 Mt en 2024 à 13,2 Mt en 2025. En revanche, les États-Unis enregistrent cette année une récolte très élevée, en hausse de 15 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. « La récolte sud-américaine devrait également être importante », souligne l’ingénieure. Enfin, la parité euro/dollar est depuis plusieurs années à la défaveur des exportations européennes.Alexis Jamet…
Une rentabilité mise à malÂ
Lors de ses « rendez-vous techniques maïs », Arvalis est revenu sur le bilan économique du maïs grain de la campagne 2025, avec un zoom sur les fermes céréalières.

