Alimentation truie en maternité : stratégie et savoir-faire

Augmenter le nombre de repas en maternité améliore l’ingestion des truies et le poids de sevrage des porcelets. Dans l’élevage de Pierre (SARL Kerbouren), 500 truies naisseur-engraisseur, situé à Pommerit-le-Vicomte (22), le passage à six repas par jour apporte des résultats rapides et mesurables, tout en simplifiant l’organisation du travail.

Un homme et une femme dans une maternité porcine - Illustration Alimentation truie en maternité : stratégie et savoir-faire
Une alimentation triphase adaptée au fractionnement des repas : une combinaison gagnante !

Pierre utilisait jusqu’en 2024 un schéma traditionnel : deux repas par jour pendant huit jours, puis trois repas en augmentant les volumes des doseurs. Cette organisation présentait deux limites : une ingestion parfois insuffisante des truies et un réglage manuel des doseurs nécessitant une charge de travail chronophage et continue. L’éleveur cherchait à augmenter les consommations en lactation, identifiées comme le facteur limitant pour la production laitière et le poids de sevrage. Les truies avaient notamment des difficultés à ingérer de gros volumes distribués en deux ou trois repas.

Jusqu’à 6 repas en maternité : une stratégie qui porte ses fruits

Fréquence des repas augmentée, comme aux Pays-Bas

Aux Pays-Bas, certains éleveurs distribuent jusqu’à huit repas par jour via des doseurs connectés. Pierre retient l’intérêt d’une ingestion mieux répartie sur la journée et décide, en novembre 2024, de tester un système à six repas.

Montée progressive à six repas par jour

Le nouveau fonctionnement repose sur six repas, distribués toutes les quatre heures, avec une montée progressive au cours de la lactation (voir graphique) : deux repas à l’entrée en maternité, puis un repas supplémentaire ajouté à MB+5 (lundi), MB+7 (mercredi), MB+9 (vendredi) et MB+16 (vendredi). Les truies peuvent ainsi ingérer jusqu’à 11 kg d’aliment au plafond. L’adaptation concerne aussi l’abreuvement. Pierre a revu tout l’apport en eau avec les repas : environ 20 litres autour de la mise bas, jusqu’à 40 litres en fin de lactation, en complément de l’eau à volonté.

Résultats visibles rapidement

« Tout se fait maintenant sur l’ordinateur en quelques minutes. Il y a moins de risques sanitaires car nous ne passons plus dans les cases pour régler les doseurs ». Le premier bénéfice concerne la simplification du travail : les réglages réguliers des doseurs ont disparu au profit d’un pilotage informatique. Les performances s’améliorent avec un gain de 500 g/porcelet au sevrage pour la majorité des bandes : « Le gain de poids de sevrage a été visible tout de suite, c’est l’indicateur le plus rapide et visuel ». Concernant les truies, leur état corporel s’améliore, avec moins de truies très maigres en verraterie. Cela se traduit dès la gestation suivante par des portées plus homogènes et moins de petits porcelets à la naissance. La principale crainte de cette méthode était le nombre d’écrasés mais aucun changement au niveau des pertes n’a été observé. « Il n’y a pas plus de pertes. Le risque est surtout autour de la mise bas, et à ce moment-là les truies ne se lèvent pas ».

Alimentation triphase

Pierre utilisait déjà un plan en triphase Nutréa : un aliment péri-mise bas pour le bon déroulement des mises bas et le démarrage de la lactation, un aliment dédié aux 15 premiers jours, puis un aliment plus riche pour les 15 derniers jours de lactation. L’augmentation du nombre de repas s’est intégrée naturellement à cette stratégie, en cohérence avec les besoins des truies et des porcelets. Les résultats obtenus confirment l’efficacité de cette approche combinant alimentation fractionnée et plan triphase Nutréa. Les truies consomment mieux et de manière plus régulière, ce qui se traduit par des performances mesurables : jusqu’à 115 kg de poids de portée à 28 jours par truie.

Poursuite de cette optimisation

Pierre souhaite désormais affiner le système en ajustant les quantités distribuées selon le rang de la truie et le nombre de porcelets à élever, pour adapter au mieux les apports aux besoins.

Laurine Couteller / Nutréa


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